Piégés lors de la première étape dimanche, les sprinteurs n’ont pas laissé passer leur chance ce lundi lors du deuxième acte du Critérium du Dauphiné. En revanche, le final vers Issoire s’est avéré particulièrement houleux, et Paul Penhoët en a fait les frais, se voyant déclassé de sa solide cinquième place initiale. Le jeune Francilien tentera de prendre sa revanche à Charantonnay mardi.
Malgré un relief franchement casse-pattes ce lundi dans le Puy-de-Dôme, la deuxième étape du Critérium du Dauphiné semblait constituer l’opportunité la plus nette pour les purs sprinteurs présents sur l’épreuve hexagonale. Le scénario du jour s’est établi en conséquence, et c’est un homme seul, à savoir Paul Ourselin, qui a animé la première partie du parcours. Aux environs de la mi-course, un trio s’est extirpé en chasse et l’a rejoint, mais le peloton a toujours gardé le contrôle total de la situation, naviguant à environ une minute des attaquants. « La journée s’est passée comme on l’attendait, racontait Benoît Vaugrenard. La bosse située à soixante kilomètres de l’arrivée pouvait éventuellement mettre des sprinteurs en difficulté, mais ça n’est pas monté assez vite pour les distancer clairement. On est ensuite entré dans un final plus traditionnel ». Les rescapés du groupe de tête ont rendu les armes à quarante-cinq bornes du terme, et il ne restait dès lors plus qu’une difficulté répertoriée à franchir. Celle-ci s’est présentée à dix-sept kilomètres de l’arrivée, mais seul Romain Bardet s’est essayé à une offensive, avant de revenir dans le rang quelques minutes plus tard.
« Il faut que la pièce tombe du côté », Benoît Vaugrenard
Le sprint tant attendu s’est donc profilé à Issoire, mais l’approche s’est déroulée sous très haute tension. « Comme c’est toujours le cas en WorldTour, pointait Paul Penhoët. Mais ça l’est d’autant plus quand il y a un mec qui sort du lot comme ici. Ça bataille vraiment pour prendre sa roue ». Avec l’aide de Clément Russo, le jeune sprinteur français a ainsi tenté de se hisser au niveau de Jonathan Milan dans les trois derniers kilomètres, et s’y est repris à plusieurs reprises. Coincé peu après la flamme rouge, il a finalement abordé la dernière ligne droite aux environs de la dixième place, et a pu se frayer un chemin jusqu’à la cinquième à l’arrivée. Une solide performance, toutefois invalidée par le jury des commissaires quelques minutes plus tard. « On prend acte de la décision même si on la comprend difficilement car il a surtout essayé de défendre sa place, déclarait Benoît. On est déçus car il ne mérite pas ça. On va garder le positif, à savoir le bon travail des équipiers, et le fait que Paul n’ait pas été en difficulté sur un parcours à 3000 mètres de dénivelé. Il marche bien, il faut juste que la pièce tombe du bon côté, et on y croit. Il termine cinquième à la pédale. On garde le cap, il reste de belles étapes sur des parcours difficiles, et on tentera de prendre notre revanche demain ».
Alors que Jonathan Milan a remporté l’étape et enfilé le maillot jaune ce lundi, le peloton s’en ira chercher Charantonnay mardi, dans un final qui comprendra un véritable mur (1,2 km à 9,5%) à vingt bornes du terme.