À la veille d’un contre-la-montre en côte extrêmement exigeant, qui viendra proclamer le vainqueur final du Tour de Suisse, la septième étape a encore occasionné des dégâts ce samedi. Dans le final très accidenté vers Emmetten, les favoris en ont profité pour s’expliquer à nouveau, et Romain Grégoire a tenté de limiter la casse du mieux possible malgré une semaine déjà éreintante. Avant la dernière étape, le Bisontin occupe la dix-septième place du général.
En guise d’avant-dernière étape du Tour de Suisse, le peloton s’attaquait ce samedi au plus long parcours de la semaine, avec 207 kilomètres à couvrir entre Neuhausen am Rheinfall et Emmetten. En outre, 3500 mètres de dénivelé positif était encore à avaler, avant le « cronoscalata » prévu dimanche. Désormais écartée de la bataille pour le classement général, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ abordait la journée avec un but précis. « Aujourd’hui, la stratégie était entièrement tournée sur Valentin pour faire la plus belle étape possible, exposait William Green. Le final était accidenté avec ces deux ascensions, et la première partie de la course était également vallonnée, ce qui pouvait lui permettre d’intégrer une solide échappée. Le plan était qu’il y soit présent avec Lewis ou Stefan pour l’aider dans les portions plates et lui donner les meilleures chances de réaliser un résultat ». C’est toutefois sans l’ancien champion de France que le bon mouvement s’est extirpé après environ quarante kilomètres de course. « La bagarre a duré très longtemps au départ, témoignait William. Le peloton de tête était même composé de quarante-cinq coureurs à un moment donné, avec Stefan et Valentin. Puis, un groupe de dix-huit s’est détaché, on était représenté avec Stefan, mais c’est juste après que le bon coup est sorti. On avait suivi beaucoup d’attaques jusqu’à ce moment-là, et un solide groupe est parti sans nous ».
« On n’avait pas forcément dans l’idée de jouer le général », William Green
En tête, sept hommes dont Quinn Simmons, Aleksandr Vlasov ou encore Tiesj Benoot ont dès lors mené les débats et obtenu jusqu’à trois minutes. Le peloton a toutefois nettement accéléré avant les deux ascensions du final, que l’échappée a entamé avec tout juste une minute d’avance. La bagarre pour le classement général était dès lors prête à éclater. « On savait que ça allait être difficile pour Romain aujourd’hui, et on n’avait pas forcément dans l’idée de jouer le général, reprenait William. Mais après l’abandon de Riccitello à la mi-course, Romain était douzième du général, à sept secondes du onzième et trente-sept du dixième. On lui a dit : « si tu te sens bien, il y a une opportunité d’aller dans le top 10 ». Comme une bonne partie du peloton, il était fatigué, on a quand même essayé de le placer avant la première montée, mais il est rapidement devenu clair que le top 10 n’était pas une option envisageable ». Le vainqueur de la première étape a ainsi subi le fort tempo dès les premières pentes, mais s’est tout de même employé pour rallier la ligne en 35e position, à neuf minutes du vainqueur Joao Almeida. « Honnêtement, entre être dix-septième ou treizième du général, c’est assez anecdotique vu la belle semaine qu’on a vécue, concluait William. Il reste le contre-la-montre demain, mais rien que rallier le sommet sera difficile, donc on verra ce que la journée nous offre ».