La fin de semaine corsée du Tour Down Under s’est initiée ce samedi avec la double montée de Willunga Hill. À l’occasion du dernier passage dans cette traditionnelle ascension, le peloton a largement explosé et Oscar Onley s’est imposé, établissant au passage le meilleur temps de l’histoire de l’épreuve sur cette montée. Laurence Pithie s’est testé (32e) dans cet effort de puncheur-grimpeur, et une autre arrivée au sommet, au Mount Lofty, viendra mettre un terme à la course dimanche.

Après quatre premiers jours plutôt réservés aux hommes rapides, le Tour Down Under offrait enfin un terrain à la faveur des puncheurs et grimpeurs ce samedi. Le peloton prenait la direction de la célèbre montée de Willunga Hill (3,4 km à 7,3%), qu’il fallait arpenter à deux reprises dans les trente derniers kilomètres. Avant cela, le scénario a été relativement limpide sur les cent premières bornes dénuées de toutes difficultés. Johan Jacobs (Movistar), Samuele Battistella (Astana), Casper Pedersen (Soudal-Quick Step) et Liam Walsh (Australie) ont formé l’échappée du jour, contrôlée sans difficulté par le peloton. « Pedersen était placé à 1’10 au général, donc ça a forcé tout le monde à rouler, indiquait Jussi Veikkanen. Leur entreprise était vouée à l’échec ». Elle s’est finalement prolongée jusque dans la première ascension de Willunga Hill, où le regroupement a permis au porteur du maillot à pois Luke Burns d’engranger quelques points supplémentaires. « On s’attendait quand même à plus de mouvements, car il y avait vent de dos dans la montée, ajoutait Jussi. On pensait que ça pouvait monter déjà très vite au premier passage, mais finalement, le peloton était encore très conséquent et tous nos coureurs ont basculé. La course ne s’est finalement lancée qu’au deuxième passage ».

« Clément monte en puissance », Jussi Veikkanen

Les organismes étaient donc plutôt frais pour s’attaquer au juge de paix de la journée, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ avait un plan d’action clair. « On avait dit au briefing que nos deux coureurs Néo-Zélandais devaient se tester, vis-à-vis des autres, de la montée et en vue de la semaine prochaine, exposait Jussi. Les autres étaient là pour les épauler et bien les placer. Il y a d’abord eu un gros travail de Clément, notamment, qui monte en puissance jour après jour. Il a vraiment bien travaillé en tête de peloton pour garder nos mecs placés. C’est ce qui était prévu ». Toujours vêtu du maillot blanc par procuration, Laurence Pithie a ainsi pu entamer l’ascension finale dans les dix premières positions, au contraire de son compatriote. « Reuben n’était pas dans une bonne journée, et ça ne pardonne pas dans une montée comme celle-ci », indiquait Jussi. Le vainqueur de Cholet-Pays de Loire l’an passé s’est pour sa part accroché pendant plus d’un kilomètre en tête de paquet, avant de céder du terrain quand les premières attaques sont survenues à deux bornes du sommet. « Il a fait sa montée, mais c’était davantage pour tester ses jambes car on savait à l’avance que c’était plus une bosse pour grimpeurs, poursuivait Jussi. Il a fait une montée plus que correcte et c’est bien pour la suite. On ne s’attendait pas à des miracles, mais c’est bien qu’il se soit accroché jusqu’à la fin, qu’il ait fait son max. C’est ce qu’on lui avait demandé ».  

Laurence Pithie a finalement rallié le sommet en 32ème position, à 49 secondes du vainqueur Oscar Onley. Stephen Williams a lui pris les commandes du général, qui ne sera décidé que demain lors de l’ultime acte du Tour Down Under. « Il va encore y avoir de la bagarre, assure Jussi. On connait le circuit final, même s’il y a un petit changement par rapport à l’an passé. Ce ne sera pas facile, ni simple à contrôler. Cela peut aussi ouvrir des opportunités. On ne doit rien lâcher et faire le maximum pour être acteurs de la course jusqu’à la dernière étape. Il faut qu’on existe jusqu’au dernier jour ».

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