La première étape en ligne des Boucles de la Mayenne a donné lieu, ce vendredi, à une course pour le moins mouvementée. Sur un profil quelque peu vallonné, l’échappée du jour a ainsi eu raison du peloton à Lassay-les-Châteaux après 185 kilomètres très disputés. Oier Lazkano s’est octroyé la victoire en solitaire alors que quarante-et-une secondes plus tard, Arnaud Démare a réglé le peloton principal pour la quatrième place du jour. Au classement général, le Picard glisse en huitième position avant deux prochaines étapes plus linéaires.

Si l’échappée du jour s’est formée relativement facilement depuis Saint-Mars-sur-Colmont ce vendredi, dans la première étape des Boucles de la Mayenne, cela ne présumait en rien du reste de la journée. Thomas Devaux (St-Michel-Mavic-Auber 93), Célestin Guillon (Van Rysel-Roubaix Lille Métropole), Jacob Madsen (Uno-X Pro Cycling Team), Barnabas Peak (Human Powered Health) et Maël Guégan (CIC U Nantes Atlantique) ont donc pu se construire un solide avantage de cinq minutes dans la première partie de course, mais tout s’est corsé à l’entrée dans les cent derniers kilomètres. « On savait que ça allait être compliqué aujourd’hui, expliquait Benoît Vaugrenard. C’était une sorte de petit Tour du Limousin, avec 2700 mètres de dénivelé. On avait des coureurs en reprise et on savait qu’on allait essayer de nous malmener, étant l’équipe du plus gros sprinteur du plateau. UAE Team Emirates avait le maillot de leader, mais ils n’étaient que cinq coureurs au départ. On savait donc que ça allait être une grosse partie de poker, et c’est ce qu’il s’est passé. AG2R-Citroën a durci dans la partie dure du circuit, après 90 kilomètres, puis il y a eu une grosse partie de manivelles entre les attaquants et le peloton. C’est sorti, c’est rentré, c’est revenu, c’est reparti… Ça a roulé extrêmement vite ». Un costaud quatuor s’est longtemps maintenu entre l’échappée et le peloton, mais finalement, seul Oier Lazkano (Movistar) est parvenu à faire le jump avec le groupe de tête à la mi-course.

« On a joué, et on a perdu », Benoît Vaugrenard

Le peloton a ensuite retrouvé une certaine consistance, malgré de nouvelles offensives sur un terrain toujours casse-pattes. Un temps sur le point d’être revue, l’échappée a elle repris de l’aplomb avec son nouvel entrant, et l’écart est reparti en flèche. Il était ainsi de près de quatre minutes au moment d’aborder les cinquante derniers kilomètres. « De notre côté, on avait aujourd’hui décidé de prendre le risque de ne pas trop rouler et laisser faire les autres équipes, notamment celles placées au général, indiquait Benoît. On savait que cette étape convenait davantage à d’autres. On a pris des risques se faisant, mais on n’avait pas le choix sur ce genre de parcours. On voulait attendre le plus longtemps possible. Quand on est arrivés sur le circuit, le scénario de la course est devenu plus limpide, on a mis des gars à rouler mais on n’a pas réussi à boucher l’écart ». Bien que plusieurs équipes aient décidé de prendre les rênes du peloton dans la dernière heure de course, l’avantage de l’échappée n’a en effet que très peu diminué. Il était encore de trois minutes à trente bornes du terme, et d’une minute trente à dix kilomètres de l’arrivée. À cet instant, Oier Lazkano venait de s’isoler en tête, et il est par la suite allé conclure en solitaire. « Il faut rendre hommage à l’échappée et surtout à Lazkano qui a fait un très grand numéro, confiait Benoît. On est tombés sur plus fort. On a joué, et on a perdu. Ceci dit, on ne pouvait pas mettre tous nos mecs à rouler et ne plus avoir personne dans le final, d’autant qu’Arnaud reprend et on ne savait pas comment il allait se comporter dans une telle étape ».

Le sprinteur picard a bien surmonté les difficultés du jour, et a pu disputer le sprint du peloton. Après avoir été lancé par Laurence Pithie et Miles Scotson dans le dernier kilomètre, il s’est octroyé la première place du « reste », soit la quatrième de l’étape. « Je pense qu’il s’est rassuré aujourd’hui, confiait Benoît. C’était vraiment difficile, avec les premières petites chaleurs et le vent qui a usé toute la journée. La course a été dure de par son intensité mais on s’y attendait ». Ce week-end, le parcours des Boucles de la Mayenne devrait en revanche davantage convenir à l’ancien champion de France, désormais huitième du général à 48 secondes du nouveau leader Lazkano. « On va maintenant complètement se concentrer sur le sprint, et l’objectif est clairement de gagner », concluait Benoît.

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