Dans la dernière étape du Tour d’Algarve, vers le bien connu Alto do Malhāo, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a tenté le tout pour le tout. Après une rude bagarre dans la première partie de course, elle est ainsi parvenue à placer Olivier Le Gac, Clément Russo et le champion de France Valentin Madouas dans l’échappée du jour. Celle-ci ne s’est en revanche pas avérée fructueuse en raison du gros tempo dans le peloton, au sein duquel Stefan Küng s’est admirablement accroché parmi les grimpeurs pour garder sa place dans le top-10 du classement général (9e).

Comme bien souvent, c’est sur l’Alto do Malhāo que le Tour d’Algarve devait se décider ce dimanche. Une double ration de cette traditionnelle ascension était de nouveau au menu des coureurs dans cette édition 2024, dans une dernière étape escarpée où le scénario semblait ouvert. C’était en tous les cas le parti pris de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. « On avait décidé de bouger et d’en mettre au moins un dans l’échappée, exposait Frédéric Guesdon. On s’était dit que l’échappée pouvait éventuellement aller au bout. Ça nous permettait aussi de faire une journée devant et de pourquoi pas servir de relais à Stefan. On n’avait pas non plus grand intérêt à tous rester dans le peloton et attendre que ça se passe. On voulait être acteurs et c’est ce qu’on a fait ». De nombreuses écuries avaient une idée similaire ce dimanche, ce qui a donné lieu à une course frénétique pendant près d’un tiers du parcours. « Il y a eu de la course pendant soixante bornes au départ, ça a roulé vraiment à bloc, témoignait Frédéric. On a accompagné et on en a finalement mis trois devant, ce qui était très bien car on était l’équipe la mieux représentée ». Revers de la médaille, le travail est très vite incombé aux coéquipiers du champion de France. « On savait qu’Olivier et Clément auraient du mal à passer, donc on avait décidé de rouler et de creuser le plus possible sur le peloton, mais tout le monde nous laissait un peu faire, ajoutait Frédéric. Il n’y avait pas une super entente dans le groupe, qui était finalement trop nombreux ».

« Stefan a donné le maximum », Frédéric Guesdon

Vingt coureurs se sont ainsi retrouvés en tête, et ont comptabilisé jusqu’à trois minutes d’avance sur le peloton. Néanmoins, la chasse s’est vivement orchestrée à l’entrée dans la dernière heure, puis Wout Van Aert et Ben Healy ont complètement bouleversé les plans établis en sortant du peloton à moins de quarante bornes du terme. Ils ont pu opérer la jonction avec l’échappée avant la première montée de Malhāo (2,5 km à 9,8%), où Valentin Madouas a été contraint de laisser filer. « Il est un peu diesel, confiait Frédéric. Même s’il a fait cinquième à Murcie, il lui faut encore un peu de compétition et ça va revenir ». Van Aert, Healy et Leemreize ont alors passé le sommet une première fois, avec une petite minute d’avance sur un peloton déjà réduit à une quinzaine d’unités, mais où figurait bel et bien Stefan Küng. La course-poursuite effrénée s’est poursuivie jusqu’au pied de la montée finale de Malhāo, que le trio de tête a abordé avec seulement vingt secondes d’avance. « Le but pour Stefan était simple : suivre les meilleurs le plus longtemps possible puis limiter la casse, ce qu’il a fait, saluait Frédéric. Quand on regarde bien, ils n’étaient plus qu’une douzaine au pied de la dernière ascension, et il était là. En revanche, la bosse présentait de forts pourcentages et ça ne l’avantageait pas. Mais il a donné le maximum et ça démontre qu’il a quand même un bon niveau ».

« On est prêts pour le week-end d’ouverture », Stefan Küng

Le rouleur helvète est parvenu à garder les roues jusqu’à 1500 mètres du sommet, puis a pioché dans ses réserves pour finalement couper la ligne à la quinzième place, quarante-deux secondes derrière le vainqueur d’étape Dani Martinez et le vainqueur final Remco Evenepoel. « J’ai essayé de m’accrocher au mieux, mais le rythme était très élevé toute la journée, commentait Stefan. Ce n’était pas évident sur ces pentes, mais je me suis battu et j’ai au moins pu assurer le top-10 au classement général ». Finalement neuvième de l’épreuve, il ne pointe d’ailleurs qu’à vingt-quatre secondes de la quatrième place. « Quelquefois, il ne faut pas seulement regarder la position au classement, ajoutait Frédéric. On pourrait se dire qu’il fait moins bien que l’année dernière (5e), mais je pense qu’il est aussi fort voire plus fort que l’an passé. Il y avait vraiment un gros niveau, ça tient à peu de choses, et les mecs devant ne sont pas n’importe qui. Au final, le bilan de la semaine est correct. On espérait peut-être de meilleurs résultats sur les étapes, mais on avait des objectifs élevés. Ça n’a pas été exceptionnel, mais on est quand même là. On s’aperçoit aussi qu’il n’y a désormais plus de petites courses. Il y a un très bon niveau tout le temps, et tu ne peux plus arriver à 90% au risque d’être relégué au fond de la classe ». Et Stefan de conclure : « Les mecs ont bien travaillé cette semaine, et je crois qu’on est prêts pour le week-end d’ouverture ».

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