L’Équipe cycliste Groupama-FDJ était de retour en terrain conquis. C’est autour de Cassel, lieu du sacre tricolore de Valentin Madouas en 2023, que les 4 Jours de Dunkerque proposaient ainsi leur étape reine ce samedi, avec non seulement un mont pavé au programme (1,8 km à 4,2%), mais aussi la difficile montée de la Porte d’Aire (1 km à 8,5%), juge de paix de cette même course au maillot tricolore. Six passages par chacune de ces difficultés se profilaient pour les coureurs, dans un quatrième acte qui s’annonçait de fait décisif pour le classement général. Le circuit de Cassel a été atteint après cinquante kilomètres de course, mais ce n’est que dans le troisième tour que les choses sérieuses ont débuté, tandis que l’échappée matinale ne disposait déjà plus d’une marge très conséquente. « Ça a été une grosse journée, témoignait Frédéric. Il n’était pas évident de prévoir le scénario de la course. On savait que ça allait être ouvert car peu d’équipes étaient en capacité de tenir la baraque. Les gars ont été bien vigilants dans la première partie de course, puis la bagarre a commencé. L’enchaînement du raidard d’arrivée et des pavés avaient tendance à bien étirer le peloton, ce qui a donné lieu à une belle course ». De nombreux mouvements sont alors intervenus à l’entrée dans les cinquante derniers kilomètres, tandis que Lewis Askey, paré du maillot vert, pouvait encore compter sur Thibaud Gruel, Cyril Barthe et Johan Jacobs au sein d’un peloton émietté.

À deux tours du but, une quarantaine d’hommes à peine était encore en lice pour l’étape. Le Britannique et le jeune Tourangeau ont par moments suivi des coups, tandis que leurs deux acolytes ont tâché de contrôler le peloton lorsque cela s’est avéré nécessaire. « Il ne fallait pas non plus tout miser sur la montée finale, confiait Frédéric. Lewis était un peu en réserve, même s’il a été obligé de suivre à certains instants ». Malgré une course décousue, aucun groupe n’est parvenu à faire le « break » avant le dernier tour. Seuls Sam Maisonobe et Ben Swift ont pu prendre un coup d’avance dans l’ultime boucle, alors que la Groupama-FDJ était encore et toujours à l’œuvre à l’arrière. « Zingle a chuté et on s’est retrouvé leader virtuel, expliquait Frédéric. On a assumé notre statut pour combler l’écart avec l’échappée dans le dernier tour. Johan et Cyril ont été très forts ». « On a encore pris les choses en main aujourd’hui, et comme je l’ai déjà dit ces derniers jours, ça m’apporte beaucoup de confiance », ajoutait Lewis Askey. Après un ultime relais de Cyril Barthe, c’est un peloton d’une trentaine d’unités qui s’est présenté au pied de la montée finale de la Porte d’Aire, avec quinze secondes de retard sur l’échappée. Maisonobe a poussé sa tentative jusqu’à 300 mètres du but, mais les favoris ont alors déclenché derrière, Lewis Askey en tête.

« J’étais peut-être un peu trop enthousiaste, confiait le Britannique. J’avais vraiment confiance en moi et je me sentais pas mal pendant la course. J’aurais peut-être dû attendre la partie vraiment raide pour accélérer, mais la route était très étroite et j’avais peur de me faire bloquer. Je me suis dit que si je faisais l’effort, j’étais sûr de pouvoir tout donner ». Le jeune homme a toutefois rapidement été contré par Sam Watson, qui n’a pas lâché les rênes dans les 200 derniers mètres. À l’arrachée, Lewis Askey a tenté de tenir la roue jusqu’à la ligne, mais a été contraint de céder trois secondes à l’arrivée, prenant par la même occasion la troisième place. « J’ai peut-être utilisé un peu trop d’énergie en cours de route, ce qui a pu me coûter cher à la fin, mais honnêtement, je pense que j’ai été battu par plus fort aujourd’hui, disait Lewis, beau joueur. Je dois remercier l’équipe de m’avoir fait confiance, mais je suis un peu déçu de ne pas récompenser les gars avec une autre victoire et en prenant le maillot. Mais j’ai tout donné et je n’ai pas de regrets car on a couru comme on devait le faire ».

Thibaud Gruel s’est lui octroyé la neuvième place du jour, à huit secondes. « Ils ont donné le maximum pour aller chercher le meilleur résultat possible, jugeait Frédéric. Tout le monde s’est battu pour le même objectif et chacun a joué un rôle important aujourd’hui. Il fallait être fort collectivement aujourd’hui, et on l’a été. On est malheureusement battu par un ancien de la maison ! Ce ne sera pas facile de renverser la situation désormais mais rien n’est impossible et on va étudier la stratégie pour demain ». Les trois secondes enregistrées sur la ligne d’arrivée ce samedi séparent également Lewis Askey de la première place au classement général à la veille de l’ultime acte à Dunkerque. « On va se battre jusqu’au bout », ponctuait d’ailleurs le Britannique.

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