Malgré deux arrivées au sommet programmées dans la première semaine du Tour de France, la première bagarre entre les favoris aura finalement été repoussée aux Pyrénées. Ce jeudi, dans un final inédit au Mont Aigoual, les prétendants au classement général ne se sont pas découverts et aucune différence ne s’est créée derrière l’échappée victorieuse d’Alexey Lutsenko. Au cumul des places, Thibaut Pinot grignote une position au général et se retrouve désormais douzième, à treize secondes du maillot jaune Adam Yates. Rendez-vous est d’ores et déjà pris à Loudenvielle, samedi.

« On n’a pas vu grand-chose, mais on s’y attendait », Thibaut Pinot

Au lendemain d’une étape sans échappée, c’est un départ des plus intenses qui a lancé la sixième journée du Tour de France 2020. Coureurs et observateurs avaient bel et bien noté que des audacieux avaient une réelle chance de réussite ce jeudi, et c’est pourquoi une franche bagarre s’est installée pendant plusieurs minutes devant le peloton. Il a finalement fallu dix kilomètres pour que le bon groupe se dégage et prenne du champ. On notait la présence en son sein de Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step), Alexey Lutsenko (Astana), Jesus Herrada (Cofidis), Nicolas Roche (Sunweb), Greg Van Avermaet (CCC), Edvald Boasson Hagen (NTT), Neilson Powless (EF Pro Cycling) et Daniel Oss (Bora-hansgrohe). Sur un parcours plutôt très linéaire sur 140 kilomètres, ces fuyards ont obtenu jusqu’à six minutes d’avance sur un peloton contrôlé par la Mitchelton-Scott. Pour autant, le rythme de la course est resté constamment élevé. « Les coureurs avaient un vent favorable et les routes se prêtaient aussi à une grosse vitesse moyenne, expliquait Thierry Bricaud. Puis, il y avait une échappée de costauds devant, ça a donc effectivement roulé très vite toute la journée ».

Au moment de débuter les trente-cinq derniers kilomètres, quasi-intégralement en montée via le Col de Mouzères (5,8 km à 5,1%), le Col de la Lusette (12 km à 7%) et le Mont Aigoual (7,8 km à 4%), le peloton comptait encore plus de trois minutes de retard sur l’échappée. Et si la bagarre s’est déclenchée à l’avant dans les passages les plus difficiles du Col de la Lusette, cela n’a jamais été le cas au sein du peloton. Alexey Lutsenko s’est ainsi envolé vers la victoire d’étape tandis que les favoris sont restés sagement dans les roues, au tempo de la formation Ineos.  « On n’a pas vu grand chose mais on s’y attendait parce que l’ascension jusqu’au Mont Aigoual était un faux-plat de quasiment dix kilomètres. Le sommet de la Lusette était situé beaucoup trop loin pour tenter quelque chose mais c’est une étape qui sert quand même dans un Grand Tour », commentait Thibaut Pinot après sa 14e place au sommet.

« On récupère nos coureurs un par un, c’est plutôt encourageant », Thierry Bricaud

« Ce n’est pas si surprenant de ne pas avoir vu de bagarre, abondait Thierry Bricaud. C’est aussi la situation de course, avec l’échappée devant, qui a voulu ça. Le sommet de la Lusette étant loin de l’arrivée, c’était aussi lâcher des forces pour très peu de gains, voire aucun. C’était un peu peine perdue. Ce n’est donc pas une surprise mais on s’attendait malgré tout à ce que ça monte un poil plus vite. Au final, personne n’a vraiment eu l’envie de se découvrir. Sachant que l’échappée avait également pris les points bonus au sommet de la Lusette, cela n’a pas été apporté plus d’intensités dans le peloton. Je crois que les principaux favoris ont aussi un peu peur de ce qui les attend derrière, et personne ne veut abattre ses cartes trop tôt ». Une quarantaine de coureurs a ainsi terminé dans le temps, ou quasi, du maillot jaune, dont Thibaut Pinot évidemment, mais aussi Sébastien Reichenbach, Valentin Madouas et Rudy Molard. Sans une crevaison de la roue arrière, David Gaudu aurait aussi achevé l’étape avec ses compères. « Ça ne servait à rien d’insister, ajoutait Thierry. En tous les cas, on récupère nos coureurs un par un après les chutes du premier week-end. C’est plutôt encourageant pour la suite. On a des équipiers bien présents et qui ont envie de bien faire, c’est rassurant ».

Avant d’atteindre les Pyrénées samedi, pour ce qui sera sans doute la première explication entre les favoris, une étape promise aux sprinteurs se profile demain entre Millau et Lavaur, où avait triomphé Mark Cavendish en 2011. « Quand on joue le général du Tour de France, il n’y a pas de vraie étape de transition, assurait Thierry pour conclure. Ça peut être piégeux tous les jours et il faut donc être concentré et vigilant tous les jours. Évidemment que sur le papier, ça ne parait pas être l’étape la plus difficile de ce Tour, et il n’y a pas de pièges particuliers à noter, mais il faudra être attentif malgré tout ». Au sortir d’une journée « moyenne », Thibaut Pinot ponctuait simplement : « Les Pyrénées arrivent, alors on verra dans les Pyrénées ».

1 commentaire

BOUCHER

BOUCHER

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Le 3 septembre 2020 à 20:51

Un grand merci pour ces informations