Il s’agissait d’un point de passage crucial dans ce Critérium du Dauphiné 2022. Ce mercredi, l’ensemble des coureurs s’attaquait à un contre-la-montre assez long d’environ 32 kilomètres, qui devait en partie dessiner le classement général. Attendu au tournant au lendemain de sa belle victoire à Chastreix-Sancy, David Gaudu a répondu présent. Sur un parcours loin d’être à sa convenance, le Breton a joliment limité la casse avec une 23e place à 1’59 du champion du monde Filippo Ganna. Il pointe désormais aux portes du top-10 au général (12e). Son acolyte Bruno Armirail a par ailleurs signé une solide dix-septième place dans le chrono.
Entre Montbrison et La Bâtie d’Urfé, sur 31,9 kilomètres, le nombre de virages pouvait presque se compter sur les doigts des mains. Sans difficulté notoire, le chrono du Critérium du Dauphiné proposait aussi un tracé plutôt rectiligne, fait pour les spécialistes. « Le contre-la-montre était à sa manière très spécifique, puisque tout plat, avec peu de virages, et de grands bouts droits, indiquait David Han, l’un des entraîneurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. C’était un tracé hyper roulant. On peut dire que c’était un truc de bourrin ! » Olivier Le Gac a ouvert les hostilités aux alentours de 14 heures, puis s’est vu embrayer le pas par Michael Storer et Valentin Madouas une demi-heure plus tard. Bruno Armirail s’est pour sa part présenté à 14h42 sur la rampe de départ, et a bouclé le parcours 37 minutes et 23 secondes plus tard, signant alors le quatrième meilleur temps provisoire. « Je voulais le faire à fond, disait l’Occitan. C’était une bonne préparation pour le championnat de France, qui sera un gros objectif personnel, même si ce sera plus long là-bas. Les jambes étaient plutôt correctes, malgré le fait que j’ai été malade vendredi. Ça donne aussi des temps de référence pour David ». Le coureur breton, tout juste auréolé de sa première victoire en carrière sur le Critérium du Dauphiné, s’est engagé dans l’exercice solitaire peu avant 16 heures, et signait le 14e temps au premier point intermédiaire. Un peu plus en retrait au second (26e), David Gaudu a puisé dans ses réserves dans le final pour aller signer une solide 23e place à l’arrivée, à 1’59 du vainqueur, le champion du monde Filippo Ganna.
« Un très bon chrono pour l’équipe », David Han
« Je me suis donné à fond, et Wout [van Aert] n’est pas rentré, souriait le jeune grimpeur. On m’a dit qu’il commençait à revenir sur le final, qu’il était à six secondes dans le dernier kilomètre et j’ai tout mis pour qu’il ne rentre pas. Je ne faisais plus attention au temps, je voulais juste qu’il ne me rattrape pas. J’ai en tout cas donné mon maximum. J’avais plutôt de bonnes sensations. Plusieurs parties du chrono n’étaient pas forcément à mon avantage, avec ces longues lignes droites où il fallait mettre le plus de force possible, mais je pense avoir fait un chrono très très correct. Je suis plutôt content. Je ne suis pas le grimpeur le plus rapide en contre-la-montre, face aux Roglic, Vingegaard & co, mais je continue de progresser au fur et à mesure, tous les ans ». « On avait dit que si on se faisait rattraper sur le final par Van Aert, on ne serait pas mal, ajoutait David Han. On ne s’est pas fait rattraper, donc c’est très bien. C’est un très bon chrono pour l’équipe de manière générale. Il n’y a évidemment pas de top-10 au bout, mais David a réalisé un bon contre-la-montre, Bruno (17e) a pu se rassurer, Rudy a fait une bonne performance, Valentin a produit quelque chose de correct. On est content. Surtout, David reste dans le match pour le général. Il est largement dans les clous ». Ce mercredi soir, David Gaudu occupe la douzième place, à une poignée de secondes du top-10, à une petite trentaine du top-5 et à 2’03 du leader Wout van Aert. « Demain, la journée s’annonce un peu piégeuse, il faudra rester concentré, concluait David. On verra si on joue l’échappée vendredi. Ce week-end, on essaiera de faire au mieux et de voir où on en est par rapport aux autres favoris. Les jambes sont là, j’ai hâte d’y être, et si on peut jouer un beau truc au général, on ne se privera pas ».
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