La saison 2024 démarre décidément sur les chapeaux de roue pour Lenny Martinez. Après une rentrée victorieuse sur la Classic Var, puis une semaine en tout point réussie sur O Gran Camiño (2e derrière Jonas Vingegaard), le jeune grimpeur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ce mercredi raflé son deuxième succès de la saison. Déjà. Lors du Trofeo Laigueglia, épreuve d’ouverture du calendrier italien, il s’est ainsi débarrassé de ses derniers rivaux dans l’ultime tour de circuit pour s’en aller conquérir sa première victoire professionnelle en solitaire, sa troisième au total, et la quatrième de l’équipe cette saison. Également aux avant-postes, Romain Grégoire a terminé la journée en onzième position.

Sur la côte ligure, ce mercredi, c’est la saison italienne qui devait à son tour s’amorcer. Et comme de tradition, c’est le Trofeo Laigueglia qui constituait l’ouverture du calendrier transalpin, avec son circuit tout aussi traditionnel incluant la Colla Micheri (2km à 8%) et le Capo Mele. Une épreuve dont Romain Grégoire avait pris la sixième place en 2023, et sur laquelle le Bisontin était de retour cette année, en compagnie notamment de Lenny Martinez. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ présentait ainsi deux clairs leaders, auxquels étaient naturellement dévoués leurs équipiers, notamment Thibaud Gruel et Max Bock, promus de « La Conti » pour l’occasion. Ce sont d’ailleurs eux qui ont été mis à contribution lors de la première partie de course, en ligne, lors de laquelle une échappée de cinq hommes a pris les rênes. « L’idée était que Lenny et Romain arrivent sur le circuit pour jouer la gagne, et c’est ce qu’il s’est passé, exposait Thierry Bricaud. Les mecs ont fait un gros travail toute la journée pour leur permettre d’arriver dans les meilleures conditions et de pouvoir s’expliquer à la pédale avec les meilleurs ». À quarante kilomètres du terme, le peloton a attaqué la première ascension de la Colla Micheri. Le paquet s’est déjà réduit à une cinquante d’unités à cette occasion, et un tour plus tard, ils n’étaient plus qu’une dizaine à pouvoir suivre le train effréné de la formation UAE Team Emirates. Parmi eux : Romain Grégoire et Lenny Martinez. « Dans les deux premiers tours, ça s’est fait à la cuisse », confirmait Thierry.

« Il n’en a mis qu’une, mais une bonne », Thierry Bricaud

Ce n’est qu’à environ vingt-cinq kilomètres du but que la course est devenue tactique. Dans la transition entre la Colla Micheri et le Capo Mele, plusieurs offensives ont fait rage, Romain Grégoire a suivi quelques-unes d’entre elles, mais c’est finalement Lenny Martinez qui a profité d’une brèche au sein d’un groupe de sept hommes. « Romain et Lenny savaient très bien qu’il ne fallait pas qu’on ait un coup de retard par rapport aux UAE, rappelait Thierry. C’est ce qu’a très bien fait Lenny, en sortant avec Christen. Le fait d’avoir ce petit coup d’avance permettait à Romain de devoir seulement accompagner Ayuso si ça bougeait derrière. C’était important ». « L’idée était de jouer sur les deux tableaux, continuait Lenny. Vu que j’étais devant, Romain pouvait laisser faire derrière ». Mais très rapidement, le groupe de tête s’est construit un bel avantage de trente secondes. Dans l’avant-dernière ascension de la Colla Micheri, Lenny Martinez a alors produit plusieurs accélérations et réduit le groupe à seulement cinq unités. « Je voulais monter vite, et je pensais qu’Ayuso et Romain allaient rentrer derrière, ce qui m’aurait permis de jouer avec Romain, disait le Cannois. Finalement, ça n’a pas été le cas ». Le groupe de poursuite s’est bien rapproché à quinze secondes, mais la mauvaise entente a permis à l’écart de redoubler avant l’ultime passage par la Colla Micheri, à douze kilomètres du but.

Cette fois-ci, Lenny Martinez a été plus conservateur. « Il en avait un peu trop mis dans l’avant-dernier passage, indiquait Thierry. Il a géré tout le tour suivant, et il savait qu’il ne devait pas faire la même chose sur la dernière montée. Il a bien senti le moment, il n’en a mis qu’une, mais une bonne. Il ne s’est pas relevé et ça a fait la différence ». À l’approche du sommet, le grimpeur tricolore a déclenché une première offensive tranchante qui a éliminé presque tous ses concurrents, à l’exception de Jan Christen, qui l’a contré sans succès. Puis, peu avant la bascule, Lenny Martinez a de nouveau tout lâché, et cette fois ouvert une brèche. « J’ai attaqué juste au sommet, j’ai fait la descente à bloc, et en bas, j’avais environ dix secondes d’avance », relatait-il. « La descente était hyper technique, presque dangereuse, précisait Thierry. Il faut savoir piloter, et ce n’est pas du tout un problème pour Lenny ». Le coureur de la Groupama-FDJ s’est alors élancé sur les six derniers kilomètres avec une marge très réduite, qui s’est encore plus amincie à l’approche du Capo Mele. « Au pied, Christen est revenu à cinq secondes mais Lenny savait que son arrivée était au sommet du Capo Mele, disait Thierry. Christen a tout donné pour essayer de revenir puis a explosé, et Lenny a fait la différence ». « Dans le final, c’était vraiment un chrono jusqu’à l’arrivée, un vrai homme à homme, ajoutait Lenny. Heureusement qu’il y avait cette petite bosse. Je pensais qu’il allait rentrer mais j’ai tout mis et fait parler mes capacités de grimpeur ».

« Super content d’avoir gagné, encore plus en solitaire », Lenny Martinez

Les pentes à 4% lui ont suffi pour faire plier son dernier rival, d’ailleurs repris par un groupe de contre avant la descente. Dans celle-ci, Lenny Martinez s’est assuré de ne plus avoir personne aux trousses et a finalement pu savourer dans les deux-cents derniers mètres. « C’est vraiment incroyable, s’exclamait le jeune homme après son deuxième succès de l’année. Je pense que c’est la meilleure des sensations quand tu fais un chrono à fond, avec un mec derrière qui ne doit pas rentrer, et que tu arrives finalement tout seul. Je n’arrive pas trop à y croire encore. Je suis super content d’avoir gagné, mais encore plus en solitaire. Ça rend les choses plus belles ». « Lenny était sur son petit nuage, souriait Thierry. Le Trofeo Laigueglia est une belle ligne au palmarès. Ça dénote aussi son excellent début de saison. Vainqueur de la Classic Var, deuxième d’O Gran Camiño et vainqueur à Laigueglia, ce n’est pas mal à 20 ans ! » En poursuite, Romain Grégoire a lui obtenu la onzième place du jour, concluant ainsi une course d’équipe bien rodée. « Il y a eu un super boulot de l’équipe, comme d’habitude », expliquait le vainqueur du jour. « On avait l’une des équipes les plus jeunes au départ, mais je leur ai dit que ce n’était pas une question de jeunesse, et qu’ils avaient les compétences et le physique pour être au niveau, concluait Thierry. On a fait la course sans complexe, mais c’est ce qu’ils font tout le temps. Ça lance également bien la campagne italienne, et ça met tout le monde sur une belle rampe de lancement. On continue sur la dynamique de notre début de saison, c’est très bien ».

1 commentaire

AIGRET

AIGRET

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Le 28 février 2024 à 20:59

Bravo les garçons, un beau travail d’équipe et un gagneur accroche la victoire ! Vous tous jeunes prenez soin de vous et ne faites que ce qu’il faut pour la gagne la saison est longue!
Félicitations à tous