La partition était presque parfaite. Ce dimanche, à l’occasion de la dernière manche de la Coupe de France FDJ que constituait le Tour de Vendée, Arnaud Démare a manqué de peu de conclure une grande prestation collective. Après un lancement idéal, l’ancien champion de France s’est seulement incliné face à Bryan Coquard dans la dernière ligne droite en faux-plat montant à La Roche-sur-Yon. Il a ainsi signé sa huitième deuxième place de l’année mais d’ultimes opportunités se présenteront à lui au cours de la semaine prochaine.
C’est sans son tenant du titre Bram Welten que le Tour de Vendée célébrait ce dimanche sa cinquantième édition à travers un parcours néanmoins allégé par rapport à l’année passée. « C’était un parcours sans réelles difficultés, aussi bien au niveau du profil que du vent, confirmait Thierry Bricaud, à la tête de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. C’était tout de même favorable aux sprinteurs. On était attendus, à juste raison, même si le final n’était pas si facile avec une arrivée également propice aux puncheurs ». Avant d’atteindre le circuit final de la Roche-sur-Yon, à compléter à cinq reprises, c’est d’abord Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic) qui a longtemps animé la course à l’avant. Derrière lui, Clément Davy a tenu la barre en compagnie d’autres formations intéressées par un emballage. À l’arrivée sur le circuit, à environ cinquante kilomètres du terme, l’homme de tête comptait encore près de trois minutes mais son avantage s’est progressivement étiolé avant d’être bouché, une vingtaine de bornes plus tard. Laurent Pichon (Arkéa-Samsic) a essayé à son tour, sans néanmoins réussi à s’octroyer une marge importante. Finalement, c’est groupé et quasiment au complet que le paquet a entamé le dernier tour de onze kilomètres à La Roche-sur-Yon.
« J’ai peut-être été trop attentiste », Arnaud Démare
La Groupama-FDJ a pris les commandes dans la foulée et ne les a plus lâchées, par l’intermédiaire de Clément Davy, Ignatas Konovalovas et Olivier Le Gac dans un premier temps. « On voulait imposer notre force collective dans l’approche du sprint », affirmait Thierry. À deux kilomètres du but, Paul Penhoët a pris son relais, suivi de Lewis Askey juste après la flamme rouge avant que Ramon Sinkeldam ne vienne terminer le travail de lancement pour Arnaud Démare. « Le train était un peu remanié, mais l’arrivée était aussi particulière donc cela n’avait pas trop d’incidences, expliquait encore Thierry. On avait réparti les rôles différemment, mais ils ont tous bien fait le job. Cela ne se voit pas bien à la télé, mais ça ne fait que de monter à partir des 600 mètres. C’est un long faux-plat montant, en prise. On voulait rouler vite et fort au pied pour éliminer un maximum de sprinteurs ». Et il n’était en effet plus qu’une poignée à 250 mètres de la ligne, lorsque le poisson-pilote néerlandais s’est écarté pour laisser le Picard s’exprimer. « Les mecs m’ont bien emmené dans le final, mais j’ai peut-être été trop attentiste avec le vent de face, disait l’intéressé. J’appréhendais de lancer trop tôt, même si c’est ma force. Bryan [Coquard] était fort. C’était un beau challenger, et il a gagné ».
Dans le sprint final, l’ancien champion de France s’est ainsi incliné d’une longueur pour finalement hériter de la deuxième place. « On a donné le maximum, et ça fait partie du sprint, commentait-il encore. Je suis forcément déçu car l’équipe a vraiment fait un beau travail. Clément a été très très fort. Il a fait le boulot de trois gars, chapeau à lui ». « Arnaud a peut-être été un poil attentiste mais Coquard n’est pas non plus le premier venu, ajoutait Thierry. Cette petite demi-seconde de retard à l’allumage a peut-être joué. Les mecs ont, quoi qu’il en soit, fait une très belle course. Il n’y a rien à dire. Ils ont maîtrisé la journée à la perfection. Ça aurait été top de conclure avec la victoire. C’est une petite frustration car on a tellement bien couru qu’on aurait mérité de repartir avec, mais c’est le vélo. On savait qu’on pouvait être battus sur ce genre de sprint, et ça a été le cas, mais Arnaud a encore de belles opportunités avant de finir sa saison ».
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