Une ultime chance était à saisir pour les sprinteurs ce jeudi sur le Critérium du Dauphiné, et à l’issue d’un final à suspense, c’est bien un emballage massif qui a décidé du vainqueur à Mâcon. Paul Penhoët est parvenu à se joindre à la bataille avec le soutien de Clément Russo, et le sprinteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a finalement arraché la sixième place. Dès demain à Combloux et jusqu’à dimanche, ce sont les grimpeurs qui seront mis à l’honneur.
Si les difficultés au programme de la cinquième étape du Critérium du Dauphiné n’avaient rien à voir avec celles de la fin de semaine, les sprinteurs devaient malgré tout les avaler pour espérer se jouer la victoire à Mâcon au bout de 183 kilomètres ce jeudi. Ceci étant, malgré soixante-dix bornes très vallonnées après la mi-course, le profil global du jour cumulait moins de dénivelé positif que les trois premiers actes. La possibilité d’une arrivée massive était donc élevée, d’autant que seuls trois coureurs ont pris les devants lors des premiers kilomètres. L’écurie du grand favori Jonathan Milan a immédiatement fait connaître ses intentions, et l’avance du trio a difficilement franchi le cap des deux minutes. Après soixante bornes, Benjamin Thomas et Thibault Guernalec ont rejoint l’échappée, d’autres contres ont émané avec l’arrivée des difficultés, mais le paquet est toujours resté en contrôle. Pour Paul Penhoët, en revanche, cela a été le début des ennuis. « J’ai crevé une première fois avant la première bosse, j’ai changé de roue, et c’est un petit effort qui m’a déjà un peu mis dans le jus, relatait-il. On arrivait sur les petites routes, j’étais mal placé, je n’ai pas pu remonter donc j’ai fait toute la montée derrière. La deuxième est arrivée vite, donc ça a été la même chose. Après ça, je ne me sentais pas au top, et j’ai entendu que le disque touchait le frein. Il fallait que je change de vélo avant la dernière bosse, je me suis arrêté, mais je pense que c’était le pire moment et je suis resté longtemps dans les voitures. C’était un peu l’enfer ».
« C’est un peu frustrant », Paul Penhoët
Non sans mal, le jeune homme de 23 ans est parvenu à rentrer sur l’arrière du peloton à l’approche de la dernière côte, située à trente bornes du terme, alors que l’avance de l’échappée était encore supérieure à une minute et que le peloton a sérieusement mis en marche. « Je suis monté avec les oreilles, confiait Paul. Au final c’est passé, Jonathan Milan a été distancé avec nous mais on est rentré très vite. En revanche, en vue du sprint, j’ai dit à Clément que je n’avais plus rien. Je lui ai demandé s’il voulait le faire, mais il m’a dit qu’il était sec aussi et qu’on allait tenter le coup en filous ». Un joli bras de fer a animé la fin d’étape en direction de Mâcon, mais le peloton a finalement avalé les fugitifs du jour à deux bornes du but, laissant donc la place à un sprint massif. « C’était encore une dure journée, il a fait très chaud et l’échappée a fait preuve d’une belle résistance, confiait Benoît Vaugrenard. On aurait pu envoyer quelqu’un devant, mais avec le vent de face dans le final, on se doutait que ça allait être difficile ». Dans les trois derniers kilomètres, Clément Russo et Paul Penhoët ont alors essayé de se frayer un chemin dans le peloton. « On s’est peut-être retrouvés un peu loin après le dernier rond-point, reprenait Paul. Clément a fait un bel effort juste après mais ça m’a mis un peu dans le dur ». Malgré tout placé en vue de l’emballage, le Francilien a jeté ses dernières forces pour s’emparer d’un nouvel accessit (6e).« C’est dommage, confiait Paul. Dans une journée sans trop de pépins, avec un bon placement, ça aurait été complètement différent et c’est un sprint qui m’aurait bien plu. C’est un peu frustrant, car à titre personnel, le Critérium du Dauphiné est fini, même si je vais essayer d’aider les copains ce week-end ». Auteur de trois top-10 cette semaine à la pédale (deux officiellement, ndlr), Paul Penhoët ressort mitigé de ces cinq premiers jours de course « J’aurais aimé faire mieux car il n’y avait pas une énorme startlist de sprinteurs, mais il faut aussi dire c’est parfois plus confus quand c’est plus ouvert, disait-il. Le point positif est que les jambes sont bonnes au niveau WorldTour, mais je sens qu’il en manque encore un peu dans le sprint ». « C’est très encourageant, car il revient de loin, assurait Benoît en conclusion. Désormais, trois grosses journées se profilent, et on va s’articuler autour de Guillaume ». Vendredi, une première arrivée au sommet aura lieu à Combloux (2,7 km à 7,7%) dans la foulée de la côte de Domancy (2,5 km à 9,3%).
