Changement de terrain ce lundi sur le Tour de Pologne. La troisième étape, très longue, s’est ponctuée par une arrivée explosive à Przemyśl, où Quentin Pacher a pu brillamment s’illustrer. Constamment aux avant-postes dans la montée finale, le Libournais de 30 ans a même placé une accélération à 200 mètres de l’arrivée. Il lui a finalement manqué quelques dizaines de mètres pour conclure, et le coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ainsi hérité de la cinquième place du jour, aux côtés des principaux favoris de l’épreuve. Une belle performance qui l’a également hissé au neuvième rang du général ce lundi.

 « On a eu droit à une bonne journée aujourd’hui, lançait Jussi Veikkanen au moment d’effectuer son debriefing. On est partis juste après 8 heures de l’hôtel car on avait un peu de route pour aller au départ de ce qui était l’étape la plus longue du Tour de Pologne ». Officiellement, 237,9 kilomètres étaient au menu des coureurs sur un profil extrêmement plat jusqu’aux quarante dernières bornes, vallonnées. « C’était une journée assez longue, de 245 kilomètres si on compte le fictif », complétait Quentin Pacher. À l’occasion de cette étape marathon, cinq hommes se sont détachés devant le peloton pour ouvrir la route. « Ça a un peu bagarré au départ puis c’est sorti avec deux bons rouleurs notamment, Theuns et Brändle, racontait Jussi. Ils ont eu 7-8 minutes d’avance, le peloton a vite réagi puis a très longtemps maintenu l’écart autour de trois minutes. À un certain point, le temps a commencé à se faire long. À 65 kilomètres de l’arrivée, un endroit propice aux bordures a un peu agité le peloton, mais sans vraies conséquences. Puis, on est arrivés sur le circuit final qu’on connaissait de l’année passée. L’objectif était de protéger Quentin, voire Bruno, en vue de l’enchaînement des trois montées qui précédait de vingt kilomètres la côte finale. Ça a été très bien fait par Bram et Jacopo. Nos coureurs protégés ont pu entamer la première bosse bien placés, ce qui était important ». « Le final punchy me correspondait, commentait Quentin. C’était une étape que j’avais dans la tête, et j’avais dans l’idée de faire la dernière montée à fond, sans me poser de questions. J’ai pu bénéficier du soutien de tous les coureurs qui constituent d’habitude le train d’Arnaud. Ils m’ont parfaitement protégé toute la journée ».

« À la fois encourageant et frustrant », Quentin Pacher

À l’occasion des trois premières difficultés, d’une longueur de deux à trois kilomètres, le peloton s’est écrémé par l’arrière et l’échappée a été neutralisée. Bruno Armirail a suivi quelques mouvements mais c’est un petit peloton groupé qui est ressorti de cette séquence, à vingt bornes de la ligne. « Une fois qu’on est arrivés dans les difficultés, on s’est retrouvés en tandem avec Bruno, et c’est lui qui m’a protégé jusqu’au pied de la bosse finale », soulignait Quentin. « Ils ne se sont jamais affolés, poursuivait Jussi. Ils ont passé les trois montées de belle manière et il ne restait plus qu’une quarantaine de mecs dans le peloton. Les équipiers de Diego Ulissi ont fait le tempo avant le pied de la montée finale, difficile, où tout devait se faire à la cuisse ». Longue de 1500 mètres à 7,7% de moyenne, la côte d’arrivée a fait des dégâts dès le pied, mais Quentin Pacher se replaçait lui immédiatement dans les dix premières positions. « Ça s’est fait à l’instinct, et c’était un effort lactique, tout en résistance, disait l’Occitan. J’avais regardé le final de l’an passé en prévision de l’étape. Dans la montée, j’ai vraiment cru pouvoir aller chercher la victoire. Je savais que ça redevenait plat à 200 mètres. Quand j’ai vu le panneau, j’ai fait mon effort. J’ai viré en tête, mais j’étais un peu en bout de course, et c’est revenu de l’arrière ». Dans la courte redescente vers l’arrivée, Quentin Pacher a donc été contraint de laisser passer quatre concurrents pour finalement s’octroyer la cinquième place du jour.

« On veut toujours gagner, évidemment, mais je pense que son résultat du jour montre qu’il a bien géré sa coupure du mois de juillet et qu’il est tout de suite opérationnel, soulignait Jussi Veikkanen. On est contents de cette performance, et ça nous donne forcément de l’appétit ». « C’est à la fois encourageant et frustrant, mais j’en retire du positif, concluait Quentin, désormais neuvième du général à dix secondes du vainqueur et nouveau leader Sergio Higuita. Ça reste une course de reprise, et j’ai envie de faire un joli Tour de Pologne pour monter crescendo. C’est de bon augure pour la suite et ça nous met dans une bonne dynamique pour les étapes qui viennent. Je suis content d’être dans le match dès la reprise et de jouer la gagne. Il y a aussi une bonne cohésion dans l’équipe. Ce n’est pas un groupe avec qui j’ai l’habitude de courir, n’ayant fait que Milan-Sanremo avec eux, mais je leur donne un petit coup de main quand je le peux sur les étapes de plaine, et ils me l’ont bien rendu aujourd’hui ».

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