La cinquième étape de Paris-Nice, ce jeudi, semblait constituer la dernière opportunité pour les sprinteurs sur la « Course au Soleil ». Ceux-ci ont donc tout mis en œuvre pour jouer la gagne à Sisteron. Les coéquipiers du maillot vert Laurence Pithie n’ont pas été en reste, en particulier David Gaudu qui a permis de maintenir une dangereuse échappée à portée de fusil. Dans le sprint final, le Néo-Zélandais n’a pour sa part pu s’exprimer comme les jours précédents et s’est alors contenté de la huitième place. Il a ainsi cédé le maillot vert à Mads Pedersen, mais ses ambitions sont déjà reportées à vendredi vers La-Colle-sur-Loup.

Alors que le classement général s’est quelque peu éclairci mercredi au Mont Brouilly, la cinquième étape de Paris-Nice s’annonçait indécise en direction de Sisteron, à travers 193 kilomètres relativement exigeants, notamment en milieu de course. « Il fallait être vigilant si de gros groupes sortaient au départ, car on sait que ça ne se joue pas à grand-chose sur Paris-Nice, avançait Benoît Vaugrenard. En plus, les 70 derniers kilomètres étaient quasi totalement en faux-plat descendant ». Il n’aura pourtant fallu que cinq kilomètres à Pierre Latour, Dries De Bondt, Mathijs Paasschens, Mathias Norsgaard, Sandy Dujardin et Alexis Gougeard pour se faire la malle. Le peloton s’est malgré tout montré vigilant, en limitant leur avance à trois minutes. « Lidl-Trek et Tudor ont fait le tempo, mais à l’arrivée dans la partie accidentée, ils sont revenus trop proches, et deux coureurs de la Lotto-Dstny sont sortis, indiquait Benoît Vaugrenard. Ça a affolé le peloton car ils étaient alors huit devant et ce n’était pas n’importe qui ». À 80 kilomètres du but, Victor Campenaerts et Pascal Eenkhoorn sont venus apporter du sang frais à l’échappée, alors pointée une minute devant le peloton. Au sein de celui-ci, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a pris ses responsabilités d’emblée. « Quand Campenaerts et Eenkhoorn sont sortis, David a immédiatement dit à l’oreillette : « je vais rouler », témoignait Laurence Pithie. Il s’est mis en tête et a commencé à rouler plein pot. C’était vraiment cool ».

« Un juste retour des choses », David Gaudu

Dans un enchaînement de trois montées de troisième catégorie, le coureur breton s’est donc sacrifié pour favoriser les desseins de son jeune compère. « David a pris l’initiative et c’était très bien de sa part, saluait Benoît. Il ne fallait surtout pas laisser l’échappée prendre deux minutes, auquel cas c’était fini. David les a maintenus à une minute, et ça nous a aussi permis de rouler vite pour éliminer De Kleijn et Jakobsen. C’était un super point. David avait également besoin de faire des efforts, ça l’a rassuré ». « C’est toujours bien de pouvoir remettre le corps en route après une chute, expliquait le natif de Landivisiau. J’ai roulé sur une portion de montées et descentes pendant une heure. J’avais envie de le faire ce matin, si besoin était. C’est aussi un juste retour des choses envers Laurence par rapport aux efforts qu’il a pu faire hier ». Au sommet de la dernière bosse répertoriée de la journée, à quarante-sept kilomètres du terme, le peloton basculait alors avec une petite minute de retard sur les huit hommes de tête. « C’est super motivant de voir un grand leader comme lui rouler en tête pour vous, confiait Laurence. Je pense que sans lui, et sans Sam qui a roulé ensuite, nous n’aurions peut-être pas réussi à rattraper l’échappée, qui roulait vraiment fort ». Dans le long faux-plat descendant menant à Sisteron, Sam Watson a effectivement contribué à la chasse et permis au peloton de passer une première fois la ligne, à onze kilomètres du but, à seulement dix secondes des fuyards.

« Une bonne carte à jouer demain », Laurence Pithie

L’aventure de l’échappée a finalement pris fin dans une courte bosse d’un kilomètre peu après, où Quentin Pacher a d’abord tenté d’accélérer. Laurence Pithie a lui suivi Mads Pedersen comme son ombre, et passait au sommet dans les toutes premières positions. Remco Evenepoel s’est essayé à une offensive dans la foulée, mais le peloton s’est bien reconstitué en vue de l’arrivée. « Il y a encore eu un gros travail de tous les gars, notamment Quentin, Kevin, Sven et Clément, dans le final », relatait Benoît. Sous la flamme rouge, Clément Russo a fait l’effort pour replacer le maillot vert, qui s’est alors installé dans la tête du paquet. « Le final était assez fou, contait le Kiwi. Clément a essayé de me remonter, mais ça bataillait fort et je n’ai pas réussi à me positionner aussi bien que je le voulais. J’ai pris beaucoup de vent dans les 700 derniers mètres, et quand il a fallu lancer, je n’ai pas trouvé l’ouverture ». Après ses troisième et deuxième places en début d’épreuve, Laurence Pithie a donc dû se satisfaire de la huitième ce jeudi. Il a également dû céder le maillot vert à Mads Pedersen, pour quatre points. « Ce n’est pas le résultat que j’espérais ce matin, mais demain est un autre jour, disait l’intéressé. Ce sera beaucoup plus dur, et c’est une bonne chose pour moi. Aujourd’hui, je n’ai pas eu de difficultés à suivre Pedersen dans la bosse. J’avais de bonnes jambes, je pense que j’aurai une bonne carte à jouer demain et l’équipe a confiance en moi ».

Près de 3000 mètres de dénivelé seront au menu vendredi vers La Colle-sur-Loup. « Il y a un risque de pluie dans le final, ajoutait Benoît. Ça va être tactique, et l’échappée peut aller au bout. Il faut avoir un coup d’avance et ne pas être en situation de devoir rouler. Il y a une bosse dans le final qui peut plaire à David, mais Laurence peut aussi la passer. L’objectif est de gagner une étape d’ici la fin de ce Paris-Nice ».

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