Le peloton n’a pas voulu jouer ce jeudi, mais Attila Valter aura tout de même tenté sa chance. À l’occasion de la quatrième étape du Tour de Catalogne, avec arrivée au sommet du Port Ainé, le Hongrois de 22 ans est parvenu à se glisser dans l’échappée du jour. Son aventure aura duré jusqu’au pied de la dernière ascension, puis Matteo Badilatti a comme la veille tenté de s’accrocher dans les roues des meilleurs, s’octroyant finalement la 21e place sur la ligne. Demain, la cinquième étape constituera une nouvelle et sérieuse opportunité pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ.

« C’était une bonne expérience », Attila Valter

Le départ de l’étape reine du Tour de Catalogne promettait d’être musclé. En raison des dégâts opérés ces derniers jours, de nombreux coureurs avaient ainsi dans l’idée de se projeter à l’avant ce jeudi. Pour ajouter de la difficulté, le départ était donné sur une portion montante d’une vingtaine de kilomètres avant que le premier col de la journée, le Port de Toses, se présente. C’est justement là que la décision s’est faite. Déjà à l’attaque au préalable, Attila Valter est reparti à l’offensive et a été en mesure d’accrocher le bon groupe. « Ce n’était pas gagné, assurait Philippe Mauduit, car on savait que ça allait se faire avec des coureurs solides. Les gars ont été vigilants, ils se sont battus pour y être et Attila s’est retrouvé devant. On doit être acteurs de la course, ça me parait important. Aujourd’hui, on a vu le maillot de la Groupama-FDJ dans l’échappée pour la première fois et ça redonne un peu d’espoir ». « Après de premières étapes pas terribles pour moi, il était temps que je fasse quelque chose, résumait l’intéressé. J’étais un peu nerveux car sur une étape comme celle-ci, il y a toujours une grosse bagarre pour l’échappée et je n’ai pas trop d’expérience de ce point de vue. Heureusement, j’avais de très bonnes jambes dans la première montée et j’ai suivi beaucoup d’attaques. J’ai fait de mon mieux pour rester au maximum avec le premier groupe et on a finalement réussi à partir ».

À l’avant, le Hongrois a trouvé la compagnie de plusieurs clients parmi ses onze compères de fuite. Malheureusement, plusieurs d’entre eux étaient encore trop proches au général pour espérer avoir véritablement le champ libre. La formation Ineos a contrôlé toute la journée et l’écart maximal enregistré fut d’environ trois minutes. « Quand on a vu que Kämna était devant, on a compris que ce serait compliqué, poursuivait Philippe, mais ce n’est pas très grave ! Ce genre de coups, ça se tente ! Si on ne les tente jamais, on n’a aucune chance de réussir. Il fallait prendre l’échappée aujourd’hui car il y avait une petite chance d’aller au bout. La composition du groupe a rendu la mission impossible, mais au moins Attila a passé la journée devant, il a été actif, il a pris du moral et engrangé de l’expérience. Rien que pour ça, ça valait le coup ! ». « Ça a un peu démotivé le groupe d’avoir Kämna à l’avant, on était sûrs qu’on allait être repris, disait Attila. Pour moi, c’était quand même une bonne journée. Je voulais me battre pour aller dans l’échappée et apprendre à ce niveau. C’était une bonne journée aussi pour mes jambes, même si très fatigante avec toutes ces montées. J’en ai besoin pour l’avenir. C’était une bonne expérience. Je suis arrivé très motivé ici, et je me suis entraîné très dur le mois dernier. Peut-être un peu trop. Je manque un peu de fraîcheur et j’attendais évidemment beaucoup plus de moi-même. Après que le général s’est envolé le premier jour pour une faute de placement, j’ai fait un bon chrono et j’ai voulu retirer le maximum possible de cette course. C’est un peu ce que j’ai fait aujourd’hui ».

« On revient dans le match », Philippe Mauduit

Le grimpeur de 22 ans a finalement été revu peu avant le pied de la montée finale de Port Ainé (18,4 km à 6,7%), et son compère Matteo Badilatti est alors entré en jeu, tentant de suivre le plus longtemps possible le tempo soutenu de la formation Ineos. Après plus de dix kilomètres d’ascension dans le groupe des favoris, le Suisse a finalement cédé lorsqu’Esteban Chaves, vainqueur à l’arrivée, a produit son attaque décisive. Il ne s’est toutefois pas écrasé puisqu’il a réussi à signer une honnête 21e place au sommet. « On ne peut pas se satisfaire du résultat brut, mais Matteo montre qu’il a de vraies qualités pour être un très bon équipier dans la montagne, acquiesçait Philippe. C’est plutôt rassurant pour l’équipe. Ce Tour de Catalogne est peut-être l’un des plus relevés de ces dernières années, et il n’y a quasiment que des mecs connus et reconnus devant lui. Les avoir vus actifs en début et fin d’étape laisse à penser qu’on revient dans le match. Si on continue d’être entreprenants comme ça jusqu’à la fin, ce sera déjà une bonne chose ». Il faudra absolument l’être ce vendredi, puisque la cinquième étape accidentée en direction de Manresa semble être une opportunité rêvée pour les attaquants. « Je pense que la bataille va encore une fois être longue pour prendre l’échappée, et ça peut très bien être un coup de poker, concluait Philippe. Tu peux essayer trois fois, et c’est la quatrième qui est la bonne. On peut imaginer que ça parte dans le col de 3e catégorie, mais ça peut partir avant, ou même dans la descente. On va se mêler à la bataille et faire le maximum pour être devant ».

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