Le classement général s’est d’ores et déjà éclairci ce jeudi sur le Tour d’Algarve, sur les hauteurs de Monchique. Au sommet de l’Alto da Fóia, après deux derniers kilomètres très sélectifs, Dani Martinez l’a emporté devant Remco Evenepoel alors que Stefan Küng s’est joliment battu pour accrocher la vingtième place du jour, à quarante-trois secondes du vainqueur. Le champion de France Valentin Madouas n’a lui pu prendre part à la grande bagarre dans cette deuxième étape. Vendredi, les sprinteurs devraient faire leur retour sur le devant de la scène.

Comme depuis près d’une dizaine d’années, le premier rendez-vous pour les prétendants au classement général du Tour d’Algarve était situé, ce jeudi, au sommet de l’Alto da Fóia. Un lieu bien connu, mais aussi conquis par l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, en 2022 par l’intermédiaire de David Gaudu. Valentin Madouas avait lui tout juste échoué au pied du podium dans cette montée la saison passée. « Nous sommes partis avec Val et Stefan comme leaders : l’un pour l’étape, l’autre pour le général, en vue de limiter la casse », introduisait Frédéric Guesdon. Avant trente derniers kilomètres très accidentés, le peloton a contrôlé une échappée incluant Max Walker (Astana Qazaqstan), Oliver Rees (Sabgal/Anicolor), Martin Urianstad Bugge (Uno-X Mobility), Aleksandr Grigorev (Efapel), Rúben Simão (APHotels & Resorts/Tavira/SC Farensede), Pedro Silva (ABTF Betão – Feirense), César Martingil et Gonçalo Amado (Tavfer-Ovos Matinados-Mortágua), plus tard renforcée par Jonas Abrahamsen et Andreas Leknessund (Uno-X Mobility). Dans la première des trois bosses du final, l’écart s’est réduit à deux minutes et l’écrémage a timidement commencé par l’arrière. « On s’attendait peut-être à ce que la Soudal-Quick Step rende la course plus dure, confiait Frédéric. Ils ont quand même bien roulé, ça n’était pas facile, mais on pensait qu’il y aurait plus d’écrémage. Ça a vraiment mis en route et pété dans l’avant-dernière bosse, puis s’est détaché un groupe d’une trentaine de coureurs avec les principaux favoris ».

« Le bilan du jour est plutôt positif », Stefan Küng

Stefan Küng était bien présent au rendez-vous, mais pas son compère Valentin Madouas, distancé à l’approche du sommet. « C’est un tout, soufflait Frédéric. Il n’est peut-être pas au top, et il y a un petit contrecoup de la chute d’hier également. Quand il te manque ces petits pourcentages à ce niveau-là, tu te retrouves assez loin ». Un petit peloton a donc entamé l’ascension finale de l’Alto de Fóia (7,5 km à 6%), au pied duquel le dernier échappé, Andreas Leknessund, a rendu les armes. Puis la sélection a continué à s’opérer doucement par l’arrière. « Tous les ans, le but pour Stefan est un peu le même : s’accrocher au maximum pour rester dans les billes, indiquait Frédéric. Ça lui a réussi les années précédentes, et il ne faut pas oublier que Stefan n’est pas non plus un pur grimpeur ». Le Suisse a ainsi fait forte impression en demeurant aux côtés des puncheurs/grimpeurs jusqu’à 1500 mètres du but. « Les deux derniers kilomètres étaient découverts, avec un petit vent de côté, précisait Frédéric. Les cadors ont accéléré à ce moment-là et ça a fait la différence ». Dans un sprint final face à Remco Evenepoel, Dani Martinez s’est offert la victoire alors que Stefan Küng s’est arraché jusqu’au bout pour couper la ligne à la vingtième place, 43 secondes plus tard. « Ça a roulé très vite, c’était costaud, mais ce n’est pas étonnant vu le plateau, confiait le Suisse. J’ai essayé de faire mon maximum et de m’accrocher. J’étais bien, sans être super. Je concède certes un peu de temps, mais avec ce tempo, je ne pouvais pas faire mieux. Cette course fait partie de ma préparation, donc je suis plutôt content et le bilan du jour est plutôt positif ».

« Ce n’est jamais évident de comparer les années, reprenait Frédéric. Certes, on était un peu moins dans le coup aujourd’hui et on s’attendait à mieux au niveau des résultats. Mais ce n’est pas catastrophique non plus car on avait deux objectifs. Ça n’a pas souri pour l’étape, mais au général, Stefan reste dans les billes ». Ce jeudi soir, le rouleur helvète occupe le dix-neuvième rang du général, à cinquante-trois secondes de Martinez, et vingt-cinq du top-10. « On verra au jour le jour, et notamment samedi si Stefan se replace au général, ponctuait Frédéric. Demain, ce n’est pas tout plat, mais ce ne sera pas évident d’éviter le sprint. Marc est là mais ne fait pas partie des favoris. L’an passé, Valentin avait réussi à se glisser dans un coup dans le final, mais demain, tout le monde se méfiera d’un mouvement de la sorte ».

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