Seulement trente kilomètres séparaient Châteaulin, théâtre de l’arrivée des Boucles de l’Aulne jeudi, de Quimper, qui accueillait le Tour du Finistère ce vendredi. Le transfert a donc été de courte durée, et un peloton quasiment similaire était présent pour les 168 kilomètres du jour, et pour le finish explosif attendu dans la commune bretonne. Quatre hommes ont d’abord ouvert la route et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, forte de son succès de la veille, n’a pas hésité à prendre ses responsabilités dans un premier temps. « Cela permet de se mettre en confiance et d’être positionnés, confiait Yvon. Néanmoins, on n’a pas eu le soutien espéré et on s’était dit qu’on ne sacrifierait pas trop d’énergie non plus dans la poursuite. On a donc arrêté de rouler à un moment ». Eliott Boulet s’est ainsi attaché à mener la chasse pendant la première moitié du parcours, puis la course s’est légèrement emballée à une soixantaine de kilomètres du but. Clément Russo s’est montré vigilant en suivant un groupe d’une quinzaine d’hommes, puis le paquet a repris sa marche en avant de manière plus ordonnée derrière l’échappée. À une trentaine de bornes de l’arrivée, les coureurs ont démarré la première des trois boucles du circuit final, mais l’action a été toute relative.

Seul un coureur a pu s’extraire pour rejoindre un duo de rescapés de l’échappée, mais au train, le peloton s’est progressivement rapproché. « On sait que sur ce circuit, on perd vite 20-25 secondes dans une montée quand on est seul, donc ce n’était pas un coup très dangereux », assurait Yvon. Ainsi, peu après l’entrée dans le dernier tour, le regroupement général s’est effectué, et aucune franche différence ne s’est opérée avant de plonger vers Quimper pour deux ultimes kilomètres ascendants. « Eddy et Clément [Russo] ont vraiment fait du bon boulot pour étirer le peloton après la descente et faire en sorte que Lewis et Thibaud ne soient pas bousculés », reprenait Yvon. « Au briefing, il était prévu que je démarre dans la bosse et que Thibaud fasse le sprint », précisait Lewis. Le Britannique s’est donc exécuté, à environ 700 mètres de la ligne. « Je n’étais pas super aujourd’hui, j’avais un peu mal aux jambes après la course d’hier, mais ce type d’arrivée me convient très bien, disait Lewis. Même sans être au top, je sais que je peux bien faire. Malheureusement, j’ai failli tomber à 2-3 kilomètres de l’arrivée, quelqu’un a tapé mon dérailleur, et après ça, je ne pouvais pas vraiment tout mettre au risque que les vitesses sautent. Alors, quand on est arrivés sur la partie raide, j’ai essayé de davantage lisser mon effort pour que la mécanique tienne ».Malgré une attaque plus « lisse », le Britannique a tout de même fait le trou sur la majeure partie de ses rivaux, sans pour autant réussir à s’isoler complètement, Aubin Sparfel parvenant à accrocher sa roue. « Sans ce petit problème dans la côte, j’aurais pu tout mettre au démarrage et peut-être n’emmener personne avec moi, mais c’est la course », disait-il. « Il a gagné hier en prenant l’initiative, donc on ne peut pas lui reprocher de l’avoir fait aujourd’hui », poursuivait Yvon. En revanche, le Britannique n’a pu se délester du jeune Français dans les 500 derniers mètres, moins prononcés. Dans l’ultime ligne droite, Sparfel a alors profité de l’occasion pour contrer Lewis Askey, contraint de se satisfaire de la cinquième place car repris par les premiers du peloton. « Cinquième c’est pas mal, mais je suis déçu car je pense qu’on avait vraiment les moyens de gagner aujourd’hui », soupirait Lewis. « C’est l’option attaque qui a abouti, un peu à notre détriment aujourd’hui, concluait Yvon. Je retiens malgré tout la dynamique positive et le comportement offensif. On a tout fait pour gagner ». Thibaud Gruel a lui obtenu la dixième place du jour, et sera aligné samedi sur le Grand Prix du Morbihan, à l’inverse de son coéquipier anglais. « Il faut qu’on garde confiance ces deux prochains jours et qu’on fasse tout pour gagner avec les différentes cartes dont on disposera », ponctuait Yvon. « Il est vraiment possible d’aller chercher de belles choses ce week-end, confirmait Lewis. Pour ma part, c’est repos demain, puis à bloc pour le Tro Bro Léon ! »