L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ce lundi lancé son Tour de Catalogne 2022 de bien belle manière autour de Sant Feliu de Guíxols. Dans une journée à la météo capricieuse, Bruno Armirail s’est d’abord signalé en intégrant une échappée dans la dernière heure de course. Le vice-champion de France du contre-la-montre a alors fait la course en tête jusqu’aux huit derniers kilomètres, avant que le peloton ne fasse son retour en vue d’un sprint en montée. À cette occasion, Quentin Pacher s’est mêlé à la bagarre et est allé conquérir une superbe troisième place, soit son meilleur résultat brut en WorldTour. Attila Valter a lui aussi participé à l’emballage et s’est classé dixième.

« Ça valait le coup de tenter », Bruno Armirail

C’est sous un ciel quelque peu maussade que le peloton prenait ce lundi le départ du Tour de Catalogne, quatrième épreuve par étapes WorldTour de la saison. Une course qui a débuté sur les chapeaux de roue peu avant 13 heures, et pour cause. « Il arrive assez souvent sur le Tour de Catalogne que l’échappée parvienne jusqu’à la ligne d’arrivée sur la première étape, précisait Philippe Mauduit. En observant la composition des équipes, il y avait une petite probabilité que ça se produise aussi aujourd’hui. Il fallait donc qu’on soit vigilants, sans laisser trop de plumes non plus en essayant de la prendre, car on savait qu’il y avait du vent sur le parcours et que ça allait exciter le peloton ». Après une heure de bagarre, au cours de laquelle Bruno Armirail a notamment tenté de se glisser à l’avant, c’est finalement un groupe de six hommes qui s’est extrait autour de Jetse Bol (Burgos-BH), Marco Brenner (DSM), Jonathan Caicedo (Education First-Easy Post), Carlos Canal, Antonio Jesus Soto (Euskaltel-Euskadi) et Raul Garcia (Kern-Pharma). Le peloton a dès lors temporisé, accordé jusqu’à quatre minutes d’avance aux attaquants, mais la course a donc été relancée à 90 kilomètres de l’arrivée dans une partie exposée au vent. « Les bordures ont coupé le peloton en plusieurs groupes, témoignait Quentin. Une partie du peloton s’est ensuite regroupée mais il restait une vingtaine de coureurs devant, donc ça a continué à chasser. Ça a été full gas toute la journée ». « Deux équipes ont mis en route quand on a tourné à droite, et il n’y avait de la place que pour vingt-cinq mecs, commentait Philippe. Derrière, deux groupes se sont reformés et ont bien collaboré. On était encore loin de l’arrivée et on savait qu’on allait être plus avantagés quand on retrouverait un terrain abrité. Le plus important était de rester solidaires et groupés ».

Après un mano-a-mano de près d’une heure, les deux principaux pelotons se sont retrouvés à cinquante kilomètres de l’arrivée, et une autre course a débuté. « Quand c’est rentré, j’ai demandé si je pouvais attaquer et on m’a dit oui, alors je suis sorti, poursuivait Bruno Armirail. Les sensations étaient plutôt correctes, alors je me suis dit que ça valait le coup de tenter quelque chose ». « C’était un des scénarios qu’on avait évoqués ce matin, complétait Philippe. Il y avait cette possibilité que le peloton soit groupé à une heure de l’arrivée et qu’un coup ressorte dans une bosse. Bruno s’en est bien rappelé et a tenté l’aventure. C’était bien joué. Ça fait partie des choses qui se tentent. Si tu ne te crées pas tes opportunités, tu n’arrives à rien ». En compagnie de Caicedo, Théo Delacroix (Intermarché-Wanty Gobert), Jonas Hvideberg (DSM), Alexander Molenaar (Burgos-BH) et Pieter Serry (Quick Step-Alpha Vinyl), le rouleur Occitan a pris jusqu’à une minute d’avance, mais l’écart n’était plus que de trente secondes au sommet de la dernière difficulté répertoriée, à 25 kilomètres du terme, et le peloton a ensuite accéléré pour aller chercher les fuyards. En compagnie de deux concurrents, Bruno Armirail a résisté jusqu’à huit bornes de la ligne avant de céder. « J’y ai un peu cru quand les gars m’ont dit dans un premier temps que ça ne roulait pas trop derrière, disait l’intéressé. Mais dans l’échappée il n’y avait pas une excellente entente non plus, et tout le monde était un peu sec. Malheureusement, il a manqué un peu de forces. Personnellement, je sors d’un stage en altitude, et les sensations sont plutôt correctes, ça fait plaisir, et j’espère être encore mieux au fil de la semaine ».

« Je surfe un peu sur la vague », Quentin Pacher

Dans le final, le peloton s’est dès lors organisé pour un sprint final en montée (1 km à 5%) et Quentin Pacher a fait son apparition. « On est passés une première fois sur la ligne, ce qui m’a permis de la reconnaître, mais je l’avais aussi vu à la télé il y a trois ans, confiait-il. Je me suis dit que ça pouvait me convenir. Cette dernière longue ligne droite laissait le temps de revenir de l’arrière pour se replacer. Sur des arrivées comme celle-ci, en montée, ça lance de loin mais on peut facilement s’écraser. Ce n’est pas forcément simple à gérer, il fallait être patient. J’ai réussi à me placer correctement et au moment où le sprint s’est lancé, j’étais au bon endroit, dans la roue de Colbrelli ». Le puncheur libournais n’a alors pas lâché la roue du champion d’Europe. Si bien qu’au terme d’un bel effort, il s’est emparé de la troisième place, juste derrière l’Italien et Michael Matthews, vainqueur. « Je suis satisfait, c’est mon premier podium en WorldTour, soulignait-il. Je m’imaginais être dans le top-10, pas forcément sur le podium, mais il faut croire en soi et c’est de bon augure pour la suite. Je ne savais pas comment j’allais réagir après Paris-Nice et Milan-Sanremo car une fatigue globale s’accumule, mais la condition est bonne et j’arrive à bien récupérer. Je surfe un peu sur cette vague, et j’espère qu’elle durera le plus longtemps possible ». « Quentin est vraiment surprenant, ponctuait Philippe Mauduit. Il a fait un très beau Paris-Nice, lors duquel il a été à la bataille tous les jours. Il a ensuite fait deux-trois jours de récupération et a enchaîné avec brio sur Milan-Sanremo samedi. Aujourd’hui, il était encore là et s’en va faire troisième d’une étape tout de même éprouvante de par les conditions météo. Et juste derrière Matthews et Colbrelli ! Ce n’est pas rien. Dans l’ensemble, c’est une bonne journée. Les coureurs qu’on attend pour le classement général sont dans le temps du vainqueur, Quentin termine troisième, Bruno prend une bonne échappée. Il n’y a absolument rien à leur reprocher ».

1 commentaire

Jac34

Jac34

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Le 22 mars 2022 à 07:31

Bon départ pour ce tour de Catalogne. D’abord Bruno : avec lui on ne se pose pas de question: quand il roule, il roule, pas question qu’il soit décroché en cours de route. Et pour finir Quentin. Quand on a vu de l’hélicoptère un coureur FDJ remonter vers la tête dans les derniers hectomètres, là aussi pas de question on savait que c’était Quentin et effectivement c’était lui. Ce n’était donc pas une surprise. Le seul qu’on n’attendait pas c’est Attila, et là par contre c’est une surprise, et même très bonne surprise en prévision de la suite.