Le TGV de Clermont-Ferrand était à l’heure ce mercredi. À l’occasion du contre-la-montre faisant office de quatrième étape du Critérium du Dauphiné, Rémi Cavagna a été à la hauteur des attentes en s’octroyant une très convaincante septième place face à une concurrence de haut niveau. De bon augure pour l’Auvergnat à quelques semaines du championnat de France de la discipline. Jeudi, une nouvelle lutte entre sprinteurs et baroudeurs animera la journée vers Mâcon.
Après trois premières étapes animées et tantôt distribuées aux attaquants, tantôt aux sprinteurs, le Critérium du Dauphiné entrait dans une nouvelle phase à compter de ce mercredi. Entre Charmes-sur-Rhône et Saint-Péray, un vrai test se profilait pour les coureurs du classement général avec un contre-la-montre court (17,4 km) mais exigeant. « La première partie était très roulante avec un vent de face, puis on arrivait dans la montée assez raide du Val d’Enfer (1,6 km à 9,4 %) avec des pourcentages assez importants, présentait Anthony Bouillod. Après le sommet, une descente très rapide nous amenait sur le pointage intermédiaire, puis la dernière partie alternait faux-plats descendants et plats. On retrouvait un vent de face mais sur des portions plus abritées, ce qui permettait de rouler à des vitesses relativement élevées ». Point de passage capital pour les favoris de l’épreuve, le chrono revêtait également une importance naturelle pour Rémi Cavagna, ancien double champion de France de la discipline. Parti en milieu de startlist, à 15h36, l’Auvergnat a immédiatement paru dans l’allure. « Je suis parti très vite mais j’en ai quand même gardé pour la montée que je connaissais », disait-il. « L’important était certes de rouler vite mais aussi de bien contrôler ses efforts sur la première partie, puis de faire une bonne montée derrière pour garder du rythme et ne pas perdre trop de temps face aux favoris », complétait Anthony.
« Le travail réalisé depuis cet hiver arrive à maturité », Anthony Bouillod
La stratégie mise en place s’est avérée payante, puisque le Français s’est octroyé le meilleur temps au point intermédiaire, devançant de seize secondes la marque de Tobias Foss. « J’ai un peu buté pour reprendre de la vitesse après l’intermédiaire, confiait toutefois Rémi. J’ai perdu quelques secondes dans la dernière partie car je me suis un peu désuni ». Il est malgré tout parvenu à établir le meilleur temps à l’arrivée, trois secondes devant le Norvégien. Puis, nombre de coureurs ont défilé sans pouvoir le déloger du « hot seat », et ce n’est que trente minutes plus tard que Matteo Jorgenson s’est doté du nouveau meilleur temps. Par la suite, seulement cinq autres coureurs, dont Remco Evenepoel, Jonas Vingegaard, Tadej Pogacar et Mathieu van der Poel ont réussi à faire mieux, le Belge l’emportant finalement avec une marge d’une minute et six secondes sur le coureur de la Groupama-FDJ. « Le chrono est ma spécialité, donc je suis ambitieux et je veux toujours mieux, mais ça ne s’est pas joué à quinze secondes, disait Rémi. Je suis battu par plus fort, mais je suis plutôt satisfait. J’ai pu me faire plaisir ». « C’est une très bonne performance, réagissait Anthony. Quand on voit les noms qu’il y a devant, c’est un top 10 de qualité. Si on compare à ses dernières performances, son top 10 en Romandie avait été obtenu avec une densité moindre. On est un cran au-dessus par rapport à sa performance, et c’est à l’image de sa progression ».
Auréolé de son meilleur résultat à l’échelon WorldTour depuis près de deux ans, Rémi Cavagna a ainsi pu prendre des repères à deux semaines du championnat de France de la discipline. « Il a passé un bon cap ces dernières semaines avec le travail fourni et il arrive dans une vraie bonne condition sur ce Dauphiné, et prochainement pour le championnat, concluait Anthony. Il s’investit beaucoup dans le contre-la-montre car c’est une discipline qu’il affectionne, et l’équipe s’est investie autour de lui pour lui faire retrouver son niveau, à la fois de par le travail sur l’équipement, sur la position, et aussi via l’entraînement. Je pense que le travail réalisé depuis cet hiver arrive à maturité aujourd’hui, dans cette période charnière pour lui. La performance du jour devrait le mettre en confiance et lui permet de voir qu’il est dans le match pour aller récupérer son titre ». En attendant, le Critérium du Dauphiné se poursuivra jeudi avec une étape vallonnée, potentiellement favorable aux baroudeurs, tandis que Guillaume Martin-Guyonnet, 68e à 2’41 ce mercredi, devra attendre vendredi et l’arrivée au sommet de Combloux pour s’exprimer.