Le Tour de Luxembourg s’est ce samedi achevé de la meilleure des façons pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Dans les rues de la capitale, et après un final explosif, David Gaudu est ainsi parvenu à lever les bras en anticipant très intelligemment dans les derniers hectomètres. Le Breton permet non seulement à l’équipe de tirer un bilan très positif de son séjour dans le Grand-Duché, mais aussi de débloquer à la fois son compteur (3) et celui de l’équipe (22), respectivement bloqués depuis cinq et un mois. En somme, un succès qui fait le plus grand bien et qui laisse augurer de belles choses pour les prochaines échéances.

« Je ne voulais pas avoir de regrets », David Gaudu

Comme ce fût le cas tout au long de la semaine, le terrain était encore bien accidenté ce samedi, pour l’acte de clôture du Tour de Luxembourg. Près de 3300 mètres de dénivelé positif étaient même répartis sur les 183 kilomètres de course, et un circuit final usant autour de la capitale du Grand-Duché laissait entrevoir un final animé. Au préalable, un quatuor composé de Ben King (Rally Cycling), Otto Vergaerde (Alpecin-Fenix), Morten Hulgaard (Uno-X) et Kenny Molly (Bingoal-Pauwels Sauces WB) a joué son va-tout face au peloton et a d’ailleurs compté jusqu’à sept minutes d’avance. Un écart néanmoins ramené à deux minutes à trente-cinq bornes du but, soit peu avant l’entrée sur le circuit. « On avait imaginé durcir à ce moment-là de la course, mais d’autres équipes l’ont fait à notre place, donc on a laissé faire », expliquait Sébastien Joly. Dans le court mais abrupte Pabeierbierg (700m à 9%), la sélection s’est donc entamée. Le peloton a été réduit de moitié, et a encore perdu de nouveaux éléments un tour plus tard lorsque Sébastien Reichenbach a lancé un forcing dans cette même difficulté, à environ quinze kilomètres du but. Le même Reichenbach a plus tard initié une offensive à l’occasion de l’autre bosse du circuit, plus roulante. « C’était bien d’attaquer pour faire travailler les autres équipes, sans désorganiser, analysait Sébastien Joly. Cela nous a permis d’arriver dans de bonnes conditions au pied de la dernière bosse ». Une quarantaine d’hommes se sont donc présentés au pied de cette difficulté, dont le sommet n’était situé qu’à un kilomètre de la ligne d’arrivée.

Comme attendu, l’ascension a été extrêmement intense et Cosnefroy, Almeida et Hirschi parvenaient à atteindre le sommet avec quelques longueurs d’avance. « Quand Cosnefroy a attaqué, c’était très violent, y compris pour les trois meilleurs, expliquait Sébastien. Au sommet, ils ne regardent pas, ils sont à bout de souffle. Et c’est le moment que choisit David pour attaquer ». À un deuxième échelon dans le final de l’ascension, David Gaudu a d’abord établi la jonction avant d’anticiper, à 500 mètres de la ligne. Le principal intéressé racontait : « Depuis hier soir, j’avais dans la tête de ne pas attaquer dans la bosse. Je m’étais dit : ‘si tu attaques, tu n’en mets qu’une, dans le dernier kilomètre, quand tout le monde se regarde’. C’est ce qu’il s’est passé. C’était un final très difficile et je sentais que je n’étais pas le plus fort aujourd’hui. Si je voulais gagner, il fallait contrer. Je ne voulais pas avoir de regrets donc je me suis dit ‘lance et on verra bien’. J’ai réussi à prendre un peu d’avance, passé le dernier virage aussi vite que je le pouvais et j’ai tout donné jusqu’à la ligne d’arrivée. J’ai eu peur que le scénario du premier jour se répète. Je voyais le maillot jaune revenir petit à petit, mais j’ai tout donné dans le sprint et c’est passé ! ». Le jeune homme s’est ainsi offert la victoire du jour au nez et à la barbe de Joao Almeida et d’une dizaine de coureurs, dont Thibaut Pinot. « David a eu de la vista, saluait Sébastien. Il a ce côté coursier inné. C’est hyper inspirant pour tous, et c’est aussi ce que je retiens de cette journée. Déjà lors de la première étape, il avait attaqué au bon moment. Il sent les choses, et c’est avant tout ça être un coursier. C’est bien que ça ait souri aujourd’hui. Le terrain n’était sans doute pas assez dur pour nous sur le papier, mais c’est à nous de nous adapter. Et David s’est particulièrement bien adapté ».

« On sent qu’une belle énergie est en train de repartir », Sébastien Joly

L’équipe toute entière était d’ailleurs euphorique sur la ligne d’arrivée, signe d’une course collective menée à bien. « On mérite cette victoire, martelait Thibaut, treizième du jour et septième du général, soit un rang derrière David Gaudu. Toute l’équipe marchait très fort et on tournait autour lors des dernières courses. C’est très bien d’enfin mettre au fond ». « Je suis très heureux, et ça récompense la semaine de l’équipe, reprenait David. Depuis le début de l’épreuve, on est là, à l’attaque, et on essaie de faire les choses bien. Encore aujourd’hui, l’équipe a fait un grand travail toute la journée pour nous placer au pied des bosses et pour nous protéger du vent. On était à la recherche d’une victoire depuis un moment. C’est fait, donc on est heureux. Elle me fait du bien personnellement, mais je pense aussi qu’elle fait du bien à toute l’équipe ». « Elle fait effectivement du bien, d’autant que c’est une victoire sur une belle course Hors Catégorie, avec de grosses équipes et une grosse densité, abondait Sébastien Joly. De manière générale, on sent qu’une belle énergie est en train de repartir. Ça devrait promettre une belle fin de saison. Le bilan de la semaine est bon, et ça nous a surtout permis de nous jauger physiquement. On a pu constater que sur les étapes les plus difficiles, on était là. C’est prometteur en vue des Classiques italiennes. C’était loin d’être une course de préparation, mais c’est en tout cas une excellente préparation pour ces courses qui se profilent dans une dizaine de jours ».

Avant la dernière ligne droite transalpine, un léger repos sera tout de même le bienvenu pour David, Thibaut & co. « On ressort avec le plein de confiance, concluait enfin David. On va continuer de travailler pour peaufiner les derniers réglages, puis ce sera cap sur les Classiques italiennes ».

1 commentaire

Creton Lionel

Creton Lionel

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Le 7 octobre 2021 à 14:28

Bravo et longue vie à la G.FDJ