C’est sous des trombes d’eau que la saison professionnelle en Italie s’est ouverte ce mercredi, sur le Trofeo Laigueglia. Du fait des conditions, la course s’est déclenchée de bonne heure et Romain Grégoire s’est rapidement fait sa place parmi les meilleurs. Le puncheur doubiste a plusieurs fois accéléré puis relancé la poursuite derrière l’homme de tête, mais a finalement dû se contenter d’une place d’honneur au sein du premier groupe de poursuite. Le représentant de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a accroché la sixième place du jour, la victoire revenant à Nans Peters.

« Romain ne se fait pas sortir dans la bosse », Thierry Bricaud

Près d’un mois après la France, et une poignée de jours après la Belgique, c’est l’Italie qui célébrait ce mercredi l’ouverture de la saison cycliste sur son territoire. Vingt équipes, dont neuf du WorldTour, avaient ainsi rendez-vous sur la côte ligure pour y disputer le Trofeo Laigueglia. Bien que localisée proche du littoral, l’épreuve présentait quelques reliefs, y compris sur son circuit final. Avant de le rejoindre, et de l’effectuer à quatre reprises, il fallait néanmoins parcourir près de 150 kilomètres. Si une échappée de huit hommes a pu mener les débats pendant la majeure partie de la journée, le peloton a profité de la descente de Testico pour vivement accélérer, rapidement revoir les hommes de tête, mais aussi se réduire de plus de moitié à la faveur de conditions de course extrêmement dégradées. « On a eu trois heures de course avec des petites gouttes, rien de méchant, mais ils ont ensuite fait la dernière heure et demie sous des conditions un peu apocalyptiques avec la pluie et le froid, relatait Thierry Bricaud. On devait être vigilants avec ces conditions. On a essayé de se placer pour cette descente qui allait provoquer plus de dégâts que la montée, et c’est ce qu’il s’est passé. Mais tout le monde avait les mêmes intentions donc il a été compliqué de se faire sa place. Au bas de la descente, on avait plus que trois mecs devant. Pour les autres, c’était déjà fini ». Au sein d’un premier peloton d’une quarantaine d’hommes largement détaché du reste, seuls Romain Grégoire, Rudy Molard et Lorenzo Germani étaient donc présents pour le compte de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Le circuit final de dix kilomètres a très vite été abordé, avec la montée de la Colla Micheri (2 km à 8%) et le Capo Mele au menu.

Dès la première boucle, Romain Grégoire s’est immédiatement retrouvé dans un premier groupe, qui a réintégré Lorenzo Rota (Intermarché-Circus-Wanty) parti dans la descente, puis le Franc-Comtois lui-même a haussé l’allure dans la seconde ascension de la Colla Micheri. Au sommet, ils n’étaient plus qu’une poignée, mais c’est dans les instants suivants que le mouvement décisif s’est créé. « Romain ne se fait pas sortir dans la bosse, mais dans la descente, indiquait Thierry. Nans Peters descendait vraiment bien. Romain était dans sa roue, mais il y a d’abord eu une chute qui a permis un petit écart, puis Romain disait qu’il ne pouvait pas aller plus vite car c’était prendre des risques qui n’étaient pas raisonnables. Dans cette descente, Peters a pris vingt secondes sur les poursuivants ». Le Français a encore augmenté son avantage sur le reste du circuit, profitant d’une mésentente entre les quelques poursuivants, dont Romain Grégoire. Le coureur de la Groupama-FDJ a pourtant essayé de relancer dans la troisième montée de la Colla Micheri, et encore une fois en compagnie d’Alessandro Covi dans l’ultime tour de circuit, mais rien n’y a fait. « L’idée était qu’il se débarrasse des coureurs d’AG2R-Citroën et qu’ils ressortent à trois ou quatre pour bien collaborer et rester à portée de fusil de Peters, expliquait Thierry. Ça a été le cas à plusieurs reprises en haut de la bosse, mais ça revenait systématiquement dans la descente. Puis, l’échappée se regardait, ça ne roulait plus trop, ça permettait à Peters de reprendre du temps, et ça a condamné ses chances de victoire ».

« J’espérais rapporter un meilleur résultat », Romain Grégoire

Malgré de nombreux efforts, et une certaine autorité lorsque la route s’élevait, Romain Grégoire n’a donc pu rejoindre l’homme de tête et a finalement rallié la ligne en compagnie de six hommes pour jouer les places restantes sur le podium à Laigueglia. Au sprint, il a hérité de la sixième place du jour. « On a vu du très très bon Romain, soulignait Thierry. Il est tombé sur un Nans Peters solide, et une équipe AG2R qui était un peu en surnombre, ce qui nous a compliqué la tâche dans le final. Ceci dit, il méritait beaucoup mieux, il avait les jambes pour faire un meilleur résultat encore, mais les circonstances de course n’ont pas joué pour lui. On savait qu’il marchait bien et on voulait lui faire confiance ». À l’arrivée, l’ancien champion d’Europe Juniors ne pouvait se montrer entièrement satisfait de sa journée : « C’est une sixième place au goût un peu amer car je pense qu’il y avait mieux à faire. Je me sentais bien dans ces conditions difficiles, mais nous sommes tombés sur une équipe AG2R-Citroën très forte collectivement et très à l’aise dans les descentes. Derrière, il m’a manqué ce petit quelque chose pour réussir un bon sprint. Je dois me contenter de cette sixième place. C’est une bonne placette mais j’espérais rapporter un meilleur résultat à l’équipe. J’espère à présent bien récupérer parce qu’un nouveau gros morceau m’attend samedi : les Strade Bianche ». Ce mercredi, Lorenzo Germani (12e) et Rudy Molard (18e) ont également terminé dans le top-20 alors que le séjour transalpin de la Groupama-FDJ ne fait que débuter.

Aucun commentaire