Les leaders de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont connu des fortunes diverses au sommet de l’Alto do Malhão ce samedi sur le Tour de l’Algarve. Dans cette quatrième étape cruciale en vue du classement général, Valentin Madouas a en effet abandonné tout espoir de bien figurer, notamment à la suite d’un changement de vélo fatidique dans le final. Dans l’ultime ascension, le Breton s’est alors mis au service de son compère suisse Stefan Küng, qui s’est arraché pour limiter la casse et couper la ligne en quinzième position, à 43 secondes du vainqueur Tom Pidcock. À la veille du chrono final, dont il sera l’un des favoris, le rouleur helvète occupe la 18e place du général.

La traditionnelle arrivée à Malhão se profilait donc ce samedi sur les routes du Tour de l’Algarve. Les puncheurs-grimpeurs étaient fermement attendus après 178 kilomètres de course, mais les rouleurs-sprinteurs ont eux souhaité se mettre en évidence dès le départ. Ce fût notamment le cas de Lewis Askey pour le compte de la Groupama-FDJ, puisque le jeune Britannique s’est extirpé dès le kilomètre 0 en compagnie de Kasper Asgreen (Soudal-Quick Step), Mathias Vacek (Trek-Segafredo) et Alfonso Silva (Kelly / Simoldes / UDO). « On voulait mettre quelqu’un dans l’échappée, en pensant que ça allait bagarrer un peu plus longtemps et que le groupe serait plus important, expliquait Frédéric Guesdon. En fin de compte, le premier coup a été le bon. Ils sont partis à quatre mais le Portugais a rapidement été distancé. Les trois qui restaient devant, dont Lewis, marchaient fort. C’est tout de même dommage qu’ils n’aient pas été davantage, même s’il aurait été difficile d’aller au bout car le peloton a contrôlé tout de suite ». L’ancien vainqueur de Paris-Roubaix Juniors et ses compagnons de fuite ont pu jouir d’une avance de cinq minutes, mais le paquet était déjà de retour une petite minute derrière eux à soixante-dix bornes de la ligne. « Une fois devant, le but pour Lewis était d’aller le plus loin possible, et éventuellement de passer la première montée de Malhão pour servir de relais à Valentin et Stefan, indiquait Frédéric. Il a malheureusement été repris un peu avant, c’est dommage, mais une fois lancé, il fallait continuer le plus possible ».

« Valentin n’a pas réussi à vraiment se remettre de sa poursuite », Frédéric Guesdon

Après avoir offert une belle résistance, le jeune Anglais a finalement rendu les armes à trente-huit kilomètres du but alors qu’Asgreen, dernier survivant de l’échappée, a été repris une poignée de kilomètres plus loin. C’est donc un peloton groupé, bien que déjà amoindri, qui s’est présenté en tête lors de la première ascension de l’Alto do Malhão. Au terme des 2700 mètres de montée à 9% de moyenne, ils n’étaient plus qu’une cinquantaine dont Stefan Küng et Valentin Madouas alors que Rémi Cavagna (Soudal-Quick Step) et Kobe Goossens (Intermarché-Wanty-Gobert) tentaient d’anticiper. Toutefois, peu après le franchissement du sommet, le leader breton a été contraint à une grosse course-poursuite. « Valentin a eu un problème mécanique, donc on a changé de vélo après la première ascension de Malhão, expliquait Frédéric. Ça a un peu faussé nos plans et il a sûrement dû gaspiller quelques cartouches pour rentrer. Ils sont ensuite arrivés rapidement au pied de la bosse finale, et de ce que j’ai compris, Valentin n’a pas réussi à vraiment se remettre de sa poursuite. Il avait du mal à respirer et c’est pour cette raison qu’il a lâché assez loin. Est-ce le changement de vélo qui l’a handicapé pour la bosse ? En tout cas, ça ne l’a sûrement pas aidé ». Après avoir effectué son retour dans le groupe de tête, le puncheur brestois a bien tenté de s’accrocher au rythme effréné imprimé dès le pied de la montée finale. Il a néanmoins dû laisser filer les meilleurs à 1500 mètres du sommet, avant de se mettre brièvement au service de Stefan Küng.

« C’est dommage pour Valentin, car de ce qu’il avait démontré jusque-là, il avait les jambes, insistait Frédéric. Ce n’est donc pas un problème de jambes. Ensuite, Stefan s’est battu pour limiter la casse ». Le Suisse a bataillé jusqu’au sommet, où s’est imposé Tom Pidcock, pour venir prendre la quinzième place à 43 secondes du Britannique. « Il avait terminé à 42 secondes du vainqueur l’an passé, mais il est un plus loin en termes de places, précisait Frédéric. Il lui reste maintenant le chrono pour se replacer un peu au général, même si ce n’était pas un objectif majeur de ce début de saison. Stefan est dans les billes, il y a en revanche peut-être un plateau encore plus homogène que l’année dernière sur cette course ». Désormais meilleur représentant de la Groupama-FDJ, Stefan Küng siège au dix-huitième rang du général à 1’05 du leader Pidcock, mais avant son exercice de prédilection prévu sur 24 kilomètres dimanche. « L’objectif est évidemment de gagner le chrono, mais ça ne va pas être évident car le niveau est très relevé, concluait Frédéric. Il y a des spécialistes du chrono qui vont aussi jouer la gagne finale, donc ce sera une grosse bataille, mais on sait que Stefan va le faire à fond comme à son habitude ».