Olivier Le Gac, équipier modèle s’il en est, n’est pas passé loin de connaître son jour de gloire ce lundi sur la route du Critérium du Dauphiné. À l’occasion de la deuxième étape menant à Brives-Charensac, le Breton est parvenu à prendre place dans l’échappée du jour qui, au bout du suspense, a réussi à déjouer les plans du peloton. Dans la dernière ligne droite, le coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a lancé son sprint de loin afin de surprendre ses compagnons de fuite, mais deux hommes l’ont finalement rattrapé à vingt mètres du but, dont le vainqueur Alexis Vuillermoz. Une conclusion rageante à une belle journée à l’avant.

« Les équipiers encourageaient Olivier à l’oreillette », Thierry Bricaud 

Sur un terrain de nouveau accidenté, et cumulant même près de 3000 mètres de dénivelé, la deuxième étape du Critérium du Dauphiné laissait présager une issue incertaine. Comme la veille, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ avait donc décidé de tenter son va-tout au départ. « On avait prévu au briefing de jouer l’étape avec l’échappée, assurait Olivier Le Gac. Compte tenu du scénario de dimanche, on savait que certaines équipes n’allaient pas forcément collaborer avec Jumbo-Visma ». « C’est un scénario qu’on envisageait hier et aujourd’hui, rappelait Thierry. Ce scénario d’une échappée victorieuse était plausible, et il se produit souvent sur le Dauphiné étant donné qu’il n’y a pas beaucoup de sprinteurs et qu’il est compliqué de contrôler ». La bataille pour prendre position en tête de course s’est étendue sur une petite vingtaine de kilomètres, et Olivier Le Gac est alors parvenu à s’extirper en compagnie de Kevin Vermaerke (DSM), Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic), Anders Skaarseth (UnoX), Xandres Vervloesem (Lotto-Soudal), tandis qu’Alexis Vuillermoz (TotalEnergies) s’est agrégé un peu plus tard au groupe. Ensemble, les six hommes ont pu bénéficier d’une avance d’un peu plus de quatre minutes avant que l’équipe Jumbo-Visma du maillot jaune ne régule l’allure à l’arrière. Au pied de la principale ascension du jour, le Col de Mézhilac (12 km à 4%), tel était d’ailleurs l’écart entre les deux échelons de course. 

Il restait certes encore soixante-dix kilomètres à parcourir, mais les fuyards croyaient fermement en leurs chances. « On avait un bon groupe devant, on s’est bien parlé entre nous et on a accéléré dans le long col, ce qui a permis de mettre un peu la pression sur le paquet », expliquait Olivier. Ainsi, malgré une poursuite clairement lancée dans le peloton, l’avance de l’échappée était encore de 3’30 au moment d’atteindre le sommet. La route ne s’est toutefois pas immédiatement affaissée, et les cinq coureurs restants à l’avant ont finalement abordé la longue portion descendante avec à peine 1’30 d’avance. « Ils ont bien géré leur avance, qui n’a jamais été très conséquente, glissait Thierry. Puis, ils ont tout lâché dans le final pour se jouer la gagne ». Pendant une vingtaine de kilomètres, l’écart a ainsi plus ou moins stagné avant de légèrement se réduire à l’occasion de deux petites côtes empruntées dans les quinze dernières bornes. Au sommet de l’ultime difficulté, Olivier Le Gac et ses quatre compères conservaient toutefois trente secondes d’avance pour essayer de prendre à défaut le peloton. « On s’est tous bien entendu, et il y avait des coureurs en forme devant », ajoutait l’intéressé. « Les équipiers derrière encourageaient aussi Olivier à l’oreillette et lui donnaient de petites infos, complétait Thierry. Devant, ils ont gardé espoir et ils ont bien fait car ils se sont joué la victoire ». 

« Il faudra retenter », Olivier Le Gac

Au passage sous la flamme rouge indiquant le dernier kilomètre, une dizaine de secondes étaient encore à mettre au crédit de l’échappée. Une partie de poker menteur s’est donc installée avant les ultimes hostilités. « Je vire en tête à 600 mètres, je m’écarte et Anthony Delaplace lance, relatait Olivier à l’arrivée. Je laisse un petit écart pour prendre de l’élan et essayer de les surprendre. Je pense avoir réussi à le faire, mais j’ai simplement coincé dans les 100 derniers mètres et je me fais reprendre sur la toute fin ». Malgré une attaque bien sentie, le Breton n’a pas bénéficié d’un petit moment d’attentisme chez ses concurrents pour prendre une avance inexorable. C’est alors à vingt mètres à peine de la ligne qu’il a été passé par Alexis Vuillermoz et Anders Skaarseth, le privant ainsi d’une grande victoire. « La petite frustration est de ne pas lever les bras aujourd’hui, mais il n’y a rien à reprocher à Olivier, car il a fait tout ce qu’il fallait, saluait Thierry. Il a bien anticipé, au bon moment, mais il manque un petit quelque chose. C’est un coureur généreux qui travaille pour ses leaders toute l’année, et quand on lui donne l’occasion, il sait la saisir. Ça aurait été une belle récompense qu’il aille la chercher ». « Ça fait du bien de faire partie d’une échappée qui va au bout mais je suis bien sûr déçu de ne pas gagner, ponctuait Olivier. Il faudra retenter ». En attendant, il occupe ce lundi soir la troisième place du classement général du Critérium du Dauphiné, à quatre secondes du maillot jaune. 

1 commentaire

Pascal DUVAL

Pascal DUVAL

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Le 6 juin 2022 à 21:49

Olivier méritait la victoire il ne lui manque pas grand chose pour la gagne oui il faut retenter. Courage pour toute l’équipe