Un sprint massif est venu conclure la deuxième étape de l’Etoile de Bessèges ce jeudi. Sans spécialiste en la matière, l’équipe cycliste Groupama-FDJ s’est donc chargée d’animer les débats dans le final avec un fringant Benjamin Thomas, mais aussi d’emmener le leader de l’épreuve Alexys Brunel sans encombre jusqu’à la ligne. Mission accomplie puisque le Nordiste sera toujours flanqué de son maillot corail pour la troisième étape. 

Principal artisan de la pagaille observée lors de la première journée de course, le vent a laissé les coureurs de l’Etoile de Bessèges en paix ce jeudi. Cela a donc permis à l’équipe Groupama-FDJ, bien articulée autour d’Alexys Brunel, de gérer sereinement une échappée de cinq coureurs sortie après une quinzaine de kilomètres. Robbe Ghys (Sport Vlaanderen-Baloise), Alexandar Richardson (Alpecin-Fenix), Morne Van Niekerk (St-Michel-Auber 93), Marti Marquez (Equipo Kern Pharma) et Fumiyuki Beppu (Nippo Delko One Provence) ont compté jusqu’à cinq minutes sur un peloton rythmé par les coups de pédale d’Olivier Le Gac et Simon Guglielmi.

« C’était un petit jeu d’échec et c’était l’occasion de mettre la pression sur les autres »  T. Bricaud

« C’est exactement ce qu’on prévoyait, à savoir rouler tranquillement jusqu’à ce que les équipes de sprinteurs viennent faire la poursuite, raconte Thierry Bricaud. Derrière, on a laissé faire ». Logiquement, l’écart s’est donc aminci pour les hommes de tête, jusqu’à ne plus être que d’une minute à trente kilomètres de l’arrivée. Ce fut l’instant choisi par Benjamin Thomas pour se glisser dans un contre. « On savait que ça pouvait bouger, c’est ce qu’il s’est passé, poursuit Thierry. On pensait même que ça bougerait plus près l’arrivée, ce qui aurait été mieux pour nous. C’était un peu décousu, Benjamin a accompagné un coup et il a un peu mis la panique derrière car personne ne voulait le voir revenir au général. C’était un petit jeu d’échec et c’était l’occasion de mettre la pression sur les autres ».

D’autant que l’actuel champion d’Europe de l’omnium, en pleine préparation pour les Mondiaux sur piste, n’a pas compté pas ses efforts en tête, au point d’écoeurer quelques uns de ses compagnons de fuite. « J’ai repris la saison hier et je ne marche pas trop mal, a confessé Benjamin Thomas dans un sourire. Je sors d’une manche de Coupe du Monde sur la piste, donc le coup de pédale est déjà bon et je me fais plaisir tous les jours. Hier on a pu mettre au fond. Aujourd’hui on a retenté mais c’était compliqué avec Alexis Gougeard qui ne collaborait pas du fait qu’AG2R roulait derrière. Mais je n’ai aucun regret, l’important c’est d’avoir préservé le maillot d’Alexys ». 

« Demain, il peut se passer plein de choses » Thierry Bricaud

Impressionné par son collègue pistard, « une moto » de ses propres mots, le leader de l’Etoile de Bessèges Alexys Brunel n’a lui pas paniqué quand son dauphin Benoit Cosnefroy a surgi à trois kilomètres de la ligne. À l’inverse, il a contré lorsque dès l’instant où son rival a été repris. « J’ai voulu lui montrer que j’étais là aussi, sourit-il. Il a fait mal, j’ai voulu faire mal. Parfois, c’est aussi dans la tête que ça se joue. En tout cas, physiquement et mentalement, ça se passe très bien donc c’est une bonne chose ». Malgré la petite bosse du final,personne n’a donc pu éviter le sprint attendu et Magnus Cort (EF Education First) a remporté son duel scandinave face à Edvald Boasson Hagen (Team NTT). 

Cap désormais sur la troisième étape, autour de Bessèges, qui pourrait être plus animée et décisive qu’elle ne le laisse paraître. « C’est l’étape piège par excellence, dure sans trop l’être sur le papier, soutient Thierry Bricaud. Demain, il peut se passer plein de choses. Le général peut être chamboulé mais on peut aussi avoir un simple sprint. Tout est possible. L’objectif sera d’être vigilant et d’aller chercher une deuxième étape si c’est possible ». Pour sa part, Alexys Brunel a évidemment pris goût au podium : « J’espère encore garder le maillot demain et on va se battre pour le conserver le plus longtemps possible ».