L’étape d’ouverture du Tour de Catalogne ne s’est pas déroulée comme espérée pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Autour de Calella, une première passe d’armes a ainsi eu lieu ce lundi, et seul Sébastien Reichenbach a été en mesure d’accompagner le peloton principal jusqu’à l’arrivée. Le grimpeur suisse a franchi la ligne une quinzaine de secondes après un quatuor échappé qui s’est joué la victoire, ravie par Andreas Kron. Pour le restant de la semaine, l’équipe compte bien être à l’offensive.

« Un petit avertissement », Philippe Mauduit

À l’instar des dix dernières années, c’est un circuit autour de Calella qui ouvrait ce lundi le Tour de Catalogne. Pour cette édition 2021, l’itinéraire incluait les ascensions du Port de les Guilleries et du Port de Santa Fe del Montseny à la mi-parcours, rendant l’issue du jour plutôt incertaine. « Sur le Tour de Catalogne, il y a toujours une petite chance que l’échappée aille au bout lors de la première étape, rappelait Philippe Mauduit. Nos gars avaient donc pour consigne de suivre les gros coups, et ils ont été assez offensifs en début de course ». Après une bonne vingtaine de minutes de lutte, c’est néanmoins un quatuor qui s’est dessiné à l’avant, sans coureur de l’équipe mais avec Sylvain Moniquet, un ancien de la « Conti », ainsi que Natnael Berhane (Cofidis), Rein Taaramäe (Intermarché-Wanty Gobert) et Gotzon Martin (Euskaltel-Euskadi). Il est très vite apparu que l’échappée ne pourrait prendre le large, puisque les équipiers de Peter Sagan ont immédiatement pris les commandes et n’ont jamais laissé l’écart gonfler. Celui-ci était d’à peine deux minutes après la première ascension du jour, à 80 kilomètres du but, lorsque la course s’est subitement intensifiée à l’entame du Port de Sante Fe del Montseny (12,2 km à 4%).

« Quand Movistar a mis en route au pied du col, ils l’ont vraiment fait de manière très violente, relatait Philippe. William, Lada, Simon et Antoine étaient plutôt bien placés, mais par contre, les grimpeurs n’y étaient pas. Seb l’était quand même suffisamment pour accompagner le gros peloton mais Attila et Matteo étaient trop derrière pour ambitionner être dans le bon coup. Ils ont appris à leurs dépends qu’il fallait rester avec leurs copains. C’est un petit avertissement pour eux ». Dès lors, Sébastien Reichenbach fut le seul à suivre le tempo élevé du peloton, à la fois dans la montée, mais aussi dans la longue descente. Puis, quelques attaques ont émaillé le final, un quatuor est parvenu à s’isoler à vingt kilomètres et à résister au retour du peloton. Andreas Kron s’adjugeait alors la victoire dans un sprint en petit comité tandis que le peloton en terminait seize secondes plus tard. « Seb sauve un peu la mise ce soir, mais on espérait évidemment avoir plus d’un coureur dans le bon peloton ce matin, confessait Philippe. Il est aussi vrai que Matteo et Attila n’avaient pas couru depuis trois semaines. Or, quand tu arrives sur une course de ce niveau et que ça grimpe si vite le premier jour, tu peux effectivement être un peu dans le dur. Une combinaison de facteurs fait qu’ils n’ont pas pu suivre le premier groupe. Ceci étant dit, c’est quand même vraiment dommage de ne pas être dans un peloton de 80 mecs quand tu es bon grimpeur ».

« Nos objectifs sont les étapes 3, 4, 5, 6 et 7 », Philippe Mauduit

Arrivé avec plusieurs minutes de retard sur la ligne, Attila Valter corroborait les propos de son directeur sportif. « C’était loin d’être bon aujourd’hui, disait-il. J’étais mal placé lorsque la Movistar a commencé à rouler. Je prévoyais d’augmenter mon rythme progressivement au fil de la montée et j’espérais avoir le temps de revenir à l’avant, mais ça n’a pas été possible. J’ai essayé de m’accrocher mais les jambes n’étaient pas super non plus pour être honnête. Dans une étape comme celle-ci, je devrais bien sûr rester à l’avant, mais avec un tel plateau, je pense qu’il est de toute façon trop tôt pour parvenir à jouer un général. Je vais maintenant me concentrer sur les étapes ». C’est aussi l’état d’esprit qui animera le reste de l’équipe lors des jours à venir, à l’exception de mardi, qui sera consacré à l’exercice du contre-la-montre autour de Banyoles (18,5 km). « Ils vont le faire de façon appliquée mais il est hors de question de le faire à bloc si c’est pour être en difficulté le lendemain, expliquait Philippe. Nos objectifs sont maintenant les étapes 3, 4, 5, 6 et 7. Dès ce soir, on a l’obligation de positiver, de se remettre dans le match et de se redonner des challenges. Le fait d’être à huit minutes au général est potentiellement plus avantageux pour avoir une chance d’aller dans une échappée. Chaque jour nous apportera de nouvelles opportunités. »

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