À Lobethal, terme de la deuxième étape du Tour Down Under, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ce mercredi obtenu son tout premier top-10 officiel de la saison 2024. Après avoir excellemment franchi l’ultime bosse de la journée, Laurence Pithie s’est mêlé à l’emballage et s’est octroyé la dixième place sur la ligne. Vainqueur de l’étape au nez et à la barbe du peloton, Isaac del Toro s’est porté aux commandes du général. Un sprint plus conventionnel est attendu jeudi à Campbelltown.

Cent-quarante-et-un kilomètres figuraient ce mercredi au menu des coureurs pour le second acte du Tour Down Under. Les trente-cinq premiers leur permettaient de rejoindre le circuit de Lobethal, lui aussi long de trente-cinq kilomètres mais à boucler à trois reprises et présentant la notable montée de Fox Creek (1,6 km à 7,5%) à moins de dix bornes de la ligne. Chacun attendait une vraie bagarre dans le final, et c’est bien la seule qui a eu lieu. « Bien que le départ se soit fait dans une montée de dix kilomètres, il n’y a pas eu de course, racontait Jussi Veikkanen. Deux hommes ont formé l’échappée (Luke Burns et Jardi Christiaan van der Lee) et on a eu droit à une étape traditionnelle avec le peloton en mode rouleau compresseur derrière. On avait imaginé deux options quant au schéma de course, et c’est la première qui s’est vérifiée. L’échappée a été rattrapée à vingt-cinq kilomètres de l’arrivée, puis on s’est approché de la dernière montée ». Après une journée relativement calme, le peloton s’est alors logiquement agité. « Le but était de placer Laurence du mieux possible au pied, puis qu’il fasse sa montée et essaie de basculer avec les sprinteurs capables de passer, ajoutait Jussi. On se doutait que ce serait trop difficile pour Welsford, et ça s’est vérifié. Pour Rudy et Reuben, l’idée était surtout de ne pas perdre de temps vis-à-vis de la concurrence, mais d’essayer de suivre si certains favoris attaquaient ».

« On doit encore faire des réglages », Jussi Veikkanen

Dès les premières pentes, le rythme s’est enflammé puis la sélection s’est opérée dans les passages à 10%. C’est aussi à cet instant que le champion d’Australie Luke Plapp s’est flanqué d’une grosse accélération, suivi de Jonathan Narvaez, Julian Alaphilippe… et Laurence Pithie, pendant plusieurs centaines de mètres ! « C’était très dur dans le final, mais j’étais en très bonne position en arrivant dans la dernière montée grâce à Fabian, confiait l’intéressé. J’ai réussi à rester devant, dans les cinq premières roues, jusqu’aux 200 derniers mètres où je ne pouvais plus tenir le rythme de Plapp et Narvaez, mais c’était déjà bien d’être là ». Le Néo-Zélandais a alors basculé à une poignée de secondes, à l’avant d’un peloton encore constitué d’environ quatre-vingts unités. Ce dernier a alors filé vers l’arrivée, reprenant d’abord le duo échappé, avant qu’une autre doublette ne s’extirpe dans une légère remontée à cinq kilomètres du but. Quinn Simmons et Bastien Tronchon ont résisté jusque dans le dernier kilomètre, mais ont finalement vu le retour du peloton, et surtout celui d’Isaac del Toro, sorti en finisseur peu après la flamme rouge et vainqueur devant le paquet réglé par Corbin Strong. Laurence Pithie est pour sa part parvenu à accrocher la dixième place. « Il était un peu isolé dans le final, car on a dû changer un peu l’ordre de travail, expliquait Jussi. On avait imaginé garder Fabian avec lui jusqu’à la fin, mais il a dû se sacrifier plus tôt. Ce sont des réglages qu’on doit encore faire pour la suite. On sent que c’est un groupe qui n’a pas l’expérience de courir ensemble »

« Les jambes sont très bonnes », Laurence Pithie

« J’ai essayé de rester à l’avant par moi-même dans les cinq derniers kilomètres, mais malheureusement j’ai été un peu dépassé, relatait Laurence. À un kilomètre de l’arrivée, je me suis retrouvé coincé et je n’ai pas pu me déplacer là où je le voulais. Je pense qu’avec un meilleur placement dans le final, cela aurait pu faire un très beau résultat. C’était mieux qu’hier, donc c’est déjà ça. On s’efforce d’être meilleurs chaque jour et j’espère que je pourrai faire encore mieux dans les prochains jours. Il reste encore beaucoup d’opportunités de se mêler à la bagarre. Les jambes sont très bonnes, physiquement je suis là, j’ai juste besoin de travailler mon placement et tout devrait se mettre en place ». « Laurence a prouvé qu’il était en forme, mais on le savait déjà après le criterium, ajoutait Jussi. On reste confiant pour la suite et dans notre capacité à accrocher un résultat avant la fin de ce séjour australien ». Ce mercredi, Rudy Molard, Reuben Thompson et Enzo Paleni ont par ailleurs également terminé dans le peloton principal. Jeudi, direction Campbelltown. « Sur le papier, c’est l’une des étapes les plus faciles de la semaine, concluait Jussi. Ceci étant dit, les quinze derniers kilomètres ne sont pas évidents à négocier. C’est une route étroite, en partie descendante, qu’on emprunte depuis plus de quinze ans, mais ça devrait être un sprint au bout du compte ».

Aucun commentaire