À l’occasion du deuxième jour de course de sa saison 2021, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a signé ce mercredi son premier top 10. Ceci par l’intermédiaire de son jeune Britannique Jake Stewart, qui a pris la neuvième place d’un final en bosse du côté de Bellegarde, terme de la première étape de l’Étoile de Bessèges. L’Anglais de 21 ans pointe au même rang au général et occupe ce soir la deuxième position du classement des jeunes.

« William a été égal à lui-même », Thierry Bricaud

Si les coureurs étaient sans aucun doute excités de prendre part à la première course par étapes de la saison, l’Étoile de Bessèges a pourtant démarré sur des bases relativement paisibles ce mercredi après-midi. Après quelques secondes de course seulement, le peloton a en effet décidé de laisser la première tentative d’échappée se développer. Trois hommes, Louis Louvet (St-Michel-Auber 93), Alexandre Delettre (Delko), et Tom Paquot (Bingoal-WB) pour les citer, ont ainsi pu se faire la malle et se construire une avance maximale de huit minutes. « Le début d’étape a effectivement été plutôt tranquille, confirmait Thierry Bricaud. Compte tenu du niveau sur l’épreuve, ça s’est un peu couru à la manière WorldTour. Une petite échappée s’est formée puis ça a contrôlé toute la journée. Et puis, sachant qu’il n’y avait pas de vent aujourd’hui, le scénario d’étape à bordures de l’an passé a rapidement été exclu ». Le peloton a néanmoins progressivement refait son retard avant que la tension ne grimpe d’un cran à l’entame de la dernière heure de course. « Nous avions planifié de remonter aux 40 kilomètres, car se profilaient le premier passage de la bosse finale mais aussi une descente un peu technique, complétait Thierry. On avait décidé d’anticiper pour ne pas se faire piéger. Il ne s’est rien passé mais c’était bien dans l’esprit ».

Dès lors, tous les regards se sont donc tournés vers le final en côte à Bellegarde, où Alexys Brunel avait d’ailleurs triomphé l’an passé. « On avait reconnu la bosse à l’entraînement et Jake sentait qu’il pouvait faire quelque chose de bien, resituait Thierry. Le but était aussi de ne pas perdre de temps et de rester au contact des meilleurs pour Benjamin. Dans cette perspective, il fallait être bien placés aux deux bornes car on savait que le peloton allait s’étirer. C’était un peu tendu, ça frottait pas mal pour une rentrée, mais c’est normal dans ce genre de final. Il y a donc eu des accrochages et des chutes ». Lors de la première, survenue à six kilomètres du but, Alexys Brunel, Lars van den Berg et Benjamin Thomas ont été ralentis. Lors de la seconde, Romain Seigle a touché terre. Devant, William Bonnet et Fabian Lienhard ont pour leur part assuré leur travail de placement pour Jake Stewart. « Le final était très nerveux, et il était difficile de s’organiser, relatait le jeune Anglais. Nous n’avons pas un train à proprement parler ici, donc dans les 10-15 derniers kilomètres, on a simplement essayé de rester ensemble avec Fabian et de se frayer un chemin dans le peloton. William a fait un super relais pour me replacer avant le village puis Fabian m’a retrouvé à deux kilomètres de l’arrivée pour me conduire jusqu’au pied de la bosse ». « William a été égal à lui-même : rassurant, exemplaire, comme d’habitude, soulignait Thierry. Il a dirigé la manœuvre et a placé Jake comme il le fallait ».

« Je peux être satisfait », Jake Stewart

Au pied du juge de paix de cette première étape, la côte de la Tour (600m à 6,3% et un passage à 15%), le puncheur-sprinteur britannique était donc dans les clous. « J’ai entamé la bosse en quinzième position environ, précisait-il. Je voulais la faire à fond mais j’ai hésité et attendu un peu trop longtemps. Puis quand Bouhanni a lancé son sprint, c’était parti. J’ai dû freiner un peu dans le dernier virage à gauche alors que j’étais sur le point de passer Degenkolb. Cela m’a peut-être coûté une ou deux places sur la ligne, mais je peux être satisfait de ma neuvième place aujourd’hui au vu de la concurrence ». « Jake était légèrement frustré. Il a été un peu gêné et le moindre contretemps se paye cash quand ça roule si vite en bosse, complétait Thierry. Il est quand même satisfait de sa montée. L’arrivée pouvait être un poil dure pour lui, mais sa performance prouve qu’il a de bonnes jambes ». Quelques longueurs derrière le vainqueur du jour, Christophe Laporte, Jake Stewart trouvait ainsi sa place au milieu de quelques-uns des meilleurs coureurs mondiaux. « C’est une bonne façon de commencer la saison, surtout après les péripéties de Marseille, où on a pris la mauvaise route, ponctuait le Britannique. Je n’avais pas eu l’occasion de me jauger. Faire neuvième aujourd’hui, c’est bon pour la confiance et pour le moral, surtout avec ce plateau de niveau WorldTour. Je suis très content du résultat mais aussi de la manière dont on a travaillé avec Fabian. Une belle collaboration est en train de naître. Il nous faut maintenant construire à partir de ce résultat, non seulement pour cette semaine, mais aussi pour toute la saison ».

Conséquence de sa performance du jour, Jake Stewart occupe désormais le deuxième rang au classement des meilleurs jeunes. Au général, il figure naturellement dans le top 10 tandis que ses coéquipiers retardés par les chutes ont finalement hérité du temps du 3ème, suite à une décision du jury des commissaires. Pour ce qui est de Romain Seigle, il est « un peu abimé au niveau du fessier, mais rien de très grave a priori », selon les mots de son directeur sportif. Le groupe sera donc bien au complet jeudi pour la deuxième étape, qui devrait accoucher d’une arrivée au sprint bien plus traditionnelle à La Calmette.

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