Les hostilités sont lancées sur Paris-Nice, et l’étape d’ouverture yvelinoise a déjà permis d’apporter un peu de tension. Ce dimanche, les sprinteurs ont bel et bien eu gain de cause à La Verrière, mais cela au terme d’un final de course agité. Très en vue dans les bosses, Arnaud Démare a ensuite tenté de se mêler à l’emballage final, mais n’ayant pu aborder la dernière ligne droite dans les meilleures conditions, il a dû se contenter d’une dixième place sur la ligne. David Gaudu a pour sa part terminé « au chaud » dans le peloton.

Comme le laisse à penser son habituel surnom, Paris-Nice ne pouvait débuter sous le soleil ce dimanche, dans les Yvelines. C’est sous un ciel nuageux que le peloton s’est élancé sur la première course par étapes WorldTour de la saison en Europe, aux alentours de treize heures. Au programme de l’acte d’ouverture de cette 81ème édition, deux boucles autour de la commune de La Verrière, avec deux petites montées dans les vingt derniers kilomètres pour venir pimenter le final. À l’occasion de la première boucle, deux hommes se sont rapidement isolés en tête pour former l’échappée : Paul Ourselin (TotalEnergies) et Jonas Gregaard (Uno-X). Aucunement mis en danger par le duo, le peloton s’est alors contenté de les museler à 2-3 minutes pendant la majeure partie de la journée. À un peu plus de soixante kilomètres du but, le peloton a réellement mis en marche et la tension est clairement montée d’un cran. « La première moitié de course était plutôt tranquille, mais la deuxième moitié très nerveuse avec des équipes qui avaient même du mal à rester groupées à l’avant », confiait Philippe Mauduit. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a plusieurs fois remonté son leader pour le général David Gaudu, notamment dans le sillage de Stefan Küng et Kevin Geniets, et l’échappée a quant à elle rendu les armes à trente bornes du terme.

« C’est dommage car il y avait assurément moyen de faire beaucoup mieux », Arnaud Démare

La bataille de positions s’est poursuivie de plus belle jusqu’à l’approche de la courte côte de Milon-la-Chapelle (500m à 11,6%). Arnaud Démare l’a abordé idéalement placé, et a même accompagné les vives accélérations jusqu’au sommet. Au sortir de la bosse, ils n’étaient plus qu’une vingtaine en tête, dont le Picard, David Gaudu, Kevin Geniets et Rudy Molard. « On a très bien passé la côte mais ça ne s’est pas vraiment organisé devant, indiquait Philippe. Il y avait pas mal de coureurs qui n’avaient pas leurs leaders avec eux. Dans ces conditions-là, on sait qu’ils ne vont pas rouler, et au contraire, vont essayer de perturber l’avancée du groupe. Certains leaders étaient bien là mais sans équipiers, et eux non plus n’allaient pas se livrer, ce qui a donné un coup pour rien ». Rudy Molard et Kevin Geniets ont bien échangé quelques relais, mais tout s’est regroupé quatre kilomètres plus loin. Le peloton a alors pris la direction de l’ultime difficulté, la côte des dix-sept tournants (1,5 km à 4,7%), au sommet de laquelle trois hommes dont Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard se sont détachés. La chasse a néanmoins été immédiatement mise en marche, et c’est un peloton compact qui est entré dans les deux derniers kilomètres. Stefan Küng a alors tenté de replacer Arnaud Démare en vue du sprint. « Le sprint a été très difficile à préparer pour les garçons qui étaient désignés, expliquait Philippe. Ça a aussi beaucoup boxé entre les 1500 et les 700 derniers mètres, et Arnaud a en plus été obligé de freiner en raison d’un lanceur qui s’est écarté juste devant lui. Ça fait malheureusement partie du jeu, surtout sur un final aussi technique ».

L’ancien champion de France a de fait abordé la dernière ligne droite au-delà des dix premières positions, et relativement loin de la tête d’un paquet étiré. Il n’a donc pu récolter mieux qu’une dixième place sur la ligne. « On a répondu présent aux moments clés dans l’approche des bosses, et je n’ai jamais été mis en difficulté en vue du sprint, soulignait d’abord Arnaud. Par contre, je suis forcément très déçu de ne pas avoir atteint l’objectif qui était d’être placé au kilomètre. On s’est fait enfermer sur la gauche au moment où il fallait remonter, et ça a ensuite été difficile de rectifier le tir. C’est dommage car il y avait assurément moyen de faire beaucoup mieux, le physique a finalement répondu mieux que ce que je pensais. D’une part, je me dis que c’est de bon augure pour le reste de la semaine, mais de l’autre, c’est dommage de sprinter derrière sans jouer quelque chose ». Auteur de son deuxième top-10 de la saison, Arnaud Démare pourrait avoir une nouvelle opportunité dès lundi. David Gaudu a lui assuré l’essentiel en terminant dans le peloton dans cet acte d’ouverture. « L’objectif principal était de ne pas prendre de cassures pour le général, rappelait Arnaud. De ce point de vue, la journée s’est bien passée ». « On envisageait mieux en termes de résultat, mais cette étape de Paris-Nice est toujours très compliquée et très nerveuse, concluait Philippe. C’est déjà une bonne chose de l’avoir passé sans embûches et sans chutes. Demain, ce sera aussi très nerveux mais sur un parcours bien différent. Tout dépendra des conditions météos et du sens dans lequel soufflera le vent ».

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