La 82ème édition de Paris-Nice s’est ouverte ce dimanche tout autour des Mureaux, dans les Yvelines, et le premier acte s’est comme attendu conclu au sprint. Le peloton n’était en revanche pas au complet après un final d’étape musclé, et Laurence Pithie en a parfaitement profité pour se mêler à l’emballage et s’adjuger une belle troisième place derrière Olav Kooij et Mads Pedersen, deux des grands favoris du jour. Il s’agit du dixième top-10 en treize jours de course cette saison pour le Néo-Zélandais.

À l’image de ces dernières années, la « Course au Soleil » se voulait dynamique d’entrée à l’occasion de son édition 2024. Le parcours de 157 kilomètres autour des Mureaux, sous la forme de deux boucles distinctes, offrait donc un terrain de jeu légèrement accidenté pour pimenter le final de la première étape ce dimanche. Deux montées répertoriées et une bosse de 700 mètres à 8% figuraient dans les quarante derniers kilomètres, de quoi donner des idées à certains. D’autres, en revanche, ont pu penser que cette première étape parfois indécise pouvait leur sourire via l’échappée matinale. C’est ce pourquoi Stefan Bisseger, Jonas Rutsch (EF Education-Easypost) et Mathieu Burgaudeau (TotalEnergies) se sont enfuis dès le premier kilomètre. Le peloton n’a néanmoins pris aucun risque et le trio n’a guère pu espérer. L’écart a atteint un maximum de trois minutes, mais était déjà ramené à une minute avant les cinquante derniers kilomètres. « On savait que ça allait être nerveux, mais on a eu la chance que la météo soit plutôt clémente avec peu de vent et une route sèche », expliquait Benoît Vaugrenard. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est quoi qu’il en soit montrée attentive en demeurant constamment à l’avant du peloton, dans le sillage de Clément Russo, Sam Watson ou Sven-Erik Bystrom. L’échappée du jour a été neutralisée dans la côte de Bazemont à près de quarante kilomètres du but, puis le peloton a pris la direction du sprint bonification de Montainville, situé au sommet d’une côte.

« Les gars ont été attentifs », Benoît Vaugrenard

La tension est montée d’un cran à l’approche de ce point clé, où Matteo Jorgenson et Remco Evenepoel ont notamment grappillé quelques secondes avant que le Belge ne relance fortement au sommet. Une poignée de coureurs s’est détachée, mais le peloton s’est en partie reconstitué au pied de la côte d’Herbeville (2,6 km à 5%), dernière difficulté du jour à douze kilomètres du terme. Le gros tempo imprimé a eu pour effet de provoquer une sélection par l’arrière, tandis que Remco Evenepoel a brièvement remis le couvert au sommet. Une cinquantaine de coureurs s’est finalement regroupée pour filer vers la ligne, et David Gaudu, Laurence Pithie, Quentin Pacher et Kevin Geniets étaient bien de la partie. « On savait que ce serait nerveux dans les deux dernières ascensions, disait Benoît. Les gars ont été attentifs, ils étaient bien là. David et Laurence étaient protégés, puis Quentin et Kevin devaient accompagner les coups si ça sortait ». « Il y avait pas mal de stress dans le peloton, c’était une lutte constante pour se placer, expliquait Laurence. Avec David, on était bien devant au pied des différentes montées, c’était vraiment bien ». Dans les dix derniers kilomètres, Anthony Turgis a lancé une offensive pour tenter de surprendre le peloton, mais ce dernier s’est rapidement organisé et ne lui a accordé qu’une quinzaine de secondes.

« Je peux être satisfait », Laurence Pithie

« Une fois qu’on a passé les difficultés, l’idée était vraiment de miser sur Laurence car on sait que ce type d’arrivée lui convient bien », reprenait Benoît, en référence au dernier kilomètre en faux-plat montant. « À l’approche de l’arrivée, Kevin a fait du super boulot pour me maintenir devant », continuait l’intéressé. Accompagné jusqu’à deux kilomètres du terme par le Luxembourgeois, alors que Turgis rendait les armes, Laurence Pithie a ensuite manœuvré seul et n’a jamais quitté les quinze premières positions. « J’ai été un peu bloqué à un kilomètre de l’arrivée car c’était mouvementé avec les virages, racontait-il. Mais à environ 600 mètres, j’avais encore de bonnes jambes et j’ai pu accélérer et doubler quelques coureurs à l’intérieur dans un virage. À partir de là, j’étais en bonne position derrière le coureur Intermarché-Wanty et j’ai même pu remonter dans la roue de Kooij avant le dernier virage ». En troisième position après l’ultime courbe, Laurence Pithie est resté à cette même place lors des 150 derniers mètres pour signer un podium remarquable pour son tout premier Paris-Nice. « J’ai pu faire un joli sprint, et je peux être satisfait, confiait-il. Je suis battu par deux coureurs parmi les meilleurs au monde. C’est bien de montrer à nouveau mon niveau dans ce type d’arrivée. C’est ma première course par étapes WorldTour en Europe, donc la débuter avec un podium, c’est forcément un bon début ». « C’est une belle troisième place et je pense qu’on peut s’en contenter, concluait Benoît. Il n’y a pas eu d’erreurs, il a tout bien fait, donc c’est une belle entame de Paris-Nice pour nous ».

David Gaudu, Quentin Pacher et Kevin Geniets ont terminé dans le même temps que le coureur « Kiwi » tandis qu’un sprint plus traditionnel est attendu lundi à Montargis.

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