C’est comme de coutume de l’autre côté du globe, sur le Tour Down Under, que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ce mardi donné le coup d’envoi de la saison 2024, aussi la vingt-huitième de son histoire. Ce premier jour de course officiel de la saison n’a en revanche pas souri aux hommes de Jussi Veikkanen, et notamment à Laurence Pithie, qui n’a pu prendre part au sprint massif comme il l’envisageait. Le jeune Néo-Zélandais a échoué aux portes du top-20 alors que la première étape est revenue au « local » Sam Welsford. À Lobethal, mercredi, le scénario pourrait être plus débridé.

La campagne australienne a officiellement démarré ce 16 janvier. Elle s’achèvera dans douze jours à l’occasion de la Cadel Evans Great Ocean Race en passant par la toute fraîche Surf Classic (25 janvier). Au total, les coureurs auront ainsi passé près de trois semaines en Australie pour lancer l’année 2024. « On est arrivés sur place exactement une semaine avant le Criterium préliminaire du samedi, raconte ainsi Jussi Veikkanen. Il faisait plutôt doux le premier jour, on n’a pas subi de fortes chaleurs, et l’acclimatation s’est plutôt bien passée. Laurence et Reuben nous ont rejoints quelques jours après, étant déjà « sur place ». On a fait de belles sorties d’entraînement, parfois jusqu’à cinq heures, profité de la météo et reconnu les étapes étant donné que plusieurs coureurs du groupe n’ont jamais fait l’Australie ». Samedi dernier, l’officieuse Down Under Classic a permis un premier déblocage pour l’ensemble du peloton, à l’occasion d’une heure de course dans les rues d’Adélaïde. « On avait quelques regrets car l’échappée est allée au bout, reprend Jussi. Laurence était plutôt bien et a terminé deuxième du sprint du peloton (8e de la course, ndlr) ». Ignatas Konovalovas n’a lui pu prendre le départ du critérium, pas plus qu’il n’a pu s’aligner ce mardi sur la première étape du Tour Down Under. « Pour sa dernière année chez les pros, il voulait profiter de l’Australie et il était vraiment motivé, assure Jussi. Malheureusement, après quelques jours ici, il a ressenti un fort mal au dos qui l’empêchait de faire du vélo. On a espéré que ça s’améliore jusqu’au dernier moment grâce au traitement mais ça n’a pas été vraiment le cas et on a été obligés de renoncer. Pour le moment, il reste néanmoins avec nous car nous avons aussi des courses la semaine prochaine et on ne sait jamais ».

« On était bien dans le match, tous motivés », Jussi Veikkanen

L’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est donc retrouvée réduite à six pour l’ouverture du calendrier WorldTour, sur un circuit d’environ cinquante kilomètres autour de Tanunda à parcourir trois fois et sans vraie difficulté. Le peloton en a d’ailleurs profité pour cadenasser la course d’entrée et se disputer le premier sprint bonifications, après vingt-quatre kilomètres. Ce n’est qu’une fois ce moment fort franchi qu’un duo d’échappés, composé de Louis Barré et Georg Zimmermann, a pu prendre son envol. Un envol tout relatif puisque l’écart n’a jamais dépassé les trois minutes et que leur aventure s’est achevée à près de soixante kilomètres du but. Le scénario d’un sprint massif s’en est trouvé conforté. « On connaissait le parcours, l’endroit, et on savait très bien ce qui nous attendait, exposait Jussi. Au briefing hier soir, on était bien dans le match, tous motivés, et avec le souci du détail comme d’habitude. L’idée était d’entourer Laurence du mieux possible pour lui permettre de jouer le sprint. Au fur et à mesure de la journée, les mecs sont descendus à la voiture et nous ont dit que les sensations n’étaient pas top. Il faisait super chaud, 38° degrés environ, mais on ne va pas trouver d’excuses. C’était pour tout le monde pareil ». Le jeune « Kiwi » a pour sa part connu un petit incident à un tour du terme. « Il a subi une petite chute, mais sans gravité, précise Jussi. On a changé sa roue avant mais il n’est pas touché et ce n’est pas ça qui l’a gêné pour le final ».

« On n’a pas été à la hauteur aujourd’hui », Jussi Veikkanen

Le sprinteur du groupe a d’ailleurs été bien escorté par Clément Davy, Reuben Thompson ou encore Enzo Paleni, mais à l’issue de la dernière ascension de Menglers Hill, à quatorze bornes du terme, les hommes de la Groupama-FDJ ont éprouvé des difficultés à se frayer un chemin vers l’avant. Laurence Pithie est brièvement remonté à six kilomètres de l’arrivée, avant d’être de nouveau submergé par les différents trains de sprinteurs. « On a mis en place le plan le plus juste possible avec les coureurs dont on dispose, mais on n’a pas pu l’exécuter, confesse Jussi. On n’a pas été à la hauteur aujourd’hui. On n’a pas pu remonter Laurence comme prévu afin qu’il puisse être là pour sprinter. On avait de bons espoirs après le critérium, donc le résultat n’est pas ce qu’on attendait. On va discuter ensemble, faire un plan pour demain, partir sur un nouveau challenge, mais on a forcément des regrets concernant aujourd’hui ». Dans l’incapacité de trouver l’ouverture dans le final, Laurence Pithie a finalement hérité de la vingt-deuxième place du jour alors que Sam Welsford s’est offert le premier bouquet de l’épreuve. Demain, le final sera légèrement plus corsé. « On est un peu dans l’inconnu, conclut Jussi. On fait de nouveau trois boucles, et la dernière montée (1,6 m à 7,5 %) est à environ dix kilomètres de l’arrivée. On l’a reconnue, reste à savoir comment ça va se courir. On espère déjà que Rudy soit avec les meilleurs en vue du général, qui est notre deuxième objectif. Si ça se court en notre faveur, on espère aussi que Laurence soit là pour sprinter. Il y aura un coup sûr un écrémage, mais de quelle ampleur ? »

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