La première étape française de la Grande Boucle 2022 a débouché ce mardi sur un final explosif dans le Nord. À dix kilomètres de Calais, Wout Van Aert a mis à profit la dernière côte de la journée pour s’envoler après une accélération tranchante de ses équipiers. Le maillot jaune s’est donc imposé en solitaire, quelques secondes devant un paquet où figurait bien David Gaudu, encore solidement entouré dans ce quatrième acte. À la veille de la grande étape des pavés, vers Arenberg, Stefan Küng reste lui neuvième du classement général.

Après un séjour enivré au Danemark, et un jour de repos consacré au transfert des équipes, le Tour de France retrouvait ce mardi l’Hexagone à l’occasion d’une étape ralliant Dunkerque à Calais. Si à peine cinquante kilomètres séparent les deux villes, le peloton devait en engloutir un peu plus de cent-soixante-dix à travers une boucle dans les terres avant un retour le long de la côte. Comme l’avant-veille, la bagarre pour l’échappée n’a pas été des plus passionnantes puisque Magnus Cort (EF Education-Easy Post) et Anthony Perez (Cofidis) ont mis les voiles dès le baisser de drapeau. Malgré une petite alerte dans le premier tiers de course, le peloton est lui longtemps resté apathique. Ce n’est qu’à quatre-vingts bornes du but que la chasse s’est mise en route. Le Danois a ensuite laissé le Français filer en tête et l’allure au sein du paquet s’est progressivement intensifiée. Pour des intérêts divers, chaque équipe a ainsi tâché de se replacer avant l’ultime bosse de la journée, la côte du Cap Blanc-Nez, dont le pied se situait à un peu plus de dix kilomètres du but. Et c’est justement dès les premières rampes que la formation Jumbo-Visma du leader Wout Van Aert a appuyé sans retenue sur l’accélérateur. Des cassures sont très vite apparues, et le maillot jaune a parachevé le travail en s’isolant à l’approche du sommet. David Gaudu a atteint la bascule une petite dizaine de secondes plus tard. « Je ne m’y attendais pas forcément pour être honnête, indiquait le Breton. Je pensais que ça allait être contrôlé par les équipes de sprinteurs, mais on n’est jamais à l’abri… Wout a fait un sacré numéro dans la bosse. On était un peu mal placés au pied, aux environs de la cinquantième place. Heureusement Kevin était là et m’a fait une super montée. On n’est pas loin de basculer avec le groupe des favoris qui était juste derrière Wout. C’est plutôt encourageant pour un lendemain de repos ».

« On est prêts », David Gaudu

Quelques instants plus tard, David Gaudu a finalement opéré la jonction avec ses rivaux du classement général et le peloton a par la suite retrouvé une consistance bien plus épaisse. En revanche, Wout Van Aert n’a jamais été revu et a donc pu célébrer son premier succès dans ce Tour de France, après trois deuxièmes places. David Gaudu, Stefan Küng, Kevin Geniets, Valentin Madouas et Thibaut Pinot ont terminé dans le peloton principal, à huit secondes du lauréat. « Ça a été une étape un peu comme on l’imaginait, étant donné qu’il n’y avait pas trop de vent, soufflait Philippe. Dans le final, il y a eu cette attaque assez impressionnante de Van Aert, mais de notre côté, il fallait rester groupé autour de David et faire en sorte de le ramener au plus près possible de la tête de course sur la ligne d’arrivée. Ce qu’il s’est passé ». Ce mardi soir, le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ pointe au 29e rang du général, à 1’15 de Van Aert. Stefan Küng demeure lui neuvième, à 48 secondes désormais. Demain, l’une des étapes clés de cette édition sera au programme, vers Arenberg. « Ce sera une grosse journée sur les pavés, annonce Philippe. C’est une étape qu’on considère comme un mini Paris-Roubaix, sans être vraiment mini puisqu’il y a tout de même dix-neuf kilomètres de pavés. On récupère pour l’occasion le matériel habituellement utilisé sur Paris-Roubaix. Le mot d’ordre sera encore une fois d’être groupé le plus longtemps possible et d’être le plus nombreux possible autour de David jusqu’à la fin de l’étape ». « Il faudra avoir un peu de chance et de réussite de notre côté, puis avoir de bonnes jambes, glissait justement David. C’est une journée qui fait peur à tout le monde, mais on est prêts et on a envie d’y aller. Je pense qu’on n’est pas mal lotis. On a fait l’une des meilleures campagnes de Classiques, on a 4-5 coureurs qui passent bien les pavés. Ça se fera par l’arrière et il faudra toujours être bien placés. J’ai confiance en mes équipiers. Il ne faudra pas avoir peur d’aller au charbon ».

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