Depuis plusieurs mois, Paul Penhoët était à la recherche obstinée de cette première « gagne » au plus haut-niveau. Ce samedi, le jeune sprinteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a enfin pu cocher cette case et se libérer d’un poids. Dans un final musclé sur le Tour du Finistère, l’ancien pensionnaire de « La Conti » a d’abord fait parler sa résistance en bosse, puis a laissé sa pointe de vitesse faire le reste dans les 200 derniers mètres. Il a ainsi non seulement ouvert son compteur à ce niveau, mais aussi apporté le troisième succès – très attendu – de l’équipe cette saison. Romain Grégoire a obtenu la dixième position du jour tandis que Paul Penhoët accède à la deuxième place du classement individuel de la Coupe de France-FDJ.  

Une petite semaine après le Grand Prix du Morbihan et le Tro Bro Leon, la Groupama-FDJ revenait en terres bretonnes ce week-end, avec le Tour du Finistère ce samedi avant les Boucles de l’Aulne prévues dimanche. Près de 200 kilomètres composaient le premier acte de cette fin de semaine, entre Saint-Évarzec et Quimper, et c’est un groupe extrêmement jeune dont Benoit Vaugrenard était aux commandes. Ronan Augé et Eddy Le Huitouze, promus de « La Conti », rejoignaient cinq hommes encore pensionnaires de la « réserve » en 2022. Il n’en demeure pas moins que Paul Penhoët, Romain Grégoire, Laurence Pithie, Lorenzo Germani et Samuel Watson débordaient d’ambition. « On n’a vraiment pas de complexes, confiait le sprinteur du groupe. On court comme sur les Classes 2 l’an dernier, on ne regarde pas le niveau de la course, et c’est comme ça que ça marche le mieux. On n’a pas froid aux yeux, et ça joue en notre faveur ». L’unique objectif du jour était donc la victoire, et un plan précis avait été concocté dans cette perspective tandis que l’échappée se voyait composer de Calum Johnston (Caja Rural-Seguros RGA), Iker Ballarin Manso (Euskaltek-Euskadi), Carlos Garcia Pierna (Equipo Kern Pharma), Matisse Julien (Ecoflo Chronos) et Axel Narbonne Zuccarelli (Nice Métropole Côte d’Azur). « On sait que le Tour du Finistère se joue souvent sur le final, expliquait Benoît. Ronan Augé a fait un excellent travail pour maintenir l’échappée puis on est arrivé dans la bosse de Locronan, qui est assez difficile, et où Ronan a commencé à accélérer. On voulait faire bouger la course, fatiguer les sprinteurs. On sait que Paul préfère les courses un peu difficiles ».

« Ça me met en confiance pour la suite », Paul Penhoët

Les offensives ont débuté à environ soixante kilomètres du but, et se sont ensuite multipliées. Aucune n’a toutefois été suffisamment tranchante et le peloton est resté relativement compact pendant un moment. À moins de trente bornes du but, Laurence Pithie a enfin réussi à ouvrir une brèche en compagnie de Luca Van Boven (Bingoal-WB) et Antoine Raugel (AG2R Citroën). « Il était prévu que Laurence bouge sur le circuit, ce qu’il a fait et c’était très bien, indiquait Benoît. Ça nous a permis de bien souffler derrière ». Le Néo-Zélandais vainqueur de Cholet-Pays de Loire n’a jamais bénéficié d’une marge de manœuvre importante, mais a pu mener son entreprise jusqu’à dix kilomètres du but. Une fois le regroupement opéré, il est apparu clair que tout se jouerait dans le dernier kilomètre en côte à Quimper. « Je leur avais dit qu’il ne fallait surtout pas qu’on ait des regrets sur le fait d’être mal placés, car c’est une bosse assez courte, où on peut vite perdre quelques places en raison des terre-pleins, ajoutait Benoît. Il fallait être dans les 6-7 premiers et je pense que les gars ont eu confiance en eux ». « Tout le monde a bien roulé, en particulier Lorenzo pour revenir sur les deux mecs dans le final, relatait Paul. Puis, Romain a essayé de jouer son va-tout dans la bosse. Malheureusement, le niveau était bien homogène et il n’a pas réussi à sortir. Il restait donc ma carte, au sprint ».

Malgré le rythme soutenu sur les dernières rampes, Paul Penhoët est parvenu à passer le dernier virage en sixième position, juste avant d’entamer la dernière ligne droite. « C’est une bosse de puncheur-sprinteur, tout de même assez courte, expliquait le jeune homme. La semaine dernière, j’étais en manque de confiance sur le Grand Prix du Morbihan. Si j’avais eu un peu plus confiance dans la dernière bosse, j’aurais sûrement pu mieux faire, et je suis arrivé ici avec l’envie de bien faire et de gagner. Dans le dernier tour, Benoît nous a dit l’oreillette « confiance, confiance, confiance » et c’est vraiment le mot que j’avais besoin d’entendre ». C’est aussi ce qui l’a incité à lancer son sprint à 150 mètres de la ligne. Et dès lors qu’il a pris les rênes, il ne les a plus lâchées. C’est donc avec autorité qu’il a arraché sa première victoire de la saison, et à ce niveau. « J’ai réussi à mettre au fond, et c’est super pour l’équipe, confiait-il à l’arrivée. C’était vraiment une course d’équipe, comme sur toutes les Coupes de France depuis le début d’année. On s’entend vraiment bien avec ce groupe de jeunes. C’est juste incroyable. L’ambiance à table, en course et toute la journée est géniale, et c’est comme ça que ça marche le mieux. Personnellement, c’est top et ça me met en confiance pour la suite, et notamment les 4 Jours de Dunkerque ».

« Ça met en valeur le travail de La Conti », Benoît Vaugrenard

Soulagé par sa première victoire à cet échelon, Paul Penhoët a également donné de l’air à tout un collectif ce samedi. « Cette victoire fait du bien à l’équipe car on avait accumulé pas mal de deuxièmes places dernièrement, ajoutait Benoit. On avait envie que ça tourne, et c’est chose faite. Paul tournait autour aussi cette année. Il avait quelques places d’honneur et il a su saisir l’opportunité qui s’est présentée à lui aujourd’hui. Bravo à lui. Cette victoire va lui faire le plus grand bien, elle va vraiment lui donner confiance. C’est en plus de ça une vraie satisfaction de gagner avec une équipe hyper jeune, dont Samuel était l’aîné du haut de ses 21 ans. Ça met aussi en valeur le travail de La Conti, car cinq en sortent tout juste et deux y sont actuellement. C’est un vrai symbole pour tout ce qu’a fait l’équipe pour la formation depuis des années. On attendait aussi des jeunes venant de la Conti qu’ils nous aident sur la Coupe de France FDJ, qui était un peu leur objectif. On voulait qu’ils y soient acteurs. On a gagné deux manches pour le moment, avec Laurence et Paul. Ils sont là où on les attendait ».

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