Ce vendredi, Paul Penhoët a enfin eu l’opportunité de réellement s’exprimer sur le Tour de Pologne. À Cracovie, il s’est ainsi flanqué de la cinquième place lors de la dernière étape et donc de l’ultime emballage massif, remporté par Tim Merlier. Il s’est à cette occasion octroyé son dix-septième top-10 en 2023 alors que Lenny Martinez a conservé la douzième place d’un classement général finalement enlevé par Matej Mohoric.

Malgré un sprint massif attendu dans les rues de Cracovie ce vendredi, le vainqueur final du 80ème du Tour de Pologne n’était pas encore connu ce matin à Zabrze. En cause, deux hommes dans la même seconde au sommet du classement général : Matej Mohoric et Joao Almeida. Une situation qui a donc mené à une course plus solide qu’escomptée sur les 166 kilomètres de course. « UAE Team Emirates avait décidé de faire le sprint bonifications, expliquait Frédéric Guesdon. On ne s’y attendait qu’à moitié, car il était situé après tout de même soixante-six kilomètres, et sur le papier, Mohoric paraissait bien plus rapide qu’Almeida. On n’était donc pas sûr mais on avait décidé d’être vigilants. Au final, UAE a roulé aussitôt et on a compris que la première partie d’étape serait cadenassée. Dans l’absolu, ça ne nous dérangeait pas étant donné qu’on voulait un sprint. On devait aussi rester attentifs après le sprint. Il ne fallait pas laisser sortir 7-8 coureurs, car sur 100 bornes, cela aurait pu être compliqué d’aller les chercher. Beaucoup d’équipes avaient intérêt que ça arrive au sprint, et seuls trois coureurs sont finalement sortis ». Dorian Godon (AG2R-Citroën), Christian Scaroni (Astana) et Marci Budzinski (Pologne) ont dès lors animé les deux dernières heures de course, mais sans jamais jouir d’un avantage supérieur à 1’30. Le peloton les a donc cueillis aisément à quinze kilomètres du but, soit à l’entame des trois tours du circuit de Cracovie.

« Il faut continuer sur cette voie-là », Frédéric Guesdon

La guerre de placement en vue de l’emballage massif a démarré aussitôt, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est recentrée autour de Paul Penhoët. « Clément et Lorenzo étaient chargés d’aider Lewis, Bram et Paul sur les premiers tours de circuit », indiquait Frédéric. À l’entame de la dernière boucle, le jeune sprinteur français et son poisson-pilote était bien en embuscade, dans la partie haute du peloton. « Le circuit final était assez tortueux mais je suis toujours resté avec Bram, expliquait Paul. À 1,5 km, Lewis est revenu à notre hauteur et nous a donné un bon coup de main pour remonter devant. Bram s’est retrouvé en tête de peloton un peu avant la flamme rouge mais il a réussi à tenir jusqu’à 500-600 mètres de la ligne. Ensuite, certains sont arrivés en survitesse de derrière, j’ai réussi à reprendre les roues mais ça m’a déjà contraint à un bon premier effort ». Grâce au bon travail de ses collègues, le représentant de la Groupama-FDJ a néanmoins pu aborder l’emballage final dans les dix premières positions. « Ça a lancé à droite et j’aurais peut-être dû prendre à gauche, relatait Paul. Mais comme on se l’était dit avec Bram, l’important était de faire le sprint et ne pas être frustrés. J’ai pu le faire, et même si on espérait un meilleur résultat, c’est le premier sprint que j’ai pu livrer depuis le départ du Tour de Pologne ».

Dans les derniers hectomètres, Paul Penhoët n’a pu contester la victoire à Tim Merlier, mais il s’est en revanche offert une solide cinquième place sur la ligne. « La première chose qu’il m’a dit en arrivant est : ‘’au moins j’ai pu sprinter’’, confiait Frédéric. Il était soulagé, et il est allé chercher une belle cinquième place. Cela peut lui laisser quelques regrets sur les autres arrivées, mais c’est comme ça. Il faut voir le positif, et il n’a pas non plus fait beaucoup de sprints à ce niveau depuis le début de sa carrière ». Il a en revanche accroché son troisième top-5 au niveau WorldTour après les deux réalisés sur le Tour Down Under en début de saison. Lenny Martinez a quant à lui conservé sa douzième place au classement général au terme de cette ultime journée. « On était venu pour chercher un top-10, et il n’est pas loin, à six secondes, rappelait Frédéric. On est tombés sur un Tour de Pologne peut-être un peu moins dur que d’habitude, ce qui l’a un peu désavantagé, mais lui et les autres sont dans les billes. Le bilan reste positif car ils sont en préparation en vue de la Vuelta, ils sont à un bon niveau et il leur reste trois semaines pour progresser. Il faut continuer sur cette voie-là ».

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