Il n’aura pas manqué grand-chose à Valentin Madouas, ce mercredi, pour pouvoir jouer les toutes premières places du Trofeo Laigueglia. Une grosse semaine après son solide Tour des Alpes-Maritimes et du Var, le puncheur breton a simplement coincé dans l’ultime montée de la Colla Micheri, après avoir résisté un long moment dans la roue des favoris. Il a finalement pris la douzième place de l’épreuve, mais surtout envoyé des signaux rassurants en vue des Strade Bianche, samedi.   

Un mois après la France, et quelques jours après la Belgique, une autre grande nation de vélo fêtait l’ouverture de la saison cycliste sur son territoire ce mercredi. Une partie du peloton international – dont dix équipes du WorldTour – avait ainsi rendez-vous sur le sol italien pour le Trofeo Laigueglia, sur la côte ligure. Et bien que localisée proche du littoral, l’épreuve présentait quelques reliefs, notamment sur son circuit final. Avant de le rejoindre, et de le couvrir à quatre reprises, près de 150 kilomètres étaient toutefois à parcourir. Ce que douze hommes ont fait en précédant le peloton. « L’échappée était plus fournie qu’on ne le pensait, mais on ne s’est jamais affolés, confiait Sébastien Joly. Pour nous, l’idée n’était ni de rouler ni d’aller dans l’échappée. Avec le plateau qui était proposé cette année, on se doutait que les grosses équipes allaient prendre en main. C’est ce qu’elles ont fait, et elles n’ont pas laissé beaucoup d’espoir à l’échappée ». L’écart a ainsi atteint un maximum de quatre minutes mais s’était déjà réduit de moitié avant le premier circuit à Laigueglia, comprenant les montées de la Colla Micheri (2 km à 8%) et du Capo Mele, emprunté dans le sens opposé de Milan-Sanremo. « On jouait sur Valentin aujourd’hui, ajoutait Sébastien. On s’était dit que Simon, Seb et Thibaut pouvaient anticiper et que Valentin devait suivre les gros, sauf que les gros ont lancé très tôt ».

Dès la première ascension du circuit, Egan Bernal, Vincenzo Nibali ou encore Mikel Landa ont démarré les hostilités. Ces premières offensives n’ont pas été concluantes mais ont drastiquement réduit la taille du peloton avant la seconde boucle. Valentin Madouas a alors commencé à pointer le bout de son nez en prenant place dans un groupe d’attaquants qui a neutralisé l’échappé du jour, mais c’est finalement dans le troisième tour que la course a véritablement explosé. Egan Bernal est de nouveau passé à l’offensive dans la Colla Micheri, un groupe de sept coureurs a fait une nette différence, et le Breton de la Groupama-FDJ est parvenu à opérer la jonction juste après la descente. À peine revenu, il a toutefois vu Bauke Mollema se faire la malle avant de tenir sa place aux côtés des cadors jusqu’au dernier passage sur la Colla Micheri. « Valentin a fait une petite fringale dans le final, expliquait Sébastien. Il a eu un souci mécanique en milieu de course. Ça l’a un peu retardé mais ça l’a surtout déconcentré et il n’a pas trop réussi à s’alimenter sur cette phase relativement stratégique qui précédait une descente technique. Il était super bien physiquement, mais ça l’a lâché dans les deux derniers tours ».  

Dans l’ultime boucle du circuit, le jeune homme de 24 ans a repris place dans un groupe de contre qui s’est joué les places d’honneur une petite minute derrière Bauke Mollema, vainqueur en solitaire. Il s’est finalement classé douzième. « La place reste anecdotique, concédait Sébastien, mais les gars étaient dans le match, bien concentrés et bien motivés. Il y a eu une grosse implication de tout le monde aujourd’hui, notamment de Jacopo [Guarnieri] qui roule d’habitude pour le groupe d’Arnaud. À l’arrivée, Valentin soulignait d’ailleurs son travail pour les placer, les guider. Ça fait aussi du bien de mélanger les groupes de temps à autre. Alexandre Balmer, de la Conti, nous rejoignait aussi. Il a fait de son mieux et il a bien travaillé. Quant à Valentin, sa petite fringale mise à part, il marche vraiment bien. Il est serein, confiant et c’est plutôt de bon augure en vue des Strade Bianche. Il reprenait après une grosse semaine sans compétition et ça l’a mis en confiance ».

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