En direction de Poligny ce vendredi, les coureurs du Tour de France ont disputé la cinquième étape la plus rapide de l’histoire de la Grande Boucle. Au terme d’une journée parcourue sans aucun moment de répit, Matej Mohoric s’est imposé à une moyenne de 49,1 km/h. Très entreprenante dans les cinquante premiers kilomètres, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’a finalement pu glisser que Lars van den Berg dans l’échappée du jour, mais le Néerlandais s’est vaillamment battu face à une adversité de classe mondiale avant de prendre place dans le top-20 (18e). Avant de voir les Champs Elysées dimanche, une ultime opportunité sera offerte aux grimpeurs, demain, dans les Vosges.

Chacun était prêt à souffrir ce vendredi à la sortie de Moirans-en-Montagne. En quittant la capitale du jouet (en bois), les coureurs s’attendaient à tout sauf à une partie de plaisir. Le terrain casse-pattes du Jura était effectivement le théâtre de la dix-neuvième étape, dont chacun savait qu’elle reviendrait à l’échappée. De fait, tout le monde ou presque voulait en être, et la bataille lancée de bonne heure s’est étendue plusieurs dizaines de kilomètres durant. Pour le compte de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, Quentin Pacher, Kevin Geniets, Lars van den Berg, Stefan Küng ou encore le champion de France Valentin Madouas se sont tour à tour mêlés aux divers mouvements. Trois d’entre eux figuraient même dans un joli coup après cinquante bornes, mais un énième regroupement s’est opéré avant que neuf coureurs ne parviennent enfin à ouvrir une brèche. La Groupama-FDJ n’y était pas, cette fois-ci, mais le peloton n’a pas baissé les bras pour autant alors qu’une quarantaine de coureurs étaient déjà distancés. « C’était l’étape de la dernière chance pour beaucoup de coureurs, y compris pour moi, exposait Lars. Il y avait donc de nombreux candidats à l’échappée et ça a bataillé hyper longtemps ». « Il y avait comme un air de Classique, relatait Sébastien Joly. C’était la dernière opportunité pour bon nombre d’équipes, et ça s’est notamment vu lorsque certains ont continué de rouler alors qu’il y avait une minute d’écart. On pouvait dès lors s’attendre à un gros final ».

« Lars a tout donné », Sébastien Joly

L’échappée n’a donc jamais pu prendre le large, et les cartes ont même été rebattues peu après la mi-course. « Juste avant le sprint intermédiaire, sur une portion assez technique et tortueuse, c’est ressorti et on avait Lars au sein de ce groupe », ajoutait Sébastien. Le Néerlandais, néophyte du Tour de France, s’est alors retrouvé dans un groupe de près de trente coureurs, dont quelques-uns des plus grands noms du peloton, qui a opéré la jonction avec l’échappée initiale peu de temps après. Très vite néanmoins, deux hommes ont repris un coup d’avance, mais le groupe de poursuite n’a jamais concédé plus d’une minute, et dans la côte d’Ivory, dernière difficulté de la journée, des contre-attaques ont émergé. Kasper Asgreen, Matej Mohoric et Ben O’Connor ont opéré une différence sur le reste de l’échappée et ont pu aborder les trente derniers kilomètres avec un léger avantage. « Quand on fait face à des équipes en supériorité numérique, on se dit que ça reste une course de vélo et que tout reste possible, confiait Sébastien. Néanmoins, l’adversité du jour était tout de même trop importante. Lars a bien couru et a été vigilant dans la dernière ascension. Il a bien suivi les attaques, il a tout donné et il a fait en sorte de ne pas avoir de regrets ». Le coureur batave a pu suivre quelques accélérations mais a finalement dû prendre place à un troisième échelon de course pour le final.

« On n’a plus rien à perdre », Sébastien Joly

Arrivé une minute et quarante-trois secondes après le vainqueur Matej Mohoric, au terme d’une étape extrêmement rapide et de sa première échappée dans le Tour, il a finalement signé la 18e place de l’étape. « J’ai fait mon maximum pour jouer la gagne, mais seul, ce n’était pas simple, et j’avais des adversaires plus forts que moi, confiait-il. Je suis content de ma course, je me suis fait plaisir même si ça faisait mal. Mais surtout, je veux revenir sur le Tour de France plus fort ». « Si on avait été en surnombre, ça aurait évidemment été une bonne chose, mais nos gars avaient fait pas mal d’efforts auparavant, ajoutait Sébastien. Il y a encore une belle opportunité demain, en montagne. Ce sera une nouvelle chance avec David, Thibaut, Valentin mais avec toute l’équipe de manière générale. On n’a plus rien à perdre. On a tout à gagner demain. On fera en sorte de conclure ce Tour de France avec une belle touche ».

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