La traditionnelle étape de Bessèges, souvent agitée, n’aura pas entraîné de vrais bouleversements ce vendredi sur l’épreuve éponyme. Au terme de ce troisième acte, près de soixante-dix coureurs ont terminé au sein d’un peloton réglé par Mads Pedersen, nouveau leader de l’épreuve. Kevin Geniets demeure quatrième du classement général et Rémy Rochas occupe désormais la sixième place. Le final en bosse à Méjannes-le-Clap samedi devrait accoucher de quelques écarts avant le chrono final à Alès dimanche.

L’étape la plus accidentée de la semaine se profilait ce vendredi sur l’Étoile de Bessèges-Tour du Gard. Autour de la cité gardoise, près de 2300 mètres de dénivelé étaient à arpenter sur un tracé de 161 kilomètres présentant notamment cinq bosses dans la deuxième moitié de course. Mais l’action a démarré d’emblée, puisque la bataille pour l’échappée s’est avérée plus féroce que la veille, et sept coureurs se sont extirpés après vingt bornes : Théo Delacroix (St-Michel-Mavic-Auber 93), Alexis Gougeard (Cofidis), Sander De Pestel (Decathlon AG2R La Mondiale), Simon Carr (EF Education-EasyPost), Jonas Abrahamsen (Uno-X Pro Mobility), Thomas Gachignard (TotalEnergies) et Thibault Guernalec (Arkéa-B&B Hôtels). Sous la commande de l’équipe du leader Axel Laurance, le peloton a laissé l’écart flirter avec les cinq minutes avant d’entamer la poursuite. Une poursuite à laquelle s’est jointe l’Équipe cycliste Groupama-FDJ à l’approche de l’enchaînement des difficultés. Progressivement, l’avantage des fuyards s’est ainsi réduit, sans toutefois occasionner de grosses pertes au sein du peloton en raison des pentes relativement roulantes.

« Le peloton est en bonne condition », Yvon Caër

Quelques offensives ont jailli à une quarantaine de kilomètres, sans toutefois désunir et perturber le peloton, qui a pris la direction des deux dernières difficultés de la journée, le Col de Portes (6,7 km à 3,6%) et le Col des Brousses (2,4 km à 5,1%). « On savait que ça pouvait être une étape très usante et on voulait être offensifs, exposait Cyril Barthe. On a une grosse équipe et on avait notamment misé sur la dernière bosse. On était constamment placés dans les endroits clés, et c’était mon rôle aujourd’hui ». La première ascension n’a opéré que très peu de dommages, et la seconde, dans laquelle l’échappée a été revue, n’a pas non plus permis un gros écrémage. « Quentin devait suivre les coups de costauds dans l’avant-dernière bosse, puis Kevin et Rémy dans la dernière, précisait Yvon Caër. On abordait la journée en espérant que ce soit sélectif sur la fin. Malheureusement, le vent de face a freiné les velléités. Ceux qui ont essayé se sont vite rendu compte que ça allait être compliqué. On a monté à bloc la dernière ascension, mais tout le monde a suivi. On était aussi préparés à faire une belle descente, mais je pense que tout le monde l’avait reconnu et avait le même objectif ».

Malgré une offensive de Rémy Rochas dans l’ultime ascension, aucune brèche ne s’est ouverte, et pas plus dans la descente. Sur les six derniers kilomètres de plat, Marco Brenner a tenté de tromper le peloton, sans davantage de succès. C’est donc un sprint semi-massif qui a conclu la journée, avec la victoire de Mads Pedersen. « Quand on voit qu’il y a plus de soixante coureurs ensemble à l’arrivée, ça montre que le peloton est en bonne condition, disait Yvon. Néanmoins, pas mal de coureurs ont laissé des cartouches aujourd’hui, et il reste demain pour essayer de renverser la situation ». Sur la lignée, Cyril Barthe a signé la 18e place du jour, alors que les trois leaders de la Groupama-FDJ ont fini dans le paquet. « Je me suis mêlé au sprint car j’étais là, mais j’étais un peu sec de la journée, souriait le coureur basque. C’était plus histoire de reprendre quelques automatismes. Demain, on sait que ce sera une arrivée très lactique comme hier, mais beaucoup plus roulant et long. Il faudra voir comment souffle le vent dans la dernière bosse. Ce sera sûrement un sprint d’un groupe réduit, mais c’est un homme fort qui gagnera ».

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