C’est autour de Villaines-la-Juhel, sur un circuit particulièrement exigeant, que le classement général des Boucles de la Mayenne devait se décider ce samedi. Au terme d’une longue journée, Alberto Bettiol s’est emparé du maillot jaune, tandis que Paul Penhoët s’est joliment accroché pour signer la cinquième place de l’étape au sein d’un peloton réduit, à dix-neuf secondes de l’Italien. Le Français est désormais neuvième du général, son compère britannique Sam Watson quatrième, et un sprint devrait conclure l’épreuve dimanche à Laval.  

Avec plus de 3000 mètres de dénivelé au programme, le troisième jour de course sur les Boucles de la Mayenne promettait de l’action. Après une première partie de course très bosselée, les coureurs devaient s’expliquer sur le circuit de Villaines-la-Juhel, long d’environ vingt kilomètres et comprenant notamment la côte des Egoulettes (2,3 km à 5,7%), à passer cinq fois. « L’objectif principal était d’entourer Sam puis qu’il essaie de suivre les attaques dans le final », assurait William Green. La course s’est toutefois durcie bien plus tôt, alors qu’une échappée de six coureurs a animé les débats à l’avant. « On s’attendait à ce que l’équipe UAE Team Emirates prenne les commandes, reprenait William. En revanche, ils l’ont fait quarante kilomètres plus tôt que ce qu’on avait prévu et ça a été très difficile à la mi-course ». « On savait que c’était l’étape qui allait dessiner le général car elle était longue et sans aucun moment de répit, ajoutait Paul Penhoët. C’est ce qu’il s’est produit. À 120 kilomètres de l’arrivée, UAE a lancé les hostilités et ça nous a vite mis dans le bain. Personnellement, je me suis réveillé ce matin avec des grosses douleurs d’estomac mais j’ai quand même pris le départ en espérant que ça passe. Ça n’a pas été le cas immédiatement. J’ai vraiment hésité à bâcher mais je ne l’ai pas fait car je pensais vraiment au sprint de demain. C’est finalement passé à 100 kilomètres de l’arrivée, j’ai pu me remettre dedans et me reconcentrer ».

« Il n’y a pas de gros regrets », Paul Penhoët

Le peloton a continué d’imprimer un rythme soutenu, puis tout s’est vraiment emballé à l’entame de la dernière heure de course. « À cinquante kilomètres de l’arrivée, la course était lancée, ajoutait William. Nous sommes venus avec un groupe plutôt orienté sur le sprint, donc on s’est retrouvé en difficulté. On n’avait pas assez de coureurs à l’avant pour couvrir certains mouvements et un groupe s’est détaché. Il y a eu un bon travail de Thibaud pour le rattraper, mais ce n’était pas une super situation ». Quelques hommes ont tout de même pu rejoindre l’échappée, mais le peloton s’est ensuite réorganisé derrière le groupe de tête. L’écart s’est peu à peu résorbé, et les attaquants ont finalement été repris dans les premières pentes de l’ultime ascension de la côte des Egoulettes, à neuf bornes du but. « Bettiol a attaqué, puis Cosnefroy, Hirschi et Delettre, et Sam n’a malheureusement pas pu suivre, indiquait William. Bravo à Bettiol et à son équipe. Ils ont pris les commandes dans le tour précédent, ont rattrapé l’échappée et Bettiol était très puissant ». « Me concernant, le but était de m’accrocher dans les ascensions et pouvoir faire le sprint si ça rentrait, complétait Paul. J’avais vraiment de bonnes jambes sur la fin, donc j’étais content. J’étais confiant ensuite pour mon sprint ».

Cela n’a toutefois pas été un sprint pour la victoire, car les quatre hommes cités précédemment sont parvenus à rallier la ligne devant un peloton d’une trentaine d’unités. Bettiol s’est imposé en solitaire et a conquis le maillot jaune. « On était dans une situation compliquée après la montée finale, ajoutait William. On voulait réduire l’écart pour que Hirschi ne passe pas devant Sam au général mais en même temps on ne voulait pas que Jeannière ou Van den Berg prennent des bonifications. On n’aurait pas pu changer le résultat, et au final, ça s’est plutôt bien passé. Les trois intercalés ont fini seulement deux secondes devant. On ne pouvait pas faire beaucoup mieux ». Paul Penhoët a ainsi remporté le sprint pour la cinquième place, à dix-neuf secondes de Bettiol. « On savait que l’étape allait être très difficile, plus difficile que Cassel la semaine dernière à Dunkerque, disait William. Mais Paul a encore montré qu’il pouvait être là et il a obtenu une très bonne cinquième place ». « Bettiol était vraiment intouchable, concluait le sprinteur tricolore. Il n’y avait rien à faire quand il est parti. Je pense qu’il n’y a pas de gros regrets à avoir sur la victoire d’étape. Sam est toujours maillot blanc, on est tous les deux placés au général. On a quand même limité la casse et c’est de bon augure pour demain. Il y a encore un sprint à aller chercher et des bonifications en cours d’étape pour essayer de remonter au général ».

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