Sur le « gong », Guillaume Martin-Guyonnet a finalement obtenu le top-10 qu’il était venu chercher sur le Critérium du Dauphiné. Dans un huitième et dernier acte sans répit en direction du Plateau du Mont-Cenis ce dimanche, le grimpeur normand a encore livré une belle prestation pour s’emparer de la douzième place du jour et ainsi gagner deux rangs au classement général (10e). Une fin de semaine pour le moins prometteuse en vue du mois de juillet.
Il ne restait « que » 133 kilomètres à parcourir pour arriver au terme du Critérium du Dauphiné 2025 ce dimanche, mais il restait aussi près de 3500 mètres de dénivelé positif à absorber dans cet ultime jour de course. À l’inverse de la veille, aucun grand col alpin ne figurait au programme des coureurs, mais c’est un parcours très accidenté qui devait les emmener au Plateau du Mont-Cenis, à plus de 2000 mètres d’altitude, après la montée du col éponyme (9,7 km à 7%). Bien avant cela, deux petites bosses devaient pimenter le début de course, et elles ont bel et bien rempli leur rôle. Douze coureurs, parmi lesquels Enric Mas ou Lenny Martinez, en ont profité pour se faire la malle, et Guillaume Martin-Guyonnet a tenté de les imiter dans la foulée. « On voulait prendre l’échappée car on savait que ça pouvait aller loin, énonçait Benoît Vaugrenard. On avait ciblé les bons coureurs, et il n’a pas manqué grand-chose à Guillaume. Mais sur le plat, face à douze mecs qui se relayaient, on savait que ça allait être compliqué ». « J’ai vraiment fourni un gros effort pour essayer de rentrer mais je suis venu mourir à 7-8 secondes, regrettait l’intéressé. Il a ensuite fallu récupérer, sauf que ça n’a pas réellement temporisé car Uno-X a fait un gros tempo toute la journée ».
« C’est de très bon augure pour la suite », Benoît Vaugrenard
Les fuyards ont alors abordé le Col de Beaune, à la mi-course, avec un écart d’environ deux minutes, qui s’est stabilisé à cette hauteur pendant un long moment. « Il fallait être placé un peu tout le temps, et mes coéquipiers m’ont heureusement bien aidé de ce point de vue », confiait Guillaume. Au fil des difficultés, le paquet s’est peu à peu réduit, au point de ne plus comprendre qu’une quarantaine d’hommes au moment de se présenter au pied du Col du Mont-Cenis, à quinze bornes du terme. Les rescapés de l’échappée disposaient encore d’une minute trente d’avance, et les favoris ont lancé les hostilités à environ cinq kilomètres du sommet, soit dix de l’arrivée. Guillaume Martin-Guyonnet a encaissé la première accélération et s’est retrouvé avec une petite demi-douzaine de ses rivaux, avant de devoir laisser filer Vingegaard et Pogacar quelques minutes plus tard. « J’ai vraiment souffert sur le plat donc je n’étais pas très serein avant la montée finale, mais finalement, ça n’allait pas si mal », disait le Normand. « Il a encore fait une très belle montée, avec les costauds », soulignait Benoît.
Après avoir couvert les derniers kilomètres en compagnie de Carlos Rodriguez, Guillaume Martin-Guyonnet a finalement terminé douzième sur la ligne, soit huitième parmi les coureurs non-échappés. Une performance qui lui a surtout permis de glaner deux rangs dans cet ultime acte et de se frayer un chemin vers la dixième position du général. « C’était l’objectif du départ, et on l’a atteint, se félicitait Benoît. On a grappillé jour après jour, et c’était une bonne motivation. C’est de très bon augure pour la suite. Ça valide tout le travail qu’il a fait, notamment lors du stage en Sierra Nevada. De manière générale, c’est un Critérium du Dauphiné complet nous concernant. On était présent un peu sur tous les terrains : le sprint, le chrono et la montagne. C’était très intéressant et c’est une semaine qui fait très plaisir ». « Le bilan est plutôt bon au final, confirmait Guillaume. La condition a évolué de jour en jour, il va maintenant falloir bien récupérer et essayer de franchir éventuellement un nouveau petit cap en vue du Tour ».