S’il n’a pu lever les bras à La Roche-sur-Yon ce dimanche, Paul Penhoët n’est en revanche pas reparti du Tour de Vendée les mains vides. À l’issue de la dix-septième manche de la Coupe de France FDJ, le jeune sprinteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a en effet remporté le classement général de la compétition, qui représentait un objectif de longue date. Il s’est assuré ce succès final grâce à une belle deuxième place derrière Arnaud Démare dans un sprint en costaud, et au terme d’une nouvelle belle course d’équipe. Il repart également, et naturellement, avec le titre de meilleur jeune, alors que la Groupama-FDJ termine au deuxième rang par équipes.

« On a eu chaud par moments », Benoît Vaugrenard

Ce dimanche, c’est davantage qu’une « simple » victoire qui se jouait sur les 207 kilomètres séparant Mouilleron-Saint-Germain et la ligne d’arrivée à La Roche-sur-Yon. C’est aussi le classement général de la Coupe de France FDJ qui, à l’occasion de sa dix-septième manche, devait être entériné. En l’absence du leader Arnaud De Lie, Paul Penhoët entamait la journée dans la peau du vainqueur virtuel, mais tout restait pourtant à faire sur un tracé comme de coutume usant. Il a tout d’abord fallu plus de trente bornes pour voir se dégager l’échappée du jour autour de Enekoitz Azparren, Filippo Ridolfo, Thomas Gachignard et Paul Hennequin. Dès lors, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a notamment pris ses responsabilités et maintenu un écart maximal de quatre minutes. « On a assisté au scénario habituel, exposait Benoît Vaugrenard. Arkéa-Samsic voulait que ça arrive au sprint, tout comme nous, mais ça a été intense. Il y a eu beaucoup d’attaques, et beaucoup de coureurs sont fatigués en fin de saison. Il fallait courir très juste et ne pas faire d’erreurs. On a eu chaud par moments, mais on a tout le temps rétabli la situation ». Dans la deuxième moitié de course, il a notamment été nécessaire de calmer toutes les velléités, chose non aisée. « C’était assez nerveux, confirmait Paul Penhoët. On avait une double motivation mais aussi une double pression. De nombreux coups sont sortis et c’était un peu chaud. Je n’étais quand même pas sûr de remporter la Coupe de France et j’avais donc ça dans un coin de la tête à chaque fois que des grosses équipes attaquaient. Au final, on a réussi à tout contrôler avec les gars et je les remercie pour ça ».

L’échappée matinale, réduite à deux coureurs, a quant à elle été revue à plus de cinquante bornes du terme. De nouvelles offensives ont fait rage au sein du peloton, mais aucune ne s’est avérée probante. Le paquet a donc entamé les cinq tours du circuit local de La Roche-sur-Yon groupé, et Clément Davy ainsi qu’Enzo Paleni se sont notamment chargés d’éteindre toutes les tentatives. En revanche, la Groupama-FDJ ne pouvait plus compter sur Laurence Pithie dans la deuxième partie de course, en raison de la chute et l’abandon du jeune Néo-Zélandais. « Ça nous a fait mal, car c’était un élément hyper important, assurait Benoît. Il était cinquième du général de la Coupe de France. Dans certaines circonstances, il aurait aussi pu gagner aujourd’hui et le général ». « Il aurait pu anticiper si des coups se formaient, et ça nous aurait permis d’avoir une cartouche devant, ce qui n’est jamais de trop », complétait Paul. Finalement, c’est donc autour d’une seule et unique carte que l’équipe s’est focalisée pour le final. « Je veux remercier toute l’équipe qui a travaillé pour moi aujourd’hui, martelait le sprinteur tricolore. C’était quand même une journée stressante mais tout a été super bien géré jusqu’au circuit final et à l’arrivée. J’ai pu être emmené dans les meilleures conditions ». Dans l’ultime boucle du circuit, le peloton s’est réduit à une cinquantaine d’unités, puis même à une trentaine à la suite d’une chute. Paul Penhoët était encore bien présent, aux côtés d’Olivier Le Gac, Fabian Lienhard et Bram Welten qui lui ont constitué un train dans les trois derniers kilomètres.

« Ça fait plaisir de pouvoir concrétiser », Paul Penhoët

Dans l’ultime ligne droite, le Suisse a remonté ses coéquipiers, le Néerlandais a lancé avec vigueur son jeune sprinteur, et ce dernier a démarré son effort final à environ 200 mètres de la ligne. Paul Penhoët a ainsi pris la tête du sprint, l’a gardé pendant une centaine de mètres, mais a ensuite été victime du retour d’Arnaud Démare, seul coureur à pouvoir le remonter. C’est ainsi qu’il s’est octroyé la deuxième place du jour, son sixième podium de l’année hors victoires. « Le boulot a été bien fait par tout le monde mais je n’ai pas réussi à conclure, soufflait-il. Avec le recul, je me dis que j’ai lancé trop tôt, mais il y avait vent de dos et le faux plat montant me correspondait assez bien. Il me restait du jus et je pensais qu’avec un gros jump, je pouvais faire un trou assez rapidement. C’est ce qui s’est passé mais j’ai pêché dans les cinquante derniers mètres et ça ne pardonne pas sur un sprint comme celui-là. Arnaud était aussi très fort ». Battu pour la victoire du jour, Paul Penhoët s’est en revanche assuré la victoire finale de la Coupe de France FDJ, dont il est devenu le plus jeune lauréat à tout juste 21 ans. « J’ai des sentiments mitigés car je venais pour faire coup double, expliquait l’intéressé. Ceci étant, on peut se consoler avec la victoire de la Coupe de France qui était un objectif pour l’équipe et pour moi. C’était le fil rouge toute la saison avec les gars et ils ont fait le travail jusqu’au bout. L’équipe m’avait parlé de cet objectif il y a un an, ça a toujours trotté dans ma tête depuis, alors ça fait plaisir de pouvoir concrétiser ».

« C’était l’objectif de la saison, et il a été atteint, saluait Benoît. La Coupe de France est longue, il faut rester motivé et régulier, ce qu’a su faire Paul. C’est une belle satisfaction ». Paul Penhoët a également ravi le trophée de meilleur jeune et ne compte pas s’arrêter là : « Il me reste deux courses cette année, et j’espère en gagner une afin que mon objectif personnel de trois victoires soit également rempli ».

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