C’est de fort belle manière que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ce vendredi lancé son Tour des Alpes-Maritimes et du Var, dont la première étape se concluait au sommet du long mais roulant Col du Gourdon. Sur la ligne d’arrivée, Valentin Madouas a non seulement accroché une excellente troisième place, derrière le vainqueur Bauke Mollema, mais l’équipe a également placé trois autres coureurs dans le top 10 du jour, à savoir Rudy Molard (7e), Thibaut Pinot (9e) ainsi que David Gaudu (10e). Une prestation collective de bon augure pour le week-end à venir, que Valentin Madouas entamera avec le maillot de meilleur jeune.  

« Bruno a fait un super boulot », Valentin Madouas

Dans une édition 2021 du Tour des Alpes-Maritimes et du Var s’annonçant des plus relevées, du fait d’un plateau foisonnant d’équipes WorldTour (douze, pour être précis), les formations de divisions inférieures ont ce vendredi débuté la première étape pied au plancher avec l’objectif d’envoyer des hommes au front. Quatre coureurs y sont finalement parvenus après une dizaine de minutes de course : Flavien Maurelet (St-Michel-Auber 93), Otto Vergaerde (Alpecin-Fenix), Tom Wirtgen (Bingoal-WB) et Oscar Cabedo (Burgos-BH). Jérémy Leveau (Xelliss-Roubaix Lille Métropole) a plus tard rejoint le quatuor tandis que le peloton a d’abord accordé six minutes d’avance aux fuyards avant de réguler l’allure. « Il y a eu un bon tempo toute la journée avant une première montée en puissance dans l’avant-dernière ascension du Col du Gourdon », expliquait Thierry Bricaud. À cet instant-là, la Groupama-FDJ comptait encore six coureurs dans le premier peloton de tête, dont l’ensemble de ses hommes clés. « C’était la rentrée pour tout le monde, à part pour Rudy, rappelait Thierry. Même si on sait qu’ils ont tout fait pour être prêts, il y avait forcément un peu d’incertitudes. Le message qu’on leur a passé ce matin était de rester collectivement solides, car ça pouvait faire notre force pour aller chercher l’étape, et éventuellement le général. Il ne fallait pas faire n’importe quoi ».

L’échappée a comme attendu rendu les armes avant la grande explication dans l’ultime montée (14km à 4%) du jour. « L’ascension finale s’est faite à un tempo ultra rapide, c’était le scénario envisagé, poursuivait Thierry. C’était un final punchy, qui pouvait convenir à Valentin, David et éventuellement Rudy, mais ce n’était pas non plus hyper raide. Il y avait d’ailleurs encore beaucoup de monde dans le final ». « Il y a eu un bon tempo au pied puis il a commencé à y avoir quelques attaques, reprenait Valentin. Je me sentais plutôt bien, j’avais de bonnes sensations, du coup j’ai essayé de suivre un peu les coups. On est sortis à 3-4 coureurs, mais quand j’ai vu que certaines équipes non-représentées commençaient à rouler, je me suis un peu laissé rattraper ». Le Breton est néanmoins resté dans les premières positions du peloton où l’ont ensuite rejoint quelques compères. « À trois kilomètres de l’arrivée, Bruno est venu nous replacer pour cette dernière rampe finale d’un kilomètre, racontait encore l’intéressé. On a été très bien emmenés avec Thibaut. Bruno a fait un super boulot, c’était top ! » « Ils étaient plutôt bien placés à la flamme rouge, mais au moment du sprint, ils ont évidemment commencé à se faire un peu déborder et chahuter », ajoutait Thierry.

« La finalité, ça reste de gagner », Thierry Bricaud

En fournissant son effort assez loin de la ligne, Bauke Mollema est parvenu à prendre quelques longueurs d’avance qu’il a conservées sur la ligne, où Valentin Madouas s’est classé troisième dans la roue de Greg van Avermaet. « J’ai été un peu gêné dans le sprint, complétait Valentin. Je me suis retrouvé un peu loin mais j’ai réussi à remonter dans le final pour jouer la deuxième place, et il ne me manque pas grand-chose pour l’obtenir. Les coureurs qui finissent devant moi avaient déjà repris leur saison. Ce sont des petits détails mais ça joue aujourd’hui. En tous les cas, pour une reprise, les sensations étaient plutôt bonnes. On voit aussi que le niveau est vraiment très relevé. Il y a un sacré plateau et on le ressent, ça roule très vite toute la journée. Je pense que la saison est maintenant très bien lancée et j’espère qu’on va faire de belles choses ». Le jeune Breton accroche ainsi son premier podium de la saison, alors qu’il s’agit du troisième pour la Groupama-FDJ, qui a par ailleurs exhibé sa force collective ce vendredi en plaçant également Rudy Molard, Thibaut Pinot et David Gaudu dans le top 10 au sommet de la bosse. « Cela reflète ce qu’on espérait faire ce matin, se satisfaisait Thierry. C’est rassurant et ça conforte les coureurs dans leur travail fourni pendant l’hiver. Ça leur donne aussi confiance pour la suite et c’est important. Maintenant, la finalité, ça reste de gagner ! On est dans le coup pour le général mais on veut d’abord aller chercher une étape pour libérer l’équipe. C’est important. Puis si le général doit venir, il viendra tout seul car on aura été dans le coup tous les jours ».

Ce vendredi soir, quatre coureurs de l’équipe pointent quoiqu’il en soit à une seconde du leader Bauke Mollema. Ils ne sont qu’une petite trentaine dans ce cas-là. « Sur cette course ça peut se jouer à la place, on l’a déjà vécu avec Arthur Vichot dans le passé, rappelle Thierry. Une seconde, c’est peu mais c’est beaucoup à la fois. L’essentiel, c’est qu’on soit dans le coup. Le but était d’avoir une force collective pour les deux dernières étapes afin d’être bien armés s’il y a de l’animation et que ça bouge. Si tel est le cas, ce sera à nous de le faire intelligemment ». Avant l’étape reine autour de Blausasc dimanche, les coureurs ont rendez-vous avec le traditionnel Mur de Fayence (1200m à 10%) samedi. « On peut imaginer que ce sera une vraie course pour puncheurs car la côte d’arrivée est courte mais intense, prévoit Thierry. Ceci dit, beaucoup d’équipes ont perdu des illusions aujourd’hui et ça risque donc de bouger plus, ou plus longtemps, au départ. Le placement ne sera pas si primordial que ça au pied du Mur car l’approche est quand même assez large. Demain il n’y aura pas d’excuses : ou tu as les cuisses, ou tu ne les as pas ».

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