C’est une entrée dans le grand bain somme toute réussie. À l’occasion de son premier sprint massif au niveau WorldTour, ce mercredi, lors de la première étape en ligne du Tour Down Under, Paul Penhoët a accroché une solide cinquième place à Tanunda. Parfaitement guidé dans le dernier kilomètre par Miles Scotson, le Français de 21 ans a pu s’exprimer pleinement et prendre confiance en vue des prochains emballages. Il signe par la même occasion le premier top-10 de la saison pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ.

Au lendemain du prologue inaugural raflé par Alberto Bettiol, le peloton du Tour Down Under s’extirpait au Nord d’Adélaïde ce mercredi pour y disputer la première étape en ligne, longue d’environ cent-cinquante kilomètres autour de Tanunda. Après une quarantaine de kilomètres, les coureurs faisaient leur entrée sur un circuit de trente-six kilomètres à parcourir quatre fois. La présence d’une montée, courte et roulante, n’apparaissait pas suffisante pour éviter un sprint massif, et c’est aussi pourquoi un seul homme s’est échappé en début de course. « Ça a été assez calme au départ, confirmait Jussi Veikkanen. Nans Peters est parti faire un raid tout seul, et au final, ce sont davantage les bonifications qui ont excité le peloton. Ça a été le cas au premier passage sur la ligne d’arrivée, mais plus encore pour le deuxième sprint bonifications qui était placé à deux tours de l’arrivée. Il y a eu une vraie bagarre et l’échappée de Peters s’est terminée. De notre côté, on est restés concentrés autour de Paul. On a simplement eu un coup de chaud quand une chute a coupé le peloton en deux juste avant la deuxième bonification. Plusieurs de nos coureurs, notamment Miles et Paul, se sont retrouvés distancés, mais c’est finalement rentré sans problèmes à l’entame de l’avant-dernier tour ». Il n’est donc plus resté qu’un groupe sur la route, le peloton, qui a évolué de manière compacte sur les cinquante derniers kilomètres, malgré les légers reliefs. « Les mecs se sont bien mobilisés et placés autour de Paul pour le final, notamment Laurence et Miles qui étaient ses lanceurs », assurait Jussi.

« J’ai été trop impatient », Paul Penhoët

« C’était une journée un peu particulière, soulevait Paul. Ça ne roulait pas forcément très vite, donc on savait que le final allait être très tendu. C’est ce qu’il s’est passé. Sur tout le dernier tour, pendant vingt bornes, c’était extrêmement tendu, et d’autant plus après le dernier grand prix de la montagne puisque ce n’était que de la descente pour rejoindre l’arrivée ». Après un travail de Reuben Thompson et Lorenzo Germani en amont, ce sont donc Laurence Pithie et Miles Scotson qui ont escorté le sprinteur français dans les trois derniers kilomètres. « Ça roulait vraiment vite et ça frottait énormément, mais on a réussi à bien se dégager dans le dernier kilomètre avec Miles, racontait encore Paul. Quant au sprint, je suis un peu déçu, car j’ai été trop impatient. Au lieu de suivre la roue de Bauhaus, j’ai lancé en même temps que lui, et au final, je n’ai jamais réussi à le passer. Les mecs qui sont restés dans les roues ont réussi à gicler dans les cinquante derniers mètres alors que je suis resté à ma place ». Bien présent dans la partie supérieure de l’emballage, le coureur de la Groupama-FDJ a hérité de la cinquième position à l’arrivée, dans le sillage du vainqueur Phil Bauhaus. « J’ai fait preuve d’un peu d’impatience mais ça reste de bon augure pour la suite », se contentait malgré tout le jeune homme. « Paul a lancé un poil trop tôt, et les 200 derniers mètres étaient en faux-plat montant, rappelait Jussi. Mais il y a eu du bon travail de la part de Miles et Laurence ».

L’Australien, qui célébrait ses vingt-neuf ans aujourd’hui, a même été crucial dans le dernier kilomètre. « Miles prend de plus en plus de responsabilités vis-à-vis de nos sprinteurs, confirmait Jussi. Il a entièrement rempli son rôle aujourd’hui, dans la course mais aussi en avant-course, en prenant la parole au briefing pour trouver la bonne stratégie. Un bon duo est en train de se créer avec Laurence. Quant à Paul, il ne faut pas oublier que c’était son premier sprint en WorldTour. Ça monte quand même en gamme. On va maintenant essayer de garder les bons automatismes qu’on a trouvés aujourd’hui et lors du critérium avec Miles et Laurence, en espérant que ça porte ses fruits par la suite. Il y a notamment des opportunités demain et samedi. On va continuer dans cette direction. On a reconnu l’étape de Victor Harbor, la météo peut avoir un impact, mais un sprint est possible avec Paul demain ».

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