Le Tour Luxembourg 2023 de manière générale n’aura pas répondu aux attentes de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ et de Valentin Madouas. Malgré tout, le Breton a pu terminer la semaine dans le Grand-Duché de belle manière ce dimanche, en bataillant pour la victoire d’étape dans la capitale. Le champion de France a ainsi achevé le dernier acte au pied du podium, en quatrième position, à huit secondes du vainqueur Tobias Johannessen, et malgré des sensations mitigées. Place désormais à la récupération avant les ultimes échéances de la saison.

Cent-soixante-dix-sept kilomètres restaient à parcourir ce dimanche sur le Tour Luxembourg, et quelques difficultés demeuraient sur la route des coureurs en direction de la capitale du pays. Près de 3000 mètres de dénivelé étaient d’ailleurs répertoriés, pour une journée qui pouvait encore changer la donne au classement général. Pour autant, la bagarre en début d’étape a été très intense pour intégrer l’échappée, qui semblait aussi avoir ses chances. Ce n’est donc qu’après soixante bornes qu’un solide groupe de onze hommes a donc pu ouvrir une mini-brèche. En tête, Julian Alaphilippe, Andrea Bagioli, Victor Campenaerts, Krists Neilands, Will Barta, Magnus Cort ou encore Marco Haller n’ont ainsi pu disposer que de deux minutes d’avance au maximum. Le peloton, au sein duquel figuraient les quatre coureurs de la Groupama-FDJ, a très vite stabilisé l’écart à tout juste une minute. « On avait pris le parti de ne pas prendre l’échappée, assurait Thierry Bricaud. On savait qu’il y aurait une bagarre pour le général, qui se jouait à coups de secondes, et que le final était difficile. On avait décidé de tout miser sur Valentin, et surtout sur Kevin, en vue du circuit final ». Celui-ci a été atteint à une trentaine de bornes, et trois boucles de douze kilomètres incluant deux courtes montées étaient alors à couvrir. Après une longue course-poursuite, le regroupement inexorable a eu lieu à vingt-six bornes du but. Dès lors, plusieurs offensives ont émané dans le peloton et Kevin Geniets a tenté de se joindre à elles. Le Luxembourgeois a ainsi intégré un premier échelon, duquel sont ensuite ressortis deux hommes : Richard Carapaz et Alexis Guérin.

« Je n’aurais jamais pensé faire quatrième aujourd’hui », Valentin Madouas

Le duo a résisté pendant un tour à la meute lancée à sa poursuite, mais c’est relativement groupé que le peloton maillot jaune a abordé la toute dernière boucle. S’est alors très vite profilée la première bosse du circuit, où quatorze coureurs ont pu se frayer un chemin vers l’avant, dont le champion de France ! « Valentin ne se sentait pas spécialement bien aujourd’hui, et l’idée était de tout faire pour Kevin, mais il a été opportuniste et il a bien senti le coup, expliquait Thierry. Ça a aussi été un peu tactique car UAE voulait laisser partir l’échappée afin qu’elle prenne les secondes des bonifications. Valentin y est allé, et ça lui a permis de jouer la gagne de l’étape ». En compagnie d’Alex Aranburu, Bob Jungels, Felix Gall, Tobias Johannessen, Hugo Houle, Franck Bonnamour ou encore Mauri Vansevenant, Valentin Madouas a pu faire le trou sur le reste du peloton. Vingt secondes les séparaient encore à l’attaque de l’ultime côte du jour (800m à 9%), dont le sommet culminait à tout juste un kilomètre de la ligne. À mi-pente, Johannessen s’est flanqué d’une belle accélération qui a laissé ses rivaux sur place. Au sommet, Valentin Madouas a bien tenté de partir en contre, mais le Norvégien s’était déjà envolé vers la victoire. Le puncheur breton a alors rallié l’arrivée dans un deuxième groupe, en quatrième position. « Je n’aurais jamais pensé faire quatrième aujourd’hui, confiait-il à l’arrivée. Je n’avais aucune sensation. Je pense que je le fais vraiment au métier, car je ne vois pas comment cela aurait pu être possible sinon. Je ne m’attendais pas à être là. Toute l’étape, j’ai dit à Kevin qu’on jouait sur lui. Malheureusement, c’est moi qui me suis retrouvé devant. Je pense que Kevin avait les jambes pour gagner ».  

« À l’image de sa carrière, il n’y a rien à reprocher à Matthieu », Thierry Bricaud

« Valentin a réalisé un bon final, mais dans la lignée de son Tour Luxembourg : il est là, mais il lui manque un petit quelque chose car il est un peu patraque, complétait Thierry. C’est dommage mais c’est comme ça. Kevin était bien mais il a été un peu trop attentiste et il n’a donc pas pu jouer l’étape. Il n’y a pas de regrets pour Valentin, qui est battu par plus fort et qui finit malgré tout sur une bonne note ». Au classement général final, le Breton a aussi glané deux positions (21e), qui ne changent rien au bilan global de la semaine. « On savait que ça n’allait pas être simple après avoir perdu nos deux grimpeurs dès le départ et avec un Valentin souffrant, constatait Thierry. Il n’y a pas eu de miracle et ce n’est pas surprenant. Malgré tout, à l’image de sa saison, Valentin a toujours été volontaire. Il essaie même quand ça ne répond pas. Laurence a débarqué au dernier moment, il n’était pas sur un terrain qui lui était propice mais ça lui a permis d’apprendre et il a été plein d’engagement. Matthieu a disputé la dernière course par étapes de sa carrière, et à l’image de celle-ci, il n’y a rien à lui reprocher car il était encore hyper impliqué et investi dans le travail. Quant à Kevin, il se cherche un petit peu en cette fin de saison. Il se sentait mieux sur les dernières étapes mais il n’a pas réussi à saisir la bonne opportunité. Tous les coureurs présents ici vont encore faire 2-3 jours de course, soit en France ou en Italie, et on espère finir de belle manière ».

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