Il était attendu que le classement général soit quelque peu chamboulé lors de la sixième étape du Critérium du Dauphiné, ce vendredi. La grande bagarre parmi les favoris a bel et bien éclaté vers Combloux, de manière assez précoce, et Guillaume Martin-Guyonnet est parvenu à s’accrocher pour entamer le « money time » avec les cadors. Le Normand a finalement rallié la ligne en quinzième place, tandis que Tadej Pogacar s’est imposé en solitaire.
Avant de prendre la direction de la montagne à proprement dit ce week-end, c’est une mise en bouche très épicée qui était proposée au peloton ce vendredi dans un sixième acte de 126 bornes. À quarante-cinq kilomètres du terme, il fallait déjà arpenter la côte du Mont-Saxonnex (5,5 km à 8,6%) avant la séquence côte de Domancy (2,5 km à 9,3%) – montée de Combloux (2,7 km à 7,7%) dans les dix dernières bornes. Principalement articulée autour de Guillaume Martin-Guyonnet à l’occasion de ce premier rendez-vous pour les favoris, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a malgré tout tenté d’intégrer l’échappée dans un début de course animé, sans succès. Huit coureurs ont alors pris les devants, mais n’ont jamais compté plus de deux minutes d’avance. Après moins de deux heures de course, le peloton était déjà au pied de la côte du Mont-Saxonnex, mais il s’est totalement désagrégé après quelques hectomètres d’ascension en raison d’une vive accélération de la Visma-Lease a Bike. « Guillaume était un peu loin quand ça a déclenché, commentait Benoît Vaugrenard. Les gars se sont fait surprendre et n’étaient pas assez placés ». « Ça a roulé très vite à l’approche et on ne pouvait plus remonter, reprenait Guillaume. Je me suis déjà tiré une balle dans le pied à ce moment-là et j’étais lâché avant même les premières pentes tellement c’est parti vite. Finalement, j’ai fait une belle ascension mais je pense que j’y ai laissé des cartouches ».
« C’est plutôt rassurant », Guillaume Martin-Guyonnet
À plus de quarante bornes du terme, le groupe maillot jaune s’est très vite résumé à une petite dizaine d’unités, Guillaume Martin-Guyonnet faisant pour sa part son maximum pour limiter les dégâts en second rideau. À la suite de la descente, le grimpeur normand a profité de la constitution d’un groupe de chasse plus large pour finalement raccrocher le premier wagon des favoris, alors composé d’une petite trentaine de coureurs. Au terme d’une portion de vallée, l’enchaînement des deux ultimes ascensions s’est présenté, et Tadej Pogacar n’a pas tardé à mettre en marche avec ses équipiers. Le groupe a immédiatement explosé, le champion du monde s’est bientôt isolé, tandis que le leader de la Groupama-FDJ s’est arraché jusqu’au sommet de Combloux pour finalement s’octroyer la quinzième place, 2’29 après le Slovène. « Ça n’allait pas trop mal au début de la montée finale, mais j’ai senti que j’étais davantage en souffrance sur la fin, disait l’intéressé. J’étais moins bien que dans la montée précédente, peut-être aussi en raison de la chaleur. En tous les cas, au vu des sensations des derniers jours, c’était un peu inespéré d’être dans le premier groupe. C’est donc plutôt rassurant ». « C’était une étape de haute voltige, complétait Benoît. Guillaume a fait une belle étape et s’est bien battu. Il est à sa place, et c’est très encourageant pour les jours qui arrivent ».Grâce à sa prestation du jour, il s’est d’ailleurs hissé dans le top-20 du général (17e) alors que deux belles étapes de montagne se profilent. « Demain, c’est l’étape la plus dure de la semaine du point de vue du dénivelé, concluait Benoît. On va essayer de continuer sur cette lancée. L’objectif du top 10 pouvait sembler élevé, mais il n’est pas inaccessible ». « Je préfère les cols plus longs que les bosses explosives, donc c’est une belle étape pour moi sur le papier », ponctuait Guillaume. Le Col de la Madeleine et le Col de la Croix de Fer seront ainsi à arpenter avant l’arrivée au sommet de Valmeinier 1800.