Il avait patienté plus de trois ans pour conquérir son premier succès professionnel. L’attente aura été beaucoup plus courte pour s’offrir un second bouquet. Une semaine à peine après avoir levé les bras sur les Boucles de l’Aulne, Lewis Askey a donc remis le couvert dès ce jeudi, lors de la deuxième étape des 4 Jours de Dunkerque. Et c’est de nouveau en anticipant légèrement un sprint en montée que le Britannique est parvenu à créer un écart, et à le conserver jusqu’à la ligne. Il s’est par la même occasion hissé au deuxième rang du général, tout en apportant à l’Équipe cycliste Groupama-FDJ son sixième succès de l’année.
Au lendemain d’une arrivée massive dans les rues d’Amiens, un final plus exigeant était au programme de la deuxième étape des 4 Jours de Dunkerque ce jeudi. Du côté de Crépy-en-Valois, dans l’Oise, la ligne d’arrivée était ainsi située après 600 mètres de montée, avec un passage à près de 6% à 300 mètres du but. Si les sprinteurs conservaient toutes leurs chances, d’autres coureurs pouvaient donc entrer dans la danse, tels que Lewis Askey et Thibaud Gruel pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. « Au vu de l’arrivée et de leurs qualités, il était logique qu’on joue sur eux, assurait Frédéric Guesdon. On avait donc tout mis en place pour qu’ils soient dans de bonnes conditions pour disputer ce sprint ». Cela s’est manifesté bien avant le final, alors que l’échappée du jour, composée de cinq coureurs, comptait encore deux minutes d’avance à près de cinquante kilomètres du but. « L’objectif était de courir bien placé, car on avait un peu peur du vent et des chutes, reprenait Frédéric. C’est aussi une région propice aux bordures, car on se retrouve rapidement à découvert au sommet des côtes. On était peut-être placé un peu tôt, mais au moins on l’était ». « C’était une course stressante, ajoutait Lewis Askey. Je voulais être devant, on s’est mis devant assez tôt, et ça m’a vraiment mis en confiance ». Au premier passage sur la ligne, à vingt-quatre kilomètres du but, ce sont d’ailleurs les hommes de Frédéric Guesdon et William Green qui emmenaient le paquet.
« Son point fort est le démarrage », Frédéric Guesdon
Dans la boucle finale autour de Crépy-en-Valois, ils ont aussi parfaitement abordé la courte bosse située à six kilomètres du but, puis Cyril Barthe s’est employé pour maintenir ses deux leaders à l’avant dans les trois derniers kilomètres. Chose faite avec succès, puisque Lewis Askey a passé la flamme rouge en quatrième position, et Thibaud Gruel quelques longueurs derrière. « Il fallait absolument que Lewis et Thibaud soient bien placés au pied de la bosse, car on savait que ça allait monter vite et qu’il serait difficile de remonter du fait des quelques courbes qui allaient étirer le peloton », reprenait Frédéric. Encore parfaitement en place à 500 mètres du but, le Britannique a alors décidé d’anticiper le sprint, comme sur les Boucles de l’Aulne une semaine plus tôt. « C’est un coureur qui aime lancer de loin, et quand il y a de la pente, son point fort est le démarrage, ajoutait Frédéric. Il était idéalement placé, et il ne fallait pas qu’il hésite ». « J’étais encore frais grâce au travail des gars, racontait Lewis. Le plan était d’attaquer à la sortie de la dernière épingle et de faire un long sprint. Après le dernier virage, j’ai vu qu’il y avait un petit trou derrière, je me suis dit que c’était le moment d’y aller et j’ai réussi à faire le trou immédiatement ».
« C’est très plaisant de pouvoir récompenser tout le monde », Lewis Askey
C’est ainsi que le jeune homme a déboulé dans la dernière ligne droite avec une petite marge, qui s’est avérée suffisante pour l’emporter, au bout de l’effort. « J’ai déchaussé sur la ligne car je voulais tout donner, voire un peu trop, souriait Lewis. La victoire de la semaine passée m’a vraiment apporté de la confiance. Je savais que l’arrivée du jour me convenait vraiment. On s’était mis la pression ce matin, toute l’équipe a super bien travaillé pour moi et ça m’a boosté en vue du sprint. Cette année, l’équipe m’a donné la possibilité et la chance de courir en leader, et c’est très plaisant de pouvoir récompenser tout le monde ». « Il est non seulement fort physiquement, mais quand la première victoire est acquise, tout suit, complétait Frédéric Guesdon. Il a montré qu’il était capable de gagner et c’est quelque chose qui met en confiance le reste de l’équipe, qui fait aussi ce boulot pour ces moments-là ». Grâce à son deuxième succès en carrière, Lewis Askey s’est également hissé à la deuxième position du classement général, dans la même seconde que le leader Axel Zingle. Se profilent désormais deux étapes cruciales, sur les pavés du Nord et dans les monts de Cassel. « Le général se jouera surtout le quatrième jour et on essaiera de faire le maximum », ponctuait Lewis. « Il a les jambes pour tenir jusqu’à dimanche, assurait Frédéric. Demain, il y aura tout de même une vingtaine de kilomètres de pavés, donc ce sera physique, tendu, et il faut espérer ne pas être touché par la malchance ».