Après le petit coup du sort météorologique lors du contre-la-montre par équipes, David Gaudu et ses coéquipiers espéraient repartir de l’avant ce mercredi lors de la quatrième étape de Paris-Nice. Malheureusement, le destin ne leur a pas davantage souri en direction du Mont Brouilly. Bien en place jusque dans l’avant-dernière montée du jour, le leader breton a en effet été mis hors-jeu après une chute au moment de retirer sa veste. Il n’a dès lors jamais pu rentrer et a concédé près de six minutes à l’arrivée. Le général est désormais hors de portée et de nouveaux objectifs se profilent pour la fin de semaine.

Bien qu’une première explication entre les favoris ait eu lieu à distance lors du contre-la-montre par équipes mardi, la première bataille frontale était planifiée pour ce mercredi dans la « Course au Soleil » version 2024. Le menu était d’ailleurs particulièrement alléchant, puisque sept côtes répertoriées étaient à franchir, dont le Mont Brouilly (3 km à 7,7%) à deux reprises, sur un parcours qui ne proposait quasiment aucun mètre de plat. De véritables montagnes russes semblaient même attendre les coureurs dans les cent derniers kilomètres. À l’entame de ceux-ci, quatre coureurs menaient encore les débats au sein de l’échappée matinale : Jasper De Buyst, Stefan Bissegger, Cristian Scaroni et Mathieu Burgaudeau. Puis, au fil des ascensions, c’est par l’arrière que la sélection a commencé à s’opérer dans le peloton mené par les hommes du maillot jaune Brandon McNulty. À une cinquantaine de kilomètres du terme, David Gaudu comptait encore l’essentiel de ses coéquipiers à ses côtés, et en tête de paquet. Dans la foulée, les coureurs ont attaqué la première ascension du Mont Brouilly, qui n’a fait émerger qu’une soixantaine d’hommes derrière l’ultime rescapé de l’échappée, l’ancien pensionnaire de « La Conti » Cristian Scaroni. Le leader de la Groupama-FDJ pouvait lui encore s’appuyer sur Kevin Geniets, Quentin Pacher mais aussi le maillot vert Laurence Pithie.

« Une grosse erreur de ma part », David Gaudu

Peu après le premier passage sur la ligne, ce dernier est d’ailleurs allé glaner quatre points lors du sprint intermédiaire pour conforter sa tunique. Le peloton a ensuite pris la direction de l’avant-dernière difficulté du jour, le Col du Fût d’Avenas-Les Chappes (5 Km à 7%), où David Gaudu a longtemps semblé en maîtrise dans les dix premières positions. Mais alors que Santiago Buitrago et Luke Plapp tentaient d’anticiper, le Breton était malheureusement stoppé net par une chute, à un peu plus d’un kilomètre du sommet, soit vingt-trois de l’arrivée. « J’ai fait une erreur de cadet, de minime, voire même de benjamin, soufflait David. J’ai enlevé ma veste, et au moment où j’ai voulu la jeter à un assistant sur le bord de la route, elle s’est prise dans ma cocotte. C’est une grosse erreur de ma part. Je me suis retrouvé par terre, et un peu sonné sur le coup car un autre coureur m’est tombé dessus ». Le temps de reprendre ses esprits, le grimpeur tricolore s’est remis en marche dans le sillage de Quentin Pacher, encore présent à cet instant de la course. « Tout allait bien jusqu’à cette chute, regrettait Benoît Vaugrenard. Ensuite, ça n’a pas temporisé car deux coureurs étaient déjà sortis. Il aurait fallu rentrer dans la partie difficile, mais ça roulait trop vite devant et Quentin était le seul à rouler ». « Quentin a essayé de me ramener mais c’était assez compliqué car le peloton roulait également dans la descente », ajoutait David.

« Laurence a vraiment les capacités d’aller gagner une étape », Benoît Vaugrenard

C’est ainsi qu’en l’espace de quelques kilomètres, David Gaudu a été repoussé à près d’une minute des autres prétendants au classement général. Sans espoir de revenir dans de la montée finale du Mont Brouilly, le Breton n’a pas insisté et franchi l’arrivée avec un débours de six minutes. « Il y a beaucoup de déception, assurait Benoît. En plus, il se sentait plutôt bien aujourd’hui. On espère que la pièce tombera du bon côté les premiers jours car ça fait deux jours qu’on joue de malchance ». Unique satisfaction de la journée, Laurence Pithie a donc conservé le maillot vert, et possède désormais huit points d’avance sur Mads Pedersen. « Il marche très fort, on l’a encore vu aujourd’hui, soulignait Benoît. Les deux prochains jours peuvent être propices pour lui. Je pense qu’il a vraiment les capacités d’aller gagner une étape et on va tout mettre en œuvre pour l’y aider. On espère aussi que les étapes du week-end ne seront pas tronquées. David est désormais loin au général, et si tout va bien, il y a des choses à aller chercher ». « Demain, j’essaierai de passer la journée la plus calme possible, concluait le Breton. L’équipe courra autour de Laurence, puis à partir de vendredi il faudra se remettre d’attaque pour essayer d’aller gagner une étape ».

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