Pour son intronisation dans le cyclisme auprès de FDJ, Groupama ne pouvait rêver mieux ! Au prix d’un effort extrême, Arnaud Démare s’est imposé au sprint dans la première étape de Paris-Nice mais au sommet de la côte pavée de l’observatoire, il a fallu la photo-finish pour être sûr de sa victoire aux dépens de l’Espagnol Gorka Izagirre (Bahrain-Merida). Le champion de France a conclu de la plus belle manière le travail de toute son équipe tout au long de la journée.

Arnaud reverra sans doute à plusieurs reprises les images du sprint livré en cette fin de dimanche et s’il s’amuse à remarquer que la photo-finish a été nécessaire pour la première fois de sa carrière, que le temps lui a paru long dans l’aire d’arrivée, à quelques mètres de Mickael Delage et Olivier Le Gac préférant rester en retrait dans l’attente du verdict !

La photo en question est magnifique puisque dans l’intensité de son effort, Arnaud a reposé sa tête sur l’épaule de son rival qui s’est vu vainqueur tandis que sur la gauche et sur la droite Tim Wellens (Lotto-Soudal) et Christophe Laporte (Cofidis), sur la même ligne, étaient venus se mêler à la lutte ! Il a fallu trois bonnes minutes pour que la bonne nouvelle soit donnée. Auprès de ses équipiers puis en faisant signe à ses parents et aux membres de son fan-club, le leader de l’Equipe cycliste Groupama-FDJ pouvait exulter !

« Je pense que dans cet effort, aucun des quatre coureurs concernés n’était lucide » A. Démare

« J’étais persuadé d’avoir fini deuxième, dit-il. Franchement, je ne m’y attendais pas et c’est une explosion de joie ! J’ai jeté mon vélo en désespoir de cause pour faire deuxième. Je pense que dans cet effort, aucun des quatre coureurs concernés n’était lucide. Je savais que cette victoire, je devais l’obtenir au sommet d’une côte, je ne devais rien lâcher dans la tête. J’étais venu reconnaître le final hier en voiture mais c’est différent de ce qui se passe sur le vélo. Je suis super heureux. C’est la première course de Groupama avec FDJ, c’est leur premier succès, la première victoire de l’année pour moi. J’avais une grosse pression pour Paris-Nice ! »

 « je n’ai pas eu le moindre doute. Je savais qu’Arnaud avait de bonnes chances de l’emporter » F. Guesdon

Cette étape, disputée sous la pluie, a été animée par l’échappée de Rolland (EF-Drapac), Périchon (Fortuneo-Samsic) et Roelandts (BMC) à qui le peloton a laissé un avantage de trois minutes mais sous leurs nouvelles couleurs, les six équipiers d’Arnaud ont pris leurs responsabilités et ont roulé toute la journée en tête de peloton.

« Malgré cette côte, dit Frédéric Guesdon, le directeur sportif très heureux, je n’ai pas eu le moindre doute. Je savais qu’Arnaud avait de bonnes chances de l’emporter mais je ne pensais pas que ça se jouerait à quelques millimètres. Les gars ont fait une super course ! »

Comme l’an dernier, Arnaud s’est donc adjugé la première étape de Paris-Nice, maillot jaune en prime et si l’an dernier il avait dominé Alaphilippe (Quick Step Floors) au terme d’une étape ventée, cette fois, il a fallu avoir des nerfs d’acier.

 

« Dans la côte, explique Arnaud, après l’attaque de Vuillermoz (ag2r-La Mondiale), ça a beaucoup temporisé au kilomètre. Après un gros relais de Ramon Sinkeldam au pied de la bosse, Jacopo Guarneri s’est écarté et ça a fait rideau. Vuillermoz, on le voyait devant nous mais on ne revenait pas. J’étais cuit et j’ai dû lancer mon sprint à 250 mètres de la ligne pour surprendre. Je ne pensais pas pouvoir tenir. »

Vuillermoz a été repris à 150 mètres de la ligne d’arrivée et a vu passer Arnaud dans la roue de Gorka Izagirre bien lancé par son frère. Dans un effort paroxystique, Arnaud a simplement rendu ce dimanche 4 mars inoubliable.

Par Gilles Le Roc’h

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