Un podium des plus prometteurs pour Stefan Küng

Comme cela est désormais de coutume, c’est au Portugal que Stefan Küng faisait face à son premier test chronométré de l’année ce samedi, à l’occasion de la quatrième étape du Tour d’Algarve. Lauréat de l’exercice l’an passé, le Suisse a cette année, dans des circonstances bien différentes, obtenu une très belle troisième place à Albufeira, seulement devancé par le champion du monde Remco Evenepoel et Magnus Sheffield. Il a par la même occasion gagné quatorze places au classement général pour se retrouver cinquième à la veille de la double ascension de Malhāo.

Contrairement aux habitudes, les coureurs du Tour d’Algarve n’avaient pas rendez-vous à Lagoa mais à Albufeira, ce samedi, pour le traditionnel contre-la-montre de l’épreuve. La distance demeurait néanmoins relativement proche de celles des éditions passées, avec vingt-deux kilomètres au compteur, mais sur un profil bien différent qu’en 2023 lorsque Stefan Küng avait raflé la mise devant Rémi Cavagna et Filippo Ganna. « Ça ne faisait que monter et descendre, exposait Julien Pinot. Il n’y avait presque pas de portions plates. C’était également technique, avec beaucoup de courbes, de dos d’ânes, de terre-pleins centraux. Il fallait tout le temps être vigilant. La montée la plus rapide était au début de course, mais il y avait également deux montées d’un kilomètre pour finir. Il était important de partir vite mais de bien penser que les deux dernières bosses allaient aussi faire la différence ». Dans les rangs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, les attentes reposaient tout naturellement sur le spécialiste de la discipline, dont le départ était prévu à 14h52 heure locale. Avant qu’il ne s’élance, Isaac del Toro disposait du meilleur temps provisoire à l’arrivée, mais Magnus Sheffield, parti quelques minutes avant le Suisse, a effacé le Mexicain des tablettes aux différents pointages.

« C’est une bonne base », Stefan Küng

Parfaitement dans l’allure, Stefan Küng a alors franchi le premier intermédiaire à huit secondes de l’Américain, le second à neuf secondes, pour finalement couper l’arrivée avec treize secondes de retard, le plaçant en deuxième position provisoire. « Sa gestion était parfaite, assurait Julien. On s’était dit de ne pas avoir peur de partir fort, mais il a vraiment bien fini dans les deux dernières montées, et c’est un signe positif sur sa condition ». Puis, parmi les dix-huit coureurs partis après lui, un seul est parvenu à établir une meilleure marque : le champion du monde Remco Evenepoel. Le Belge a même dominé le chrono en 27’09, soit vingt-neuf secondes de mieux que Stefan Küng, troisième de l’étape mais amplement satisfait. « C’était un bon premier test, notamment compte tenu de ma chute en fin de saison dernière sur le chrono, même si je n’y pensais pas trop, assurait le Suisse. Physiquement, je suis dans le match. Il y a encore un peu de marge, mais c’est normal car c’est ma première course. Vu le plateau, il fallait quand même aller chercher cette troisième place. Il y a certes quasiment une demi-minute sur Remco, mais je crois que c’est un parcours qui convenait plus aux grimpeurs/puncheurs qu’aux purs rouleurs comme moi. Pour moi, c’est également positif car l’hiver a été intense, même si Wilier Triestina nous a beaucoup soutenu durant tout le processus. Il me reste une marge de progression, mais c’est une bonne base. On voit que le travail de l’hiver paie et j’ai vraiment l’impression que je vais passer un cap après cette course ».

« Ce podium vient récompenser l’investissement de tout le monde », Julien Pinot

« Le fait de finir sur le podium aujourd’hui valide son hiver et la rééducation qu’il a suivie depuis le mois d’octobre, rappelait également son entraîneur Julien Pinot. En ça, je suis personnellement satisfait de sa performance. Evenepoel était le client et il n’y a pas de surprise de ce point de vue. Mais à côté de ça, le plateau était digne d’un championnat. Il manquait Tarling, peut-être un ou deux coureurs de classement général, et les gros rouleurs que sont Ganna et Van Aert sont derrière. Ce sont des choses très intéressantes, sachant que Stefan n’a travaillé le contre-la-montre qu’en fin de préparation. Pour un premier test, c’est vraiment positif et c’est motivant pour la suite car on sait qu’il est sur une phase ascendante. Cette troisième place valide enfin tout le travail effectué avec tout le team performance sur le chrono, car l’hiver a été extrêmement dense avec le changement matériel. Il fallait réussir à reporter la position de Stefan, il y a eu beaucoup de travail sur tous les équipements pour que tout soit prêt aujourd’hui, et c’était bien le cas. En ça aussi, ce podium vient récompenser l’investissement de tout le monde dans l’équipe, et dans le staff de Wilier. C’est bien et motivant pour la suite ». Grâce à sa troisième place du jour, Stefan Kung a également fait un bon de quatorze places au général.

Il est désormais cinquième, même si la double ascension de Malhāo (2,5 km à 10%) pourrait s’avérer coriace dimanche. « Je vais essayer de limiter la casse, et je vais tout donner, concluait Stefan. Je connais bien cette montée, ça va être difficile, mais ce serait quand même bien de rentrer avec un top-10 au général ». « Il y a encore beaucoup de grimpeurs à moins d’une minute, soulignait Julien. Mais il va s’accrocher, et faire des efforts qui lui seront aussi bénéfiques pour la suite et les échéances qui l’attendent, notamment en Belgique ».