Marc Madiot est un manager heureux ! Depuis 1997 il a toujours demandé à son staff et ses coureurs de gagner rapidement une course, dès le mois de février. Il a souvenir des succès de ses sprinteurs Damien et Jean-Patrick Nazon, Jimmy Casper ou Baden Cooke dans les courses du début de saison. L’an dernier, Arnaud Démare avait gagné deux étapes de l’Etoile de Bessèges. Cette année, Marc Sarreau fait aussi bien puisqu’il s’est imposé dans la troisième étape à Bessèges après avoir déjà levé les bras mercredi à Beaucaire. Idéalement soutenu par ses équipiers qui ont été impressionnants dans le final, il a également repris le maillot de leader.

 

« Un Jérémy Roy impérial »

Cette étape a été très disputée et si les attaquants n’ont pas ménagé leur peine tout au long de la journée, tous leurs plans ont été contrariés par les hommes de Thierry Bricaud qui ont su allier leur motivation à leur talent sous la coupe d’un Jérémy Roy impérial.

En début d’étape il y eut l’échappée de quatre coureurs dont les Français Cosnefroy (ag2r-La Mondiale), Di Gregorio (Delko-Marseille 13) et Hivert (Direct Energie) mais leur tentative était réduite à néant à 60 kilomètres de l’arrivée, les cols de Trélis et des Brousses à franchir à trois reprises inspirant des hommes forts.

A chaque mouvement de course significatif, l’équipe FDJ a répondu présente. Il y eut d’abord une offensive de Calmejane (Direct Energie), El Fares (Delko Marseille), Gallopin, Cosnefroy et Dupont (ag2r-La Mondiale) et Léo Vincent s’est joint à eux. A l’arrière, Jérémy Roy a fait en sorte de protéger les intérêts de Marc Sarreau et très rapidement les équipiers du sprinteur de l’équipe ont pris la course en main.

Jérémy Roy et Bruno Armirail ont abattu un très gros travail dans le final pour contrôler l’attaque de Combaud (Delo-Marseille 13), Backaert (Wanty-Groupe Gobert) et Van Gestel (Sport Vlaanderen), qui ont toutefois bien résisté. Sous la flamme rouge l’écart était encore de 12 secondes et le sprint semblait impossible mais la nette accélération des équipiers de Marc a fait la différence. Ce fut d’abord le punch décisif de Bruno Armirail, relayé par Léo Vincent avant que Benjamin Thomas ne soit le lanceur de Marc Sarreau, décidément très très fort. Le tout vent de face !

« Marc Sarreau a bien contrôlé la manœuvre et a rassuré ses équipiers qui avaient totale confiance en lui« 

 

« Bien sûr, dit Thierry Bricaud très heureux, la victoire est belle mais je retiens surtout la force collective de l’équipe. Malgré le vent, les jeunes ont fait un boulot énorme. Auparavant, Jérémy Roy avait produit un gros effort et notamment quand Marc Sarreau a été un peu distancé dans une côte. Il l’a ramené seul à l’avant. Ensuite, dans le dernier kilomètre, c’était vraiment beau. Bruno Armirail ne se pose pas de questions, Léo Vincent se fait plaisir et Benjamin Thomas m’a avoué qu’il n’avait jamais lancé un sprint comme il l’a fait aujourd’hui. Nous avons eu beaucoup de maîtrise avec des coureurs dont le plus vieux a deux ans d’expérience ! Vraiment, l’approche vent de face n’était pas facile mais Marc Sarreau a bien contrôlé la manœuvre et a rassuré ses équipiers qui avaient totale confiance en lui. Il est vrai qu’il a de super jambes. Il lance le sprint mais personne n’est parvenu à grignoter son retard… »

L’accolade de tous les coureurs de l’équipe FDJ, derrière la ligne d’arrivée, en dit assez sur l’esprit collectif qui les anime. Marc Sarreau avait toutes les raisons d’être très heureux.

« Une belle victoire d’équipe »

  

« Je suis vraiment content, disait-il après le protocole. Ce n’était pas simple. J’ai été lâché dans le dernier tour mais avec Jérémy je suis revenu au prix d’un bel effort. Ensuite, j’ai guidé les jeunes. On ne se connaît pas bien encore, pour beaucoup ce sont leurs débuts professionnels mais ils ont fait un super bon travail. C’est une belle victoire d’équipe parce qu’avec le vent, il fallait commettre le moins d’erreurs possibles. Le but est de gagner le plus souvent possible ! Puisqu’on dit jamais deux sans trois, je vous donne rendez-vous samedi à Laudun. »    

Par Gilles Le Roc’h

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