Troisième jour de course, et second accessit pour Paul Penhoët. Au lendemain de sa cinquième place dans un sprint massif, le jeune sprinteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ce jeudi su franchir les difficultés de la deuxième étape du Tour Down Under pour signer une dixième place. Comme cinq de ses coéquipiers, il a terminé au sein d’un peloton réduit, à une poignée de secondes d’un quintette formé dans l’ultime bosse de la journée. Miles Scotson a lui intégré le top-10 du classement général, qui devrait largement évoluer ce vendredi.

Sur le papier, les choses étaient supposées se corser quelque peu sur le Tour Down Under à l’occasion de la deuxième étape. En direction de Victor Harbor, un terrain accidenté et un vent turbulent pouvaient donner lieu à certains mouvements. Mais ce ne fût pas le cas d’entrée de jeu. « C’est parti très tranquillement car Jayco-AlUla voulait contrôler pour le sprint intermédiaire, racontait Paul Penhoët. C’était même ennuyeux au début, et on ne savait pas trop à quoi s’attendre, quelle stratégie allait adopter les grosses équipes ». « Le peloton dormait à moitié, qui plus est avec le vent de face », confirmait Jussi Veikkanen. Deux hommes se sont finalement extraits après une trentaine de kilomètres, Manuele Boaro (Astana Qazaqstan Team) et Johan Jacobs (Movistar), le peloton a temporisé pendant un temps, mais la course s’est lancée dans les premiers reliefs de la journée. « Dans une zone qu’on connaissait bien des éditions passées, un gros festival de bordures a commencé, relatait Jussi. Pendant vingt kilomètres, le peloton a été coupé en deux, au minimum. Dans le groupe de trente à l’avant, on avait nos trois coureurs pour le général : Rudy, Michael et Reuben. Ils ont été attentifs, c’était très bien. Mais finalement, le vent de face qui est intervenu après le deuxième sprint bonifications a calmé le groupe de tête et tout s’est reformé. Ensuite, c’était surtout usant mentalement ». « Le coup de bordure a un peu mis le feu chez tout le monde, complétait Paul. Après ça, ça a été nerveux sur tout le reste de l’étape, car tout le monde s’attendait à ce que ça puisse re-casser à chaque changement de direction ».

« Avoir six mecs devant prouve que le travail hivernal a été bien fait », Jussi Veikkanen

Le paquet a finalement demeuré groupé après avoir avalé les échappés matinaux, et s’est présenté de cette manière au pied de la décisive côte de Nettle Hill (2km à 7,8%), située à 22 bornes de l’arrivée. « On a réussi à bien se placer, soulevait Paul. On savait que si on la passait, le sprint était jouable ». Mais dans les plus forts pourcentages, cinq favoris au classement général ont réussi à s’extirper alors que le peloton s’émiettait. Au sommet, il ne restait qu’une cinquantaine d’hommes en poursuite du quintette. « On a eu un bon groupe dans l’ensemble, pointait Jussi. On en avait six dans le peloton, ce qui n’était pas mal du tout. C’est un vrai point positif ». « Il y avait encore de gros sprinteurs, mais pas tout le monde, disait Paul, bien présent. En revanche, étant donné que c’est la première course de la saison, tout le monde était un peu sec dans le groupe après ce gros effort. On n’a jamais réussi à s’organiser suffisamment pour revenir sur les cinq devant qui étaient vraiment forts. C’est un peu dommage ». « Les cinq étaient largement supérieurs pour résister avec le vent de face pendant vingt kilomètres, ajoutait Jussi. On a essayé de participer à la chasse dès qu’on en a été capables mais ça ne rentrait pas. On était déçus de ne pas avoir donné à Paul l’opportunité de sprinter pour la victoire ».

À onze secondes du vainqueur et nouveau leader Rohan Dennis (Jumbo-Visma), Paul Penhoët a pris la cinquième place du peloton, soit la dixième de l’étape. « J’étais un peu cuit dans le final, même si Miles a encore fait un super boulot et nous a bien replacé pour les 500 derniers mètres, expliquait le jeune homme. Ce n’était pas pour la victoire, c’est comme ça, mais j’ai vu que les jambes répondaient bien dans les bosses, et pour toute l’équipe aussi. C’est un bon point en vue des étapes difficiles qui arrivent »« Paul a montré ses capacités en montée, c’est une très bonne chose et un gros point positif du jour, poursuivait Jussi. Avoir six mecs devant (équipe la plus représentée, ndlr), ça prouve aussi que le travail hivernal a été bien fait. C’est toujours mieux de gagner, mais il faut retenir le positif et ça montre qu’on a des capacités ». Miles Scotson a d’ailleurs progressé au dixième rang du général ce jeudi, mais il ne sera pas l’homme le plus attendu demain à Campbelltown, où une côte précèdera de six kilomètres l’arrivée. « Les grimpeurs sont motivés, assurait Jussi en conclusion. On a reconnu l’étape entièrement. Maintenant, ça se jouera à la jambe dans la bosse et on essaiera d’être opportunistes au maximum s’il y a des possibilités derrière ».

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