La date du 7 mars était depuis longtemps cochée par l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, avec ce mardi, l’une des étapes les plus importantes de la 81ème édition de Paris-Nice. Autour de Dampierre-en-Burly, Stefan Küng, David Gaudu et leurs coéquipiers ont donc répondu à toutes les attentes sur les 32,2 kilomètres d’un contre-la-montre par équipes spécifique. Dans le coup dès le départ, ils ont tenu tête aux formations favorites jusqu’à l’arrivée pour finalement établir la quatrième meilleure marque du jour, à seulement quatorze secondes des lauréats de la Jumbo-Visma. Une performance de poids qui permet également à David Gaudu d’entamer la seconde partie de Paris-Nice en excellente posture puisque déjà onzième du général.

« On avait de grandes ambitions », Anthony Bouillod

Le contre-la-montre par équipes opérait ce mardi son retour sur Paris-Nice, après trente ans d’absence. Pour l’occasion, les organisateurs avaient donc décidé d’apporter une touche d’innovation à cet exercice déjà si particulier. À l’inverse des us et coutumes, le temps de référence établi par chaque écurie était ainsi décidé par le premier coureur à franchir la ligne, et chaque concurrent se voyait ensuite attribuer son propre temps. Un nouveau format qui laissait la possibilité d’adapter sa stratégie. « L’avantage est que ça enlève un peu de stress aux équipes, car on n’est plus obligé d’arriver à quatre ou cinq, relevait Philippe Mauduit. On est de fait moins dans la gestion en cours de chrono. On peut aussi prendre le risque de perdre des coureurs plus tôt que d’habitude. Je pense aussi que c’est sympa aussi pour les spectateurs de voir cette fusée à étage qui se dirige vers la ligne d’arrivée ». Avant que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ne s’élance à 15h39, d’autres écuries avaient ainsi pu en terminer de manière plus ou moins compactes ; à un, deux voire trois coureurs. Les hommes de Philippe Mauduit et Sébastien Joly étaient eux tous encore présents au passage au point intermédiaire, où ils établissaient le troisième meilleur temps provisoire, à six secondes de Jayco-AlUla. Puis, à la faveur d’un final tonitruant, marqué par le lancement d’une fusée à deux têtes incluant Stefan Küng et David Gaudu, c’est même le deuxième temps que la formation française a signé sur la ligne, à tout juste dix secondes de l’escouade australienne.


Il a dès lors simplement fallu attendre l’arrivée des dernières formations. La Jumbo-Visma s’est d’abord emparée du meilleur temps, pour quatre secondes, avant qu’EF Education-EasyPost n’échoue à une seconde de la victoire, le tout faisant finalement reculer la Groupama-FDJ au pied du podium. Un résultat définitif de très haute volée, quoi qu’il en soit. « C’est un bon bilan, et on avait annoncé la couleur, se satisfaisait Philippe Mauduit. Stefan a évidemment fait un énorme travail, mais Miles a aussi fait un boulot de dingue. Il a relancé l’allure à chaque fois, Arnaud leur remettait de la vitesse également, et les trois ont été les éléments moteurs du groupe. David était aussi capable d’aider ses copains à aller très vite. C’est génial. L’équipe avait bien bossé ces dernières semaines sur ce contre-la-montre et tout le monde était à sa place. Le staff comme les coureurs ont assuré et ont donné le meilleur d’eux-mêmes, et ça débouche sur une très belle quatrième place ». « D’une manière générale, la performance est à la hauteur de ce qu’on attendait, poursuivait Anthony Bouillod. On travaille cette discipline depuis cet hiver avec cette équipe, car on avait de grandes ambitions sur ce contre-la-montre. Notre objectif au départ était le top-5, voire le top-3. On savait qu’on avait une grosse équipe. À l’arrivée, il n’y a pas grand-chose à jeter. Techniquement c’était très propre, il y a eu une ou deux petites erreurs, mais ça peut arriver avec l’intensité. D’une manière générale, c’est une excellente performance ».

« Les moyens avaient été mis en œuvre pour faire un joli truc », David Gaudu

Dans les deux derniers kilomètres de l’épreuve, le groupe s’est donc petit à petit réduit pour finalement envoyer Stefan Küng et David Gaudu terminer roue dans roue. Le Suisse, spécialiste s’il en est, se montrait fier de ses troupes. « J’ai essayé de donner quelques conseils et de vraiment mettre tout le monde sur de bons rails, expliquait-il. C’était mon rôle de mener en donnant l’exemple. J’attends beaucoup de moi sur une journée comme aujourd’hui. Toute l’équipe a suivi et tous les gars ont fait un très très bon boulot. On a bien géré techniquement, malgré une petite désorganisation après le point intermédiaire. On avait un plan d’attaque, on voulait être le plus nombreux jusqu’à deux kilomètres de l’arrivée et ensuite faire une sorte de train. Ça a été parfaitement réalisé. Chacun a tenu son rang, chacun s’est vraiment investi pour l’équipe et je crois qu’on peut être content de cette performance. Ça récompense également le pôle performance qui travaille sur le chrono, les positions, car aujourd’hui, on a joué avec les meilleurs en tant qu’équipe non pas en tant qu’individualités ». Car le résultat du jour n’est évidemment aucunement le fruit du hasard, comme le soulignait encore Anthony Bouillod : « Toute l’équipe s’est investie dans l’objectif que constituait ce contre-la-montre par équipes. Nos partenaires nous ont accompagnés dans la préparation de ce rendez-vous important. Vendredi, nous étions sur le circuit de Mortefontaine pour une séance précieuse d’entraînement, grâce à notre partenaire Continental qui nous a financé la location de ce lieu idéal. Cette journée a porté ses fruits, c’est une certitude ».

Cela permet également à David Gaudu d’occuper ce mardi soir la onzième place du classement général, à dix-sept secondes du leader Magnus Cort, avant même les premiers massifs. « Au-delà du fait que je sois satisfait, je pense que toute l’équipe peut être satisfaite, insistait le Breton. On a eu la chance que l’équipe nous mette dans de bonnes conditions. On l’a travaillé cet hiver à Calpe, puis sur circuit automobile le week-end dernier. On a pu faire les choses bien et tout le monde était motivé. Les moyens avaient été mis en œuvre pour faire un joli truc. On savait qu’on avait de très bons rouleurs et un super capitaine de route. Je pense que c’est une bonne journée, mais il ne faut pas se reposer sur ça. Paris-Nice est désormais lancé avec ce chrono par équipes, et on aura déjà une belle partie de manivelles demain ». Mercredi, une première arrivée se profile en effet sur la « Course au Soleil », du côté de La Loge des Gardes (6,8 km à 7%). « Je pense que ça va être un sacré carnage, souriait David. Ce sera une journée très difficile, il faudra serrer les dents mais j’ai confiance en l’équipe. Il ne faudra rien lâcher, et je ne lâcherai rien ».

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