Bien que ce soit une étape non-conventionnelle qui lui ait permis de réaliser un brillant coup double dimanche, Romain Grégoire, maillot jaune sur les épaules ce lundi matin à Aarau, espérait un scénario plus classique au départ de la deuxième étape du Tour de Suisse. De ce point de vue, il a plutôt été servi. « L’objectif principal était de défendre le maillot de Romain, on était tout à fait prêt à contrôler la journée, mais dès le départ, une petite échappée de trois coureurs s’est détachée et le mieux placé au classement général était à six minutes, exposait William Green. Par conséquent, ce sont les équipes de sprinteurs qui ont immédiatement pris en main et on a pu profiter de la journée sans trop dépenser d’énergie. On est tout de même resté placé en première ligne, avec Eddy et Olivier aux manettes, et c’était une bonne chose d’être à l’avant car le parcours était aussi assez technique par moments ». Un trio échappé a donc ouvert la route tout au long de la journée sans pouvoir bénéficier d’un avantage supérieur à deux minutes trente. Dans la première ascension répertoriée, à cinquante bornes du terme, le peloton s’est rapproché à une minute, puis il s’est quelque peu rétréci dans la difficulté suivante, plus courte mais plus raide.

Un peloton d’une petite centaine d’unités a ainsi émergé, et Romain Grégoire pouvait encore compter sur Lewis Askey, Stefan Küng et Valentin Madouas. « L’équipe a très bien roulé toute la journée, on était toujours devant et on n’a jamais été en difficulté », assurait le Britannique. D’ailleurs, avec la complicité de son compère suisse, ce dernier a lancé Romain Grégoire pour le sprint bonification situé à trente-trois kilomètres de la ligne. « Ce n’était pas prévu initialement, mais un coureur de l’échappée a été lâché, et certains ont voulu la disputer dans le peloton, expliquait William. Au final, on était devant, et au dernier moment, on en a profité pour tenter notre chance ». Sans fournir trop d’efforts, le maillot jaune a ainsi glané une petite seconde et porté son avance à vingt-cinq secondes au général. À la suite de l’ultime difficulté répertoriée, à quinze bornes du terme, le dernier rescapé de l’échappée a été revu, puis quelques contres infructueux ont émané du peloton avant les sept derniers kilomètres en légère montée. « On s’attendait à un sprint, mais la question était de savoir si les sprinteurs seraient capables de s’exprimer », disait William. « Certaines équipes ont essayé d’imprimer un gros tempo dans les montées pour faire mal à certains sprinteurs, mais pour ma part, je me sentais vraiment bien aujourd’hui », ajoutait Lewis Askey.

Jan Christen a anticipé les débats avec une attaque à deux kilomètres du but, est passé sous la flamme rouge avec quelques secondes d’avance, mais les dernières rampes ont vu quelques coureurs se détacher, dont le Britannique de la Groupama-FDJ. « Le plan était que j’attende le sprint, mais Quinn Simmons a attaqué et j’ai suivi, relatait-il. Alaphilippe a lâché la roue, j’ai dû boucher l’écart, et j’ai peut-être fait une petite erreur à ce moment-là. J’ai attendu dans la roue avant de lancer le sprint, et j’aurais peut-être dû y aller à fond tout de suite. C’est le petit regret ». Lui-même suivi par Vincenzo Albanese et Fabio Christen dans ces 600 derniers mètres, Lewis Askey n’a pu contenir les deux hommes dans les derniers instants, devant alors se contenter de la troisième place. « Je suis content, confiait l’intéressé. Forcément, quand on est sur le podium, ça veut dire qu’on n’est pas loin de la victoire, mais je ne pense pas que je puisse nourrir trop de regrets ». « Ces deux derniers jours, on a réussi à bien manœuvrer, se félicitait William. Ce n’était pas suffisant pour la victoire aujourd’hui, mais on est clairement dans le coup. Troisième d’une étape du Tour de Suisse, c’est une vraie performance. On veut toujours gagner, et on en a les moyens, mais il ne faut pas s’emballer. L’équipe a été très performante aujourd’hui, et on se doit d’être satisfait ».

Quant au maillot jaune Romain Grégoire, il a assuré sa place dans le peloton (21e) et sereinement conservé les commandes du classement général. « Ça s’est bien passé même si ça devait sembler plus facile à la télé que ça ne l’était sur le vélo, commentait le Bisontin. Ce n’était pas une journée de tout repos, car il y avait un peu de tension et les ascensions ont bien usé les jambes. J’aurais aimé jouer un peu plus devant mais je n’ai pas réussi à me frayer un chemin comme je le voulais dans les deux derniers kilomètres. Heureusement Lewis était là et il a répondu présent. On a rempli les deux objectifs du jour en jouant l’étape avec un beau podium pour Lewis et en gardant le maillot ». Mardi, le jeune homme aura fort à faire pour le défendre avec trois ascensions dans les vingt-cinq derniers kilomètres. « Ce sera encore un final difficile, décrivait William. Je pense que des prétendants au classement général seront actifs demain, et ce sera aussi une bataille avec les puncheurs. On est confiant. C’est un très bon parcours pour Romain et on a une équipe qui est prête à le soutenir pleinement ».

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